Russia is waging a disgraceful war on Ukraine. Stand With Ukraine! Artiste Poom Traductions anglais, tonguien français français Les Voiles ✕ Le vent se lève sur l'océan, le jour s'achève lentement au loin la terre diminuant se change en mer doucement sur nos visages éclaboussés brille la lune qui pointe son nez notre sillage va s’effacer on prends le large...là on met les voiles, ce soir on va danser compter les étoiles, sans soucis du passél'âme tranquille je m’abandonne, une heure fragile sonne sonne tes cheveux filent entre mes doigts, renaît l'idylle d'autrefois la lune habile montre un chemin suivant le fil qu'on coupera demain c'est si facile main dans la main d'y croire encore...là on met les voiles, ce soir on va danser compter les étoiles, sans soucis du passé Dernière modification par SilentRebel83 Sam, 12/07/2014 - 2031 Droits d’auteur Writers Siegfried De Turckheim, Camille FerreraLyrics powered by by Ajouter une nouvelle traduction Ajouter une nouvelle demande Traductions de Les Voiles » Music Tales Read about music throughout history
Jemets les paroles pour les fans : eya tsu tsa paveri paveron. lantic ta deli landing standoun. La dibidabidam la rou patirou pidam. Curican gu geaki geganku. Ara tsapitsa yalibilabidi labidi. Standin landen lando. Abaritapita pari pari. Pari bilibilibili stenden lando. Auteur du conte Hans Christian Andersen L'histoire du conte La petite sirèneAu large dans la mer, l'eau est bleue comme les pétales du plus beau bleuet et transparente comme le plus pur cristal; mais elle est si profonde qu'on ne peut y jeter l'ancre et qu'il faudrait mettre l'une sur l'autre bien des tours d'église pour que la dernière émerge à la surface. Tout en bas, les habitants des ondes ont leur demeure. Mais n'allez pas croire qu'il n'y a là que des fonds de sable nu blanc, non il y pousse les arbres et les plantes les plus étranges dont les tiges et les feuilles sont si souples qu'elles ondulent au moindre mouvement de l'eau. On dirait qu'elles sont vivantes. Tous les poissons, grands et petits, glissent dans les branches comme ici les oiseaux dans l'air. A l'endroit le plus profond s'élève le château du Roi de la Mer. Les murs en sont de corail et les hautes fenêtres pointues sont faites de l'ambre le plus transparent, mais le toit est en coquillages qui se ferment ou s'ouvrent au passage des courants. L'effet en est féerique car dans chaque coquillage il y a des perles brillantes dont une seule serait un ornement splendide sur la couronne d'une Roi de la Mer était veuf depuis de longues années, sa vieille maman tenait sa maison. C'était une femme d'esprit, mais fière de sa noblesse; elle portait douze huîtres à sa queue, les autres dames de qualité n'ayant droit qu'à six. Elle méritait du reste de grands éloges et cela surtout parce qu'elle aimait infiniment les petites princesses de la mer, filles de son fils. Elles étaient six enfants charmantes, mais la plus jeune était la plus belle de toutes, la peau fine et transparente tel un pétale de rose blanche, les yeux bleus comme l'océan profond ... mais comme toutes les autres, elle n'avait pas de pieds, son corps se terminait en queue de château était entouré d'un grand jardin aux arbres rouges et bleu sombre, aux fruits rayonnants comme de l'or, les fleurs semblaient de feu, car leurs tiges et leurs pétales pourpres ondulaient comme des flammes. Le sol était fait du sable le plus fin, mais bleu comme le soufre en flammes. Surtout cela planait une étrange lueur bleuâtre, on se serait cru très haut dans l'azur avec le ciel au-dessus et en dessous de soi, plutôt qu'au fond de la temps très calme, on apercevait le soleil comme une fleur de pourpre, dont la corolle irradiait des faisceaux de lumière. Chaque princesse avait son carré de jardin où elle pouvait bêcher et planter à son gré, l'une donnait à sa corbeille de fleurs la forme d'une baleine, l'autre préférait qu'elle figurât une sirène, mais la plus jeune fit la sienne toute ronde comme le soleil et n'y planta que des fleurs éclatantes comme une singulière enfant, silencieuse et réfléchie. Tandis que ses sœurs ornaient leurs jardinets des objets les plus disparates tombés de navires naufragés, elle ne voulut, en dehors des fleurs rouges comme le soleil de là - haut, qu'une statuette de marbre, un charmant jeune garçon taillé dans une pierre d'une blancheur pure, et échouée, par suite d'un naufrage, au fond de la mer. Elle planta près de la statue un saule pleureur rouge qui grandit à merveille. Elle n'avait pas de plus grande joie que d'entendre parler du monde des humains. La grand-mère devait raconter tout ce qu'elle savait des bateaux et des villes, des hommes et des bêtes et, ce qui l'étonnait le plus, c'est que là - haut, sur la terre, les fleurs eussent un parfum, ce qu'elles n'avaient pas au fond de la mer, et que la forêt y fût verte et que les poissons voltigeant dans les branches chantassent si délicieusement que c'en était un plaisir. C'étaient les oiseaux que la grand-mère appelait poissons, autrement les petites filles ne l'auraient pas comprise, n'ayant jamais vu d' Quand vous aurez vos quinze ans, dit la grand-mère, vous aurez la permission de monter à la surface, de vous asseoir au clair de lune sur les rochers et de voir passer les grands vaisseaux qui naviguent et vous verrez les forêts et les villes, vous verrez ! Au cours de l'année, l'une des sœurs eut quinze ans et comme elles se suivaient toutes à un an de distance, la plus jeune devait attendre cinq grandes années avant de pouvoir monter du fond de la mer. Mais chacune promettait aux plus jeunes de leur raconter ce qu'elle avait vu de plus beau dès le premier jour, grand-mère n'en disait jamais assez à leur gré, elles voulaient savoir tant de choses ! Aucune n'était plus impatiente que la plus jeune, justement celle qui avait le plus longtemps à attendre, la silencieuse, la pensive ... Que de nuits elle passait debout à la fenêtre ouverte, scrutant la sombre eau bleue que les poissons battaient de leurs nageoires et de leur queue. Elle apercevait la lune et les étoiles plus pâles il est vrai à travers l'eau, mais plus grandes aussi qu'à nos yeux. Si parfois un nuage noir glissait au-dessous d'elles, la petite savait que c'était une baleine qui nageait dans la mer, ou encore un navire portant de nombreux hommes, lesquels ne pensaient sûrement pas qu'une adorable petite sirène, là , tout en bas, tendait ses fines mains blanches vers la quille du le temps où l'aînée des princesses eut quinze ans et put monter à la surface de la mer. A son retour, elle avait mille choses à raconter mais le plus grand plaisir, disait-elle, était de s'étendre au clair de lune sur un banc de sable par une mer calme et de voir, tout près de la côte, la grande ville aux lumières scintillantes comme des centaines d'étoiles, d'entendre la musique et tout ce vacarme des voitures et des gens, d'apercevoir tant de tours d'églises et de clochers, d'entendre sonner les cloches. Justement, parce qu'elle ne pouvait y aller, c'était de cela qu'elle avait le plus grand désir. Oh! comme la plus jeune sœur l'écoutait passionnément, et depuis lors, le soir, lorsqu'elle se tenait près de la fenêtre ouverte et regardait en haut à travers l'eau sombre et bleue, elle pensait à la grande ville et à ses rumeurs, et il lui semblait entendre le son des cloches descendant jusqu'à elle. L'année suivante, ce fut le tour de la troisième sœur. Elle était la plus hardie de toutes, aussi remonta-t-elle le cours d'un large fleuve qui se jetait dans la mer. Elle vit de jolies collines vertes couvertes de vignes, des châteaux et des fermes apparaissaient au milieu des forêts, elle entendait les oiseaux chanter et le soleil ardent l'obligeait souvent à plonger pour rafraîchir son visage une petite anse, elle rencontra un groupe d'enfants qui couraient tout nus et barbotaient dans l'eau. Elle aurait aimé jouer avec eux, mais ils s'enfuirent effrayés, et un petit animal noir - c'était un chien, mais elle n'en avait jamais vu - aboya si férocement après elle qu'elle prit peur et nagea vers le large. La quatrième n'était pas si téméraire, elle resta au large et raconta que c'était là précisément le plus beau. On voyait à des lieues autour de soi et le ciel, au-dessus, semblait une grande cloche de verre. Elle avait bien vu des navires, mais de très loin, ils ressemblaient à de grandes mouettes, les dauphins avaient fait des culbutes et les immenses baleines avaient fait jaillir l'eau de leurs narines, des centaines de jets d'eau. Vint enfin le tour de la cinquième sœur. Son anniversaire se trouvait en hiver, elle vit ce que les autres n'avaient pas vu. La mer était toute verte, de- ci de-là flottaient de grands icebergs dont chacun avait l'air d'une était montée sur l'un d'eux et tous les voiliers s'écartaient effrayés de l'endroit où elle était assise, ses longs cheveux flottant au vent, mais vers le soir les nuages obscurcirent le ciel, il y eut des éclairs et du tonnerre, la mer noire élevait très haut les blocs de glace scintillant dans le zigzag de la foudre. Sur tous les bateaux, on carguait les voiles dans l'angoisse et l'inquiétude, mais elle, assise sur l'iceberg flottant, regardait la lame bleue de l'éclair tomber dans la mer un instant illuminée. La première fois que l'une des sœurs émergeait à la surface de la mer, elle était toujours enchantée de la beauté, de la nouveauté du spectacle, mais, devenues des filles adultes, lorsqu'elles étaient libres d'y remonter comme elles le voulaient, cela leur devenait indifférent, elles regrettaient leur foyer et, au bout d'un mois, elles disaient que le fond de la mer c'était plus beau et qu'on était si bien chez soi !Lorsque le soir les sœurs, se tenant par le bras, montaient à travers l'eau profonde, la petite dernière restait toute seule et les suivait des yeux ; elle aurait voulu pleurer, mais les sirènes n'ont pas de larmes et n'en souffrent que davantage. - Hélas ! que n'ai-je quinze ans ! soupirait-elle. Je sais que moi j'aimerais le monde de là -haut et les hommes qui y construisent leurs demeures. - Eh bien, tu vas échapper à notre autorité, lui dit sa grand-mère, la vieille reine douairière. Viens, que je te pare comme tes sœurs. Elle mit sur ses cheveux une couronne de lys blancs dont chaque pétale était une demi-perle et elle lui fit attacher huit huîtres à sa queue pour marquer sa haute naissance. - Cela fait mal, dit la petite. - Il faut souffrir pour être belle, dit la vieille. Oh! que la petite aurait aimé secouer d'elle toutes ces parures et déposer cette lourde couronne! Les fleurs rouges de son jardin lui seyaient mille fois mieux, mais elle n'osait pas à présent en changer. -Au revoir, dit-elle, en s'élevant aussi légère et brillante qu'une bulle à travers les eaux. Le soleil venait de se coucher lorsqu'elle sortit sa tête à la surface, mais les nuages portaient encore son reflet de rose et d'or et, dans l'atmosphère tendre, scintillait l'étoile du soir, si douce et si belle! L'air était pur et frais, et la mer sans un pli. Un grand navire à trois mâts se trouvait là , une seule voile tendue, car il n'y avait pas le moindre souffle de vent, et tous à la ronde sur les cordages et les vergues, les matelots étaient assis. On faisait de la musique, on chantait, et lorsque le soir s'assombrit, on alluma des centaines de lumières de couleurs diverses. On eût dit que flottaient dans l'air les drapeaux de toutes les petite sirène nagea jusqu'à la fenêtre du salon du navire et, chaque fois qu'une vague la soulevait, elle apercevait à travers les vitres transparentes une réunion de personnes en grande toilette. Le plus beau de tous était un jeune prince aux yeux noirs ne paraissant guère plus de seize ans. C'était son anniversaire, c'est pourquoi il y avait grande fête. Les marins dansaient sur le pont et lorsque Le jeune prince y apparut, des centaines de fusées montèrent vers le ciel et éclatèrent en éclairant comme en plein jour. La petite sirène en fut tout effrayée et replongea dans l'eau, mais elle releva bien vite de nouveau la tête et il lui parut alors que toutes les étoiles du ciel tombaient sur elle. Jamais elle n'avait vu pareille magie embrasée. De grands soleils flamboyants tournoyaient, des poissons de feu s'élançaient dans l'air bleu et la mer paisible réfléchissait toutes ces lumières. Sur le navire, il faisait si clair qu'on pouvait voir le moindre cordage et naturellement les personnes. Que le jeune prince était beau, il serrait les mains à la ronde, tandis que la musique s'élevait dans la belle nuit !Il se faisait tard mais la petite sirène ne pouvait détacher ses regards du bateau ni du beau prince. Les lumières colorées s'éteignirent, plus de fusées dans l'air, plus de canons, seulement, dans le plus profond de l'eau un sourd grondement. Elle flottait sur l'eau et les vagues la balançaient, en sorte qu'elle voyait l'intérieur du salon. Le navire prenait de la vitesse, l'une après l'autre on larguait les voiles, la mer devenait houleuse, de gros nuages parurent, des éclairs sillonnèrent au loin le ciel. Il allait faire un temps épouvantable ! Alors, vite les matelots replièrent les voiles. Le grand navire roulait dans une course folle sur la mer démontée, les vagues, en hautes montagnes noires, déferlaient sur le grand mât comme pour l'abattre, le bateau plongeait comme un cygne entre les lames et s'élevait ensuite sur marins, eux, si la petite sirène s'amusait de cette course, semblaient ne pas la goûter, le navire craquait de toutes parts, les épais cordages ployaient sous les coups. La mer attaquait. Bientôt le mât se brisa par le milieu comme un simple roseau, le bateau prit de la bande, l'eau envahit la cale. Alors seulement la petite sirène comprit qu'il y avait danger, elle devait elle- même se garder des poutres et des épaves tourbillonnant dans l'eau. Un instant tout fut si noir qu'elle ne vit plus rien et, tout à coup, le temps d'un éclair, elle les aperçut tous sur le pont. Chacun se sauvait comme il pouvait. C'était le jeune prince qu'elle cherchait du regard et, lorsque le bateau s'entrouvrit, elle le vit s'enfoncer dans la mer profonde. Elle en eut d'abord de la joie à la pensée qu'il descendait chez elle, mais ensuite elle se souvint que les hommes ne peuvent vivre dans l'eau et qu'il ne pourrait atteindre que mort le château de son ! il ne fallait pas qu'il mourût ! Elle nagea au milieu des épaves qui pouvaient l'écraser, plongea profondément puis remonta très haut au milieu des vagues, et enfin elle approcha le prince. Il n'avait presque plus la force de nager, ses bras et ses jambes déjà s'immobilisaient, ses beaux yeux se fermaient, il serait mort sans la petite sirène. Quand vint le matin, la tempête s'était apaisée, pas le moindre débris du bateau n'était en vue; le soleil se leva, rouge et étincelant et semblant ranimer les joues du prince, mais ses yeux restaient clos. La petite sirène déposa un baiser sur son beau front élevé et repoussa ses cheveux ruisselants. Elle voyait maintenant devant elle la terre ferme aux hautes montagnes bleues couvertes de neige, aux belles forêts vertes descendant jusqu'à la côte. Une église ou un cloître s'élevait là - elle ne savait au juste, mais un citrons et des oranges poussaient dans le jardin et devant le portail se dressaient des palmiers. La mer creusait là une petite crique à l'eau parfaitement calme, mais très profonde, baignant un rivage rocheux couvert d'un sable blanc très fin. Elle nagea jusque-là avec le beau prince, le déposa sur le sable en ayant soin de relever sa tête sous les chauds rayons du cloches se mirent à sonner dans le grand édifice blanc et des jeunes filles traversèrent le jardin. Alors la petite sirène s'éloigna à la nage et se cacha derrière quelque haut récif émergeant de l'eau, elle couvrit d'écume ses cheveux et sa gorge pour passer inaperçue et se mit à observer qui allait venir vers le pauvre prince. Une jeune fille ne tarda pas à s'approcher, elle eut d'abord grand-peur, mais un instant seulement, puis elle courut chercher du monde. La petite sirène vit le prince revenir à lui, il sourit à tous à la ronde, mais pas à elle, il ne savait pas qu'elle l'avait sauvé. Elle en eut grand-peine et lorsque le prince eut été porté dans le grand bâtiment, elle plongea désespérée et retourna chez elle au palais de son avait toujours été silencieuse et pensive, elle le devint bien davantage. Ses sœurs lui demandèrent ce qu'elle avait vu là -haut, mais elle ne raconta rien. Bien souvent le soir et le matin elle montait jusqu'à la place où elle avait laissé le prince. Elle vit mûrir les fruits du jardin et elle les vit cueillir, elle vit la neige fondre sur les hautes montagnes, mais le prince, elle ne le vit pas, et elle retournait chez elle toujours plus désespérée. A la fin elle n'y tint plus et se confia à l'une de ses sœurs. Aussitôt les autres furent au courant, mais elles seulement et deux ou trois autres sirènes qui ne le répétèrent qu'à leurs amies les plus intimes. L'une d'elles savait qui était le prince, elle avait vu aussi la fête à bord, elle savait d'où il était, où se trouvait son royaume. - Viens, petite sœur, dirent les autres s'enlaçant, elles montèrent en une longue chaîne vers la côte où s'élevait le château du prince. Par les vitres claires des hautes fenêtres on voyait les salons magnifiques où pendaient de riches rideaux de soie et de précieuses portières. Les murs s'ornaient, pour le plaisir des yeux, de grandes peintures. Dans la plus grande salle chantait un jet d'eau jaillissant très haut vers la verrière du plafond. Elle savait maintenant où il habitait et elle revint souvent, le soir et la nuit. Elle s'avançait dans l'eau bien plus près du rivage qu'aucune de ses sœurs n'avait osé le faire, oui, elle entra même dans l'étroit canal passant sous le balcon de marbre qui jetait une longue ombre sur l'eau et là elle restait à regarder le jeune prince qui se croyait seul au clair de lune. Bien des nuits, lorsque les pêcheurs étaient en mer avec leurs torches, elle les entendit dire du bien du jeune prince, elle se réjouissait de lui avoir sauvé la vie lorsqu'il roulait à demi mort dans les vagues. Elle songeait au poids de sa tête sur sa jeune poitrine et de quels fervents baisers elle l'avait couvert. Lui ne savait rien de tout cela, il ne pouvait même pas rêver d' plus en plus elle en venait à chérir les humains, de plus en plus elle désirait pouvoir monter parmi eux, leur monde, pensait-elle, était bien plus vaste que le sien. Ne pouvaient-ils pas sur leurs bateaux sillonner les mers, escalader les montagnes bien au-dessus des nuages et les pays qu'ils possédaient ne s'étendaient-ils pas en forêts et champs bien au-delà de ce que ses yeux pouvaient saisir ?Elle voulait savoir tant de choses pour lesquelles ses sœurs n'avaient pas toujours de réponses, c'est pourquoi elle interrogea sa vieille grand-mère, bien informée sur le monde d'en haut, comme elle appelait fort justement les pays au-dessus de la mer. - Si les hommes ne se noient pas, demandait la petite sirène, peuvent-ils vivre toujours et ne meurent-ils pas comme nous autres ici au fond de la mer ? - Si, dit la vieille, il leur faut mourir aussi et la durée de leur vie est même plus courte que la nôtre. Nous pouvons atteindre trois cents ans, mais lorsque nous cessons d'exister ici nous devenons écume sur les flots, sans même une tombe parmi ceux que nous aimons. Nous n'avons pas d'âme immortelle, nous ne reprenons jamais vie, pareils au roseau vert qui, une fois coupé, ne reverdit hommes au contraire ont une âme qui vit éternellement, qui vit lorsque leur corps est retourné en poussière. Elle s'élève dans l'air limpide jusqu'aux étoiles scintillantes. De même que nous émergeons de la mer pour voir les pays des hommes, ils montent vers des pays inconnus et pleins de délices que nous ne pourrons voir jamais. - Pourquoi n'avons-nous pas une âme éternelle ? dit la petite, attristée ; je donnerais les centaines d'années que j'ai à vivre pour devenir un seul jour un être humain et avoir part ensuite au monde céleste ! - Ne pense pas à tout cela, dit la vieille, nous vivons beaucoup mieux et sommes bien plus heureux que les hommes là -haut. - Donc, il faudra que je meure et flotte comme écume sur la mer et n'entende jamais plus la musique des vagues, ne voit plus les fleurs ravissantes et le rouge soleil. Ne puis-je rien faire pour gagner une vie éternelle ? - Non, dit la vieille, à moins que tu sois si chère à un homme que tu sois pour lui plus que père et mère, qu'il s'attache à toi de toutes ses pensées, de tout son amour, qu'il fasse par un prêtre mettre sa main droite dans la tienne en te promettant fidélité ici-bas et dans l'éternité. Alors son âme glisserait dans ton corps et tu aurais part au bonheur humain. Il te donnerait une âme et conserverait la sienne. Mais cela ne peut jamais arriver. Ce qui est ravissant ici dans la mer, ta queue de poisson, il la trouve très laide là -haut sur la terre. Ils n'y entendent rien, pour être beau, il leur faut avoir deux grossières colonnes qu'ils appellent des jambes. La petite sirène soupira et considéra sa queue de poisson avec désespoir. - Allons, un peu de gaieté, dit la vieille, nous avons trois cents ans pour sauter et danser, c'est un bon laps de temps. Ce soir il y a bal à la cour. Il sera toujours temps de sombrer dans le bal fut, il est vrai, splendide, comme on n'en peut jamais voir sur la terre. Les murs et le plafond, dans la grande salle, étaient d'un verre épais, mais clair. Plusieurs centaines de coquilles roses et vert pré étaient rangées de chaque côté et jetaient une intense clarté de feu bleue qui illuminait toute la salle et brillait à travers les murs de sorte que la mer, au-dehors, en était tout illuminée. Les poissons innombrables, grands et petits, nageaient contre les murs de verre, luisants d'écailles pourpre ou étincelants comme l'argent et l'or. Au travers de la salle coulait un large fleuve sur lequel dansaient tritons et sirènes au son de leur propre chant délicieux. La voix de la petite sirène était la plus jolie de toutes, on l'applaudissait et son cœur en fut un instant éclairé de joie car elle savait qu'elle avait la plus belle voix sur terre et sous l'onde. Mais très vite elle se reprit à penser au monde au-dessus d'elle, elle ne pouvait oublier le beau prince ni son propre chagrin de ne pas avoir comme lui une âme immortelle. C'est pourquoi elle se glissa hors du château de son père et, tandis que là tout était chants et gaieté, elle s'assit, désespérée, dans son petit jardin. Soudain elle entendit le son d'un cor venant vers elle à travers l' Il s'embarque sans doute là -haut maintenant, celui que j'aime plus que père et mère, celui vers lequel vont toutes mes pensées et dans la main de qui je mettrais tout le bonheur de ma vie. J'oserais tout pour les gagner, lui et une âme immortelle. Pendant que mes sœurs dansent dans le château de mon père, j'irai chez la sorcière marine, elle m'a toujours fait si peur, mais peut-être pourra-t-elle me conseiller et m'aider!Alors la petite sirène sortit de son jardin et nagea vers les tourbillons mugissants derrière lesquels habitait la sorcière. Elle n'avait jamais été de ce côté où ne poussait aucune fleur, aucune herbe marine, il n'y avait là rien qu'un fond de sable gris et nu s'étendant jusqu'au gouffre. L'eau y bruissait comme une roue de moulin, tourbillonnait et arrachait tout ce qu'elle pouvait atteindre et l'entraînait vers l'abîme. Il fallait à la petite traverser tous ces terribles tourbillons pour arriver au quartier où habitait la sorcière, et sur un long trajet il fallait passer au-dessus de vases chaudes et bouillonnantes que la sorcière appelait sa tourbière. Au-delà s'élevait sa maison au milieu d'une étrange forêt. Les arbres et les buissons étaient des polypes, mi-animaux mi-plantes, ils avaient l'air de serpents aux centaines de têtes sorties de terre. Toutes les branches étaient des bras, longs et visqueux, aux doigts souples comme des vers et leurs anneaux remuaient de la racine à la pointe. Ils s'enroulaient autour de tout ce qu'ils pouvaient saisir dans la mer et ne lâchaient jamais prise. Debout dans la forêt la petite sirène s'arrêta tout effrayée, son cœur battait d'angoisse et elle fut sur le point de s'en retourner, mais elle pensa au prince, à l'âme humaine et elle reprit courage. Elle enroula, bien serrés autour de sa tête, ses longs cheveux flottants pour ne pas donner prise aux polypes, croisa ses mains sur sa poitrine et s'élança comme le poisson peut voler à travers l'eau, au milieu des hideux polypes qui étendaient vers elle leurs bras et leurs arriva dans la forêt à un espace visqueux où s'ébattaient de grandes couleuvres d'eau montrant des ventres jaunâtres, affreux et gras. Au milieu de cette place s'élevait une maison construite en ossements humains. La sorcière y était assise et donnait à manger à un crapaud sur ses lèvres, comme on donne du sucre à un canari. - Je sais bien ce que tu veux, dit la sorcière, et c'est bien bête de ta part ! Mais ta volonté sera faite car elle t'apportera le malheur, ma charmante princesse. Tu voudrais te débarrasser de ta queue de poisson et avoir à sa place deux moignons pour marcher comme le font les hommes afin que le jeune prince s'éprenne de toi, que tu puisses l'avoir, en même temps qu'une âme immortelle. A cet instant, la sorcière éclata d'un rire si bruyant et si hideux que le crapaud et les couleuvres tombèrent à terre et grouillèrent. - Tu viens juste au bon moment, ajouta-t-elle, demain matin, au lever du soleil, je n'aurais plus pu t'aider avant une année entière. Je vais te préparer un breuvage avec lequel tu nageras, avant le lever du jour, jusqu'à la côte et là , assise sur la grève, tu le boiras. Alors ta queue se divisera et se rétrécira jusqu'à devenir ce que les hommes appellent deux jolies jambes, mais cela fait mal, tu souffriras comme si la lame d'une épée te traversait. Tous, en te voyant, diront que tu es la plus ravissante enfant des hommes qu'ils aient jamais vue. Tu garderas ta démarche ailée, nulle danseuse n'aura ta légèreté, mais chaque pas que tu feras sera comme si tu marchais sur un couteau effilé qui ferait couler ton sang. Si tu veux souffrir tout cela, je t'aiderai. - Oui, dit la petite sirène d'une voix tremblante en pensant au prince et à son âme immortelle. - Mais n'oublie pas, dit la sorcière, que lorsque tu auras une apparence humaine, tu ne pourras jamais redevenir sirène, jamais redescendre auprès de tes sœurs dans le palais de ton père. Et si tu ne gagnes pas l'amour du prince au point qu'il oublie pour toi son père et sa mère, qu'il s'attache à toi de toutes ses pensées et demande au pasteur d'unir vos mains afin que vous soyez mari et femme, alors tu n'auras jamais une âme immortelle. Le lendemain matin du jour où il en épouserait une autre, ton cœur se briserait et tu ne serais plus qu'écume sur la mer. - Je le veux, dit la petite sirène, pâle comme une morte. - Mais moi, il faut aussi me payer, dit la sorcière, et ce n'est pas peu de chose que je te demande. Tu as la plus jolie voix de toutes ici-bas et tu crois sans doute grâce à elle ensorceler ton prince, mais cette voix, il faut me la donner. Le meilleur de ce que tu possèdes, il me le faut pour mon précieux breuvage ! Moi, j'y mets de mon sang afin qu'il soit coupant comme une lame à deux tranchants. - Mais si tu prends ma voix, dit la petite sirène, que me restera-t-il ? - Ta forme ravissante, ta démarche ailée et le langage de tes yeux, c'est assez pour séduire un cœur d'homme. Allons, as-tu déjà perdu courage ? Tends ta jolie langue, afin que je la coupe pour me payer et je te donnerai le philtre tout puissant. - Qu'il en soit ainsi, dit la petite sirène, et la sorcière mit son chaudron sur le feu pour faire cuire la drogue magique. - La propreté est une bonne chose, dit-elle en récurant le chaudron avec les couleuvres dont elle avait fait un nœud. Elle s'égratigna le sein et laissa couler son sang épais et noir. La vapeur s'élevait en silhouettes étranges, terrifiantes. A chaque instant la sorcière jetait quelque chose dans le chaudron et la mixture se mit à bouillir, on eût cru entendre pleurer un crocodile. Enfin le philtre fut à point, il était clair comme l'eau la plus pure ! - Voilà , dit la sorcière et elle coupa la langue de la petite sirène. Muette, elle ne pourrait jamais plus ni chanter, ni parler. - Si les polypes essayent de t'agripper, lorsque tu retourneras à travers la forêt, jette une seule goutte de ce breuvage sur eux et leurs bras et leurs doigts se briseront en mille petite sirène n'eut pas à le faire, les polypes reculaient effrayés en voyant le philtre lumineux qui brillait dans sa main comme une étoile. Elle traversa rapidement la forêt, le marais et le courant mugissant. Elle était devant le palais de son père. Les lumières étaient éteintes dans la grande salle de bal, tout le monde dormait sûrement, et elle n'osa pas aller auprès des siens maintenant qu'elle était muette et allait les quitter pour toujours. Il lui sembla que son cœur se brisait de chagrin. Elle se glissa dans le jardin, cueillit une fleur du parterre de chacune de ses sœurs, envoya de ses doigts mille baisers au palais et monta à travers l'eau sombre et bleue de la mer. Le soleil n'était pas encore levé lorsqu'elle vit le palais du prince et gravit les degrés du magnifique escalier de marbre. La lune brillait merveilleusement claire. La petite sirène but l'âpre et brûlante mixture, ce fut comme si une épée à deux tranchants fendait son tendre corps, elle s'évanouit et resta étendue comme morte. Lorsque le soleil resplendit au-dessus des flots, elle revint à elle et ressentit une douleur aiguë. Mais devant elle, debout, se tenait le jeune prince, ses yeux noirs fixés si intensément sur elle qu'elle en baissa les siens et vit qu'à la place de sa queue de poisson disparue, elle avait les plus jolies jambes blanches qu'une jeune fille pût avoir. Et comme elle était tout à fait nue, elle s'enveloppa dans sa longue chevelure. Le prince demanda qui elle était, comment elle était venue là , et elle leva vers lui doucement, mais tristement, ses grands yeux bleus puis qu'elle ne pouvait parler. Alors il la prit par la main et la conduisit au palais. A chaque pas, comme la sorcière l'en avait prévenue, il lui semblait marcher sur des aiguilles pointues et des couteaux aiguisés, mais elle supportait son mal. Sa main dans la main du prince, elle montait aussi légère qu'une bulle et lui-même et tous les assistants s'émerveillèrent de sa démarche gracieuse et lui fit revêtir les plus précieux vêtements de soie et de mousseline, elle était au château la plus belle, mais elle restait muette. Des esclaves ravissantes, parées de soie et d'or, venaient chanter devant le prince et ses royaux parents. L'une d'elles avait une voix plus belle encore que les autres. Le prince l'applaudissait et lui souriait, alors une tristesse envahit la petite sirène, elle savait qu'elle-même aurait chanté encore plus merveilleusement et elle pensait Oh! si seulement il savait que pour rester près de lui, j'ai renoncé à ma voix à tout jamais ! »Puis les esclaves commencèrent à exécuter au son d'une musique admirable, des danses légères et gracieuses. Alors la petite sirène, élevant ses beaux bras blancs, se dressa sur la pointe des pieds et dansa avec plus de grâce qu'aucune autre. Chaque mouvement révélait davantage le charme de tout son être et ses yeux s'adressaient au cœur plus profondément que le chant des esclaves. Tous en étaient enchantés et surtout le prince qui l'appelait sa petite enfant trouvée. Elle continuait à danser et danser mais chaque fois que son pied touchait le sol, C'était comme si elle avait marché sur des couteaux aiguisés. Le prince voulut l'avoir toujours auprès de lui, il lui permit de dormir devant sa porte sur un coussin de velours. Il lui fit faire un habit d'homme pour qu'elle pût le suivre à cheval. Ils chevauchaient à travers les bois embaumés où les branches vertes lui battaient les épaules, et les petits oiseaux chantaient dans le frais feuillage. Elle grimpa avec le prince sur les hautes montagnes et quand ses pieds si délicats saignaient et que les autres s'en apercevaient, elle riait et le suivait là - haut d'où ils admiraient les nuages défilant au-dessous d'eux comme un vol d'oiseau migrateur partant vers des cieux lointains. La nuit, au château du prince, lorsque les autres dormaient, elle sortait sur le large escalier de marbre et, debout dans l'eau froide, elle rafraîchissait ses pieds brûlants. Et puis, elle pensait aux siens, en bas, au fond de la nuit elle vit ses sœurs qui nageaient enlacées, elles chantaient tristement et elle leur fit signe. Ses sœurs la reconnurent et lui dirent combien elle avait fait de peine à tous. Depuis lors, elles lui rendirent visite chaque soir, une fois même la petite sirène aperçut au loin sa vieille grand-mère qui depuis bien des années n'était montée à travers la mer et même le roi, son père, avec sa couronne sur la tête. Tous deux lui tendaient le bras mais n'osaient s'approcher au- tant que ses sœurs. De jour en jour, elle devenait plus chère au prince ; il l'aimait comme on aime un gentil enfant tendrement chéri, mais en faire une reine ! Il n'en avait pas la moindre idée, et c'est sa femme qu'il fallait qu'elle devînt, sinon elle n'aurait jamais une âme immortelle et, au matin qui suivrait le jour de ses noces, elle ne serait plus qu'écume sur la mer. - Ne m'aimes-tu pas mieux que toutes les autres ? semblaient dire les yeux de la petite sirène quand il la prenait dans ses bras et baisait son beau front. - Oui, tu m'es la plus chère, disait le prince, car ton cœur est le meilleur, tu m'est la plus dévouée et tu ressembles à une jeune fille une fois aperçue, mais que je ne retrouverai sans doute jamais. J'étais sur un vaisseau qui fit naufrage, les vagues me jetèrent sur la côte près d'un temple desservi par quelques jeunes filles ; la plus jeune me trouva sur le rivage et me sauva la vie. Je ne l'ai vue que deux fois et elle est la seule que j'eusse pu aimer d'amour en ce monde, mais toi tu lui ressembles, tu effaces presque son image dans mon âme puisqu'elle appartient au temple. C'est ma bonne étoile qui t'a envoyée à moi. Nous ne nous quitterons jamais. " Hélas ! il ne sait pas que c'est moi qui ai sauvé sa vie ! pensait la petite sirène. Je l'ai porté sur les flots jusqu'à la forêt près de laquelle s'élève le temple, puis je me cachais derrière l'écume et regardais si personne ne viendrait. J'ai vu la belle jeune fille qu'il aime plus que moi. " La petite sirène poussa un profond soupir. Pleurer, elle ne le pouvait pas. - La jeune fille appartient au lieu saint, elle n'en sortira jamais pour retourner dans le monde, ils ne se rencontreront plus, moi, je suis chez lui, je le vois tous les jours, je le soignerai, je l'adorerai, je lui dévouerai ma vie. Mais voilà qu'on commence à murmurer que le prince va se marier, qu'il épouse la ravissante jeune fille du roi voisin, que c'est pour cela qu'il arme un vaisseau magnifique ... On dit que le prince va voyager pour voir les Etats du roi voisin, mais c'est plutôt pour voir la fille du roi voisin et une grande suite l'accompagnera ... Mais la petite sirène secoue la tête et rit, elle connaît les pensées du prince bien mieux que tous les autres. - Je dois partir en voyage, lui avait-il dit. Je dois voir la belle princesse, mes parents l'exigent, mais m'obliger à la ramener ici, en faire mon épouse, cela ils n'y réussiront pas, je ne peux pas l'aimer d'amour, elle ne ressemble pas comme toi à la belle jeune fille du temple. Si je devais un jour choisir une épouse ce serait plutôt toi, mon enfant trouvée qui ne dis rien, mais dont les yeux parlent. Et il baisait ses lèvres rouges, jouait avec ses longs cheveux et posait sa tête sur son cœur qui se mettait à rêver de bonheur humain et d'une âme immortelle. - Toi, tu n'as sûrement pas peur de la mer, ma petite muette chérie ! lui dit-il lorsqu'ils montèrent à bord du vaisseau qui devait les conduire dans le pays du roi voisin. Il lui parlait de la mer tempétueuse et de la mer calme, des étranges poissons des grandes profondeurs et de ce que les plongeurs y avaient vu. Elle souriait de ce qu'il racontait, ne connaissait-elle pas mieux que quiconque le fond de l'océan? Dans la nuit, au clair de lune, alors que tous dormaient à bord, sauf le marin au gouvernail, debout près du bastingage elle scrutait l'eau limpide, il lui semblait voir le château de son père et, dans les combles, sa vieille grand- mère, couronne d'argent sur la tête, cherchant des yeux à travers les courants la quille du bateau. Puis ses sœurs arrivèrent à la surface, la regardant tristement et tordant leurs mains blanches. Elle leur fit signe, leur sourit, voulut leur dire que tout allait bien, qu'elle était heureuse, mais un mousse s'approchant, les sœurs replongèrent et le garçon demeura persuadé que cette blancheur aperçue n'était qu'écume sur l'eau. Le lendemain matin le vaisseau fit son entrée dans le port splendide de la capitale du roi voisin. Les cloches des églises sonnaient, du haut des tours on soufflait dans les trompettes tandis que les soldats sous les drapeaux flottants présentaient les armes. Chaque jour il y eut fête; bals et réceptions se succédaient mais la princesse ne paraissait pas encore. On disait qu'elle était élevée au loin, dans un couvent où lui étaient enseignées toutes les vertus royales. Elle vint, enfin !La petite sirène était fort impatiente de juger de sa beauté. Il lui fallut reconnaître qu'elle n'avait jamais vu fille plus gracieuse. Sa peau était douce et pâle et derrière les longs cils deux yeux fidèles, d'un bleu sombre, souriaient. C'était la jeune fille du temple ... - C'est toi ! dit le prince, je te retrouve - toi qui m'as sauvé lorsque je gisais comme mort sur la grève ! Et il serra dans ses bras sa fiancée rougissante. Oh ! je suis trop heureux, dit-il à la petite sirène. Voilà que se réalise ce que je n'eusse jamais osé espérer. Toi qui m'aimes mieux que tous les autres, tu te réjouiras de mon bonheur. La petite sirène lui baisait les mains, mais elle sentait son cœur se briser. Ne devait-elle pas mourir au matin qui suivrait les noces ? Mourir et n'être plus qu'écume sur la mer ! Des hérauts parcouraient les rues à cheval proclamant les fiançailles. Bientôt toutes les cloches des églises sonnèrent, sur tous les autels des huiles parfumées brûlaient dans de précieux vases d'argent, les prêtres balancèrent les encensoirs et les époux se tendirent la main et reçurent la bénédiction de l'évêque. La petite sirène, vêtue de soie et d'or, tenait la traîne de la mariée mais elle n'entendait pas la musique sacrée, ses yeux ne voyaient pas la cérémonie sainte, elle pensait à la nuit de sa mort, à tout ce qu'elle avait perdu en ce monde. Le soir même les époux s'embarquèrent aux salves des canons, sous les drapeaux flottants. Au milieu du pont, une tente d'or et de pourpre avait été dressée, garnie de coussins moelleux où les époux reposeraient dans le calme et la fraîcheur de la nuit. Les voiles se gonflèrent au vent et le bateau glissa sans effort et sans presque se balancer sur la mer limpide. La nuit venue on alluma des lumières de toutes les couleurs et les marins se mirent à petite sirène pensait au soir où, pour la première fois, elle avait émergé de la mer et avait aperçu le même faste et la même joie. Elle se jeta dans le tourbillon de la danse, ondulant comme ondule un cygne pourchassé et tout le monde l'acclamait et l'admirait elle n'avait jamais dansé si divinement. Si des lames aiguës transperçaient ses pieds délicats, elle ne les sentait même pas, son cœur était meurtri d'une bien plus grande douleur. Elle savait qu'elle le voyait pour la dernière fois, lui, pour lequel elle avait abandonné les siens et son foyer, perdu sa voix exquise et souffert chaque jour d'indicibles tourments, sans qu'il en eût connaissance. C'était la dernière nuit où elle respirait le même air que lui, la dernière fois qu'elle pouvait admirer cette mer profonde, ce ciel plein d'étoiles. La nuit éternelle, sans pensée et sans rêve, l'attendait, elle qui n'avait pas d'âme et n'en pouvait espérer. Sur le navire tout fut plaisir et réjouissance jusque bien avant dans la nuit. Elle dansait et riait mais la pensée de la mort était dans son cœur. Le prince embrassait son exquise épouse qui caressait les cheveux noirs de son époux, puis la tenant à son bras il l'amena se reposer sous la tente splendide. Alors, tout fut silence et calme sur le navire. Seul veillait l'homme à la barre. La petite sirène appuya ses bras sur le bastingage et chercha à l'orient la première lueur rose de l'aurore, le premier rayon du soleil qui allait la elle vit ses sœurs apparaître au-dessus de la mer. Elles étaient pâles comme elle-même, leurs longs cheveux ne flottaient plus au vent, on les avait coupés. - Nous les avons sacrifiés chez la sorcière pour qu'elle nous aide, pour que tu ne meures pas cette nuit. Elle nous a donné un couteau. Le voici. Regarde comme il est aiguisé ... Avant que le jour ne se lève, il faut que tu le plonges dans le cœur du prince et lorsque son sang tout chaud tombera sur tes pieds, ils se réuniront en une queue de poisson et tu redeviendras sirène. Tu pourras descendre sous l'eau jusque chez nous et vivre trois cents ans avant de devenir un peu d'écume salée. Hâte-toi ! L'un de vous deux doit mourir avant l'aurore. Notre vieille grand-mère a tant de chagrin qu'elle a, comme nous, laissé couper ses cheveux blancs par les ciseaux de la sorcière. Tue le prince, et reviens-nous. Hâte-toi ! Ne vois-tu pas déjà cette traînée rose à l'horizon ? Dans quelques minutes le soleil se lèvera et il te faudra mourir. Un soupir étrange monta à leurs lèvres et elles s'enfoncèrent dans les vagues. La petite sirène écarta le rideau de pourpre de la tente, elle vit la douce épousée dormant la tête appuyée sur l'épaule du prince. Alors elle se pencha et posa un baiser sur le beau front du jeune homme. Son regard chercha le ciel de plus en plus envahi par l'aurore, puis le poignard pointu, puis à nouveau le prince, lequel, dans son sommeil, murmurait le nom de son épouse qui occupait seule ses pensées, et le couteau trembla dans sa main. Alors, tout à coup, elle le lança au loin dans les vagues qui rougirent à l'endroit où il toucha les flots comme si des gouttes de sang jaillissaient à la surface. Une dernière fois, les yeux voilés, elle contempla le prince et se jeta dans la mer où elle sentit son corps se dissoudre en le soleil surgissait majestueusement de la mer. Ses rayons tombaient doux et chauds sur l'écume glacée et la petite sirène ne sentait pas la mort. Elle voyait le clair soleil et, au-dessus d'elle, planaient des centaines de charmants êtres transparents. A travers eux, elle apercevait les voiles blanches du navire, les nuages roses du ciel, leurs voix étaient mélodieuses, mais si immatérielles qu'aucune oreille terrestre ne pouvait les capter, pas plus qu'aucun regard humain ne pouvait les voir. Sans ailes, elles flottaient par leur seule légèreté à travers l'espace. La petite sirène sentit qu'elle avait un corps comme le leur, qui s'élevait de plus en plus haut au-dessus de l'écume. - Où vais-je ? demanda-t-elle. Et sa voix, comme celle des autres êtres, était si immatérielle qu'aucune musique humaine ne peut l'exprimer. - Chez les filles de l'air, répondirent-elles. Une sirène n'a pas d'âme immortelle, ne peut jamais en avoir, à moins de gagner l'amour d'un homme. C'est d'une volonté étrangère que dépend son existence éternelle. Les filles de l'air n'ont pas non plus d'âme immortelle, mais elles peuvent, par leurs bonnes actions, s'en créer une. Nous nous envolons vers les pays chauds où les effluves de la peste tuent les hommes, nous y soufflons la fraîcheur. Nous répandons le parfum des fleurs dans l'atmosphère et leur arôme porte le réconfort et la guérison. Lorsque durant trois cents ans nous nous sommes efforcées de faire le bien, tout le bien que nous pouvons, nous obtenons une âme immortelle et prenons part à l'éternelle félicité des hommes. Toi, pauvre petite sirène, tu as de tout cœur cherché le bien comme nous, tu as souffert et supporté de souffrir, tu t'es haussée jusqu'au monde des esprits de l'air, maintenant tu peux toi-même, par tes bonnes actions, te créer une âme immortelle dans trois cents la petite sirène leva ses bras transparents vers le soleil de Dieu et, pour la première fois, des larmes montèrent à ses yeux. Sur le bateau, la vie et le bruit avaient repris, elle vit le prince et sa belle épouse la chercher de tous côtés, elle les vit fixer tristement leurs regards sur l'écume dansante , comme s'ils avaient deviné qu'elle s'était précipitée dans les vagues. Invisible elle baisa le front de l'époux, lui sourit et avec les autres filles de l'air elle monta vers les nuages roses qui voguaient dans l'air. - Dans trois cents ans, nous entrerons ainsi au royaume de Dieu. - Nous pouvons même y entrer avant, murmura l'une d'elles. Invisibles nous pénétrons dans les maisons des hommes où il y a des enfants et, chaque fois que nous trouvons un enfant sage, qui donne de la joie à ses parents et mérite leur amour, Dieu raccourcit notre temps d'épreuve. Lorsque nous voltigeons à travers la chambre et que de bonheur nous sourions, l'enfant ne sait pas qu'un an nous est soustrait sur les trois cents, mais si nous trouvons un enfant cruel et méchant, il nous faut pleurer de chagrin et chaque larme ajoute une journée à notre temps d'Ily a du monde, on est heureux. Bientôt les glaces et les areu, areu. Bye bye Ciao, au revoir à bientôt. On va tous au bord de l’eau. ho hey ho. Prends tes sandales dans ton sac à dos. Qu'on fasse tous ho hisse hey ho. C'est les vacances, on va prendre l'air. Avec ma pelle mon seau et mon râteau.10 poèmes à lire pour l’enterrement, les obsèques, les funérailles d’un proche 1. L’arbre et la graine Quelqu’un meurt et c’est comme des pas qui s’arrêtent …. Mais si c’était un départ pour un nouveau voyage ? Quelqu’un meurt et c’est comme une porte qui claque … Mais si c’était un passage s’ouvrant sur d’autres paysages ? Quelqu’un meurt et c’est comme un arbre qui tombe … Mais si c’était une graine germant dans une terre nouvelle ? Quelqu’un meurt et c’est comme un silence qui hurle …. Mais s’il nous aidait à entendre la fragile musique de la vie ? Benoît Marchon Et un sourire La nuit n’est jamais complète Il y a toujours Puisque je le dis Puisque je l’affirme Au bout du chagrin Une fenêtre ouverte Une fenêtre éclairée Il y a toujours Un rêve qui veille Désir à combler Faim à satisfaire Un coeur généreux Une main tendue Une main ouverte Des yeux attentifs Une vie La vie à se partager. Paul Eluard 3. Demain, dès l’aube Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends. J’irai par la forêt, j’irai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées, Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit, Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées, Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit. Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe, Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur, Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur. Victor Hugo 4. Sans titre Vous pouvez verser des larmes parce qu’elle s’en est allée, ou vous pouvez sourire parce qu’elle a vécu. Vous pouvez fermer vos yeux et prier qu’elle revienne, ou vous pouvez ouvrir vos yeux et voir tout ce qu’elle nous a laissé. Votre coeur peut être vide parce que vous ne pouvez la voir, ou il peut être plein de l’amour que vous avez partagé. Vous pouvez tourner le dos à demain et vivre hier, ou vous pouvez être heureux demain parce qu’il y a eu hier. Vous pouvez vous souvenir d’elle et ne penser qu’à son départ, ou vous pouvez chérir sa mémoire et la laisser vivre. Vous pouvez pleurer et vous fermer, ignorer et tourner le dos, ou vous pouvez faire ce qu’elle aurait voulu Sourire, ouvrir les yeux, aimer et continuer Eileen Cicole 5. Devant ma tombe Ne reste pas à pleurer devant ma tombe, Je n’y suis pas, je n’y dors pas. Je suis un millier de vents qui soufflent ; Je suis le scintillement du diamant sur la neige. Je suis la lumière du soleil sur le grain mûr ; Je suis la douce pluie d’automne. Quand tu t’éveilles dans le calme du matin, Je suis le prompt essor Qui lance vers le ciel où ils tournoient les oiseaux silencieux. Je suis la douce étoile qui brille la nuit. Ne reste pas à te lamenter devant ma tombe. Je n’y suis pas ; je ne suis pas mort. Anonyme 6. Il restera de toi Il restera de toi ce que tu as donné Au lieu de le garder dans des coffres rouillés… Ce que tu as donné en d’autres fleurira… Il restera de toi ce que tu as offert Entre tes bras ouverts un matin au soleil… Ce que tu as offert en d’autres revivra… Il restera de toi un sourire épanoui Aux bords de tes lèvres comme au bord de ton cœur… Ce que tu as ouvert en d’autres grandira… Il restera de toi ce que tu as semé Que tu as partagé aux mendiants du bonheur… Ce que tu as semé en d’autres germera… Simone Veil 7. L’échelle des anges Je ne sais pas d’où je viens mais je sais que j’ai toujours été ici. Je ne sais pas qui je suis mais je sais que ce que je suis est ce que l’autre est. Je ne sais pas où je suis, mais je sais que ce lieu n’a pas de limites. Je ne sais pas où je vais, mais je sais qu’à toutes heures quelqu’un m’accompagne. Je ne sais pas quel est mon but, mais je sais que pour le connaître, je dois arriver à moi-même. Je ne sais pas ce que je cherche, mais je sais que ce que je cherche me cherche. Je ne sais pas ce que je peux recevoir, mais je sais remercier pour ce qu’on m’a donné. Alexandro Jodorowsky 8. Au bord du vide Nous voici aujourd’hui au bord du vide Puisque nous cherchons partout le visage que nous avons perdu. Il était notre avenir et nous avons perdu notre avenir. Il était des nôtres et nous avons perdu cette part de nous-mêmes. Il nous questionnait et nous avons perdu sa question. Nous voici seuls, nos lèvres serrées sur nos pourquoi. Nous sommes venus ici chercher, chercher quelque chose ou quelqu’un. Chercher cet amour plus fort que la mort. Paul Éluard 9. Sans titre Un être humain qui s’éteint, ce n’est pas un mortel qui finit. C’est un immortel qui commence. C’est pourquoi en allant confier où il dormira doucement à côté des siens, en attendant que j’aille l’y rejoindre, je ne lui dis pas adieu, je lui dis à bientôt. Car la douleur qui me serre le cœur raffermit, à chacun de ses battements, ma certitude qu’il est impossible d’autant aimer un être et de le perdre pour toujours. Ceux que nous avons aimés et que nous avons perdus ne sont plus où ils étaient, mais ils sont toujours et partout où nous sommes. Cela s’appelle d’un beau mot plein de poésie et de tendresse le souvenir. Doris Lussier 10. Ton souvenir est comme un livre Ton Souvenir est comme un livre bien aimé, Qu’on lit sans cesse, et qui jamais n’est refermé, Un livre où l »on vit mieux sa vie, et qui vous hante D’un rêve nostalgique, où l »âme se tourmente. Je voudrais, convoitant l »impossible en mes voeux, Enfermer dans un vers l’odeur de tes cheveux ; Ciseler avec l’art patient des orfèvres Une phrase infléchie au contour de tes lèvres ; Emprisonner ce trouble et ces ondes d’émoi Qu’en tombant de ton âme, un mot propage en moi ; Dire quelle mer chante en vagues d’élégie Au golfe de tes seins où je me réfugie ; Dire, oh surtout ! tes yeux doux et tièdes parfois Comme une après-midi d’automne dans les bois ; De l’heure la plus chère enchâsser la relique, Et, sur le piano, tel soir mélancolique, Ressusciter l’écho presque religieux D’un ancien baiser attardé sur tes yeux. Albert Samain Pour aller plus loin Si vous souhaitez allez plus loin n’hésitez pas à consulter ma chaîne youtube en cliquant ici Si vous souhaitez lire d’autres articles a propos des cérémonies d’hommages, des rituels, … cliquez-ici Legroupe de musique Zebda est né d’une aventure associative pendant les années 1980 à Toulouse. Composé de français issus de l’immigration maghrébine postcoloniale et des immigrations espagnoles et italiennes du début du XX e siècle en région Midi-Pyrénées, Zebda connaît un certain succès en France pendant les années 1990. Après une pause L'interprétation très personnelle de "Fanm' Matinik Dou chanson de Francisco, par le chanteur lyrique Fabrice di Falco, jeudi dernier devant le Président de la République, soulève l'indignation générale. Aujourd'hui les héritiers du chanteur martiniquais réclament des excuses Nodin • Publié le 30 septembre 2018 à 05h45 mis à jour le 30 septembre 2018 à 08h38 "Nou lévé mouch Rouj" Nous avons vu rouge, s'indigne Christian Charles-Denis, le fils de Francisco. Sa soeur, Marie-Dominique Méride Cidalise Montaise, et les autres héritiers du célèbre chanteur décédé le 18 avril 2013, sont indignés par la reprise de "Fanm Matinik Dou". Une chanson culte de leur père "déformée" par le chanteur lyrique martiniquais Fabrice di Falco devant le chef de l'État, Emmanuel Macron jeudi 27 septembre 2018, à Saint-Pierre. Depuis, les réactions sont innombrables et la scène est tournée en dérision sur les réseaux sociaux. La reprise d'une chanson de Francisco suscite la dérision. Les héritiers de Francisco de son nom civil, Frantz Charles Denis ne rient pas vraiment. Ils dénoncent ce qu'ils qualifient d'atteinte à la propriété intellectuelle, "san mandé péson' ayin", sans rien demander à personne, s'insurge Christian Charles-Denis. Pas de poursuites judiciaires mais des excuses publiques Christian Charles-Denis salue la levée de boucliers qui est partie des réseaux sociaux. "Nous n'en voulons pas personnellement à Fabrice di Falco car chacun peut commettre une erreur, mais cette interprétation bafoue notre identité". An wont pou limaj Matinik" J'ai honte pour l'image de la Martinique, déclare pour sa part Marie-Dominique Méride Cidalise-Montaise, l'une des filles de Francisco. "Le droit moral a été bafoué", poursuit-elle. "Nous ne sommes pas dans une démarche juridique mais nous demandons le respect". On A Mis Les Voiles" est une chanson bien connue sur belge sortie sur 13 Peut 2022. "On A Mis Les Voiles" est un clip vidéo interprété par L'hexaler, Melan. Ce clip vidéo s'est classé 2 fois dans le top 40 des classements musicaux hebdomadaires et la meilleure position numérique était 0. Page d'accueil Paroles Et Traductions Classements Musicaux
Arielle BardinatLe point de départ de Chanson Douce », c’est l’assassinat de deux enfants par leur nounou à Paris. De là , on suit le cheminement qui a mené à ce drame une mère de famille qui veut retrouver sa vie professionnelle, les entretiens d’embauches rigoureux pour trouver la personne adéquate, la bonne entente des enfants avec Louise, son assiduité, ses heures supplémentaires sans jamais rien réclamer, l’appartement qui est toujours nettoyé à la perfection à la fin de la journée, les délicieux repas qu’elle prépare… La nounou idéale devient incontournable dans la famille, indispensable aux yeux des enfants comme des parents, au point même de l’emmener avec eux en vacances l’été. Puis petit à petit vient l’éloignement progressif, à cause de petits évènements qui se succèdent, quand elle maquille à l’excès la fillette de quatre ans, ou quand elle refuse le gaspillage au point de nourrir les enfants avec des aliments périmés récupérés dans la poubelle familiale. A partir de là , cette nounou avec lesquels ils se sentent de moins en moins à l’aise reste toujours omniprésente et plus personne ne sait comment se débarrasser, jusqu’au drame. Chanson douce » monte en puissance de page en page, jusqu’à l’overdose de décibels. Le lecteur comprend avant les prémices du drame la détresse et l’isolement de Louise, qui appartient à cette famille sans en faire partie et qui rentre tard, seule, chez elle le soir. On lit sa peur d’être rejetée de cette famille dont elle sait tout, mais qui ignore tout d’elle. On voit s’écrouler ses stratégies pour rester parmi eux. Dans ce livre, Leila Slimani nous propose d’assister aux premières loges au déraillement d’une femme dont personne ne se doute qu’elle est capable du BenichouComme Alfred Hitchcock nous a glacé le sang dans son adaptation de Rebecca et Mrs. Danvers, son horrible gouvernante, Leïla Slimani nous livre sa chronique d’une mort annoncée », orchestrée par une nounou pas comme les autres ». L’auteure joue formidablement bien avec nos sentiments, toujours avec élégance et subtilité et j’ai adoré !D’abord, on est soulagé quand ce jeune couple réussit enfin à recruter la perle rare pour administrer son foyer ; chacun pourra ainsi vaquer à ses ambitions professionnelles », sans aucune culpabilité. Et ça marche ! Louise est parfaite ! Elle représente tout ce qu’une petite famille peut espérer, de la patience, de la précision, de la disponibilité !Mais toutes les qualités de Louise ne nous empêchent pas de commencer sérieusement à la détester cette nounou, trop dévouée, trop irréprochable, trop on se laisse attendrir car l’auteure nous livre subtilement les aspérités de cette femme, les accidents de sa vie ; cette femme, seule, qui n’a jamais connu ni le plaisir, ni le bonheur réussit le tour de force de nous submerger d’émotion et on se sent porté par l’empathie… ! Egarée dans cette vie qui ne lui a rien épargné, Louise se perd jusqu’à entreprendre l’irréparable !Louise nous embarque alors dans un tourbillon de mélancolie, dans sa vie où elle a toujours tout accepté ! Son esprit tourmenté, torturé nous assèche le cœur. Elle veut combler le vide de sa vie, de son âme… Sommes-nous prêts à l’aimer ? Veut-elle être aimée ? Pas si sûr…Nathalie Bertrand Chanson douce », c’est tout le contraire de cette histoire sordide, terrible et atroce dans laquelle Leïla Slimani entraîne un lecteur happé dès les tous premiers mots, qui tombent comme un bébé mort, une enfant agonisante, le cri d’une mère, et une nourrice qui tente de mettre fin à ses jours… Et pan, KO dès la première page !Puis, et c’est là tout le talent de l’auteure, le temps rebrousse chemin … Flashback et zoom sur cette famille aux apparences tranquilles. Elle, Myriam Massé, maman épuisée par une vie trop étriquée qui ne lui correspond plus. Lui, Paul Massé, producteur de musique, genre jeune cadre dynamique, Rolex au poignet . Deux enfants Mila et Adam, le ne manque plus à cette image d’Epinal que la nounou parfaite, la perle des perles, qui prend forme sous les traits de Louise, seule survivante à un impitoyable est impeccable, un peu trop peut-être avec son teint diaphane, son odeur de talc, ses souliers vernis et ce dévouement qui frise l’ voilà , la réalité va s’éloigner peu à peu de ce tableau idyllique. D’aliénation, il en sera d’ailleurs question, mais ça, seul le lecteur le sait. Page après page, le malaise s’installe. Un malaise profond, pernicieux, latent. Le drame couve, seul le lecteur en a cette chère Louise, absolument indispensable, qui fait partie de la famille », mais qui, concrètement, demeure une étrangère, s’immisce peu à peu dans le quotidien des Massé, faisant le ménage, la cuisine, se dévouant corps et âme, sans grand retour, il faut l’avouer. Elle est Vishnou, divinité nourricière, jalouse et protectrice. Elle est la louve à la mamelle de qui ils viennent boire, la source infaillible de leur bonheur familial. »La descente aux abîmes, dans les méandres de la folie, se dessine tout doucement, peu à peu. Les parents, pris par leurs vies professionnelles intenses et intensives, ne veulent pas voir. Le compte à rebours a commencé. Hors du regard des parents, le lecteur assiste à cette plongée abyssale vers le néant, vers une folie dont lui seul connaît l’aboutissement. Une haine monte en elle. Une haine qui vient contrarier ses élans serviles et son optimisme enfantin. Une haine qui brouille tout. Elle est absorbée dans un rêve triste et confus. Hantée par l'impression d'avoir trop vu, trop entendu de l'intimité des autres, une intimité à laquelle elle n'a jamais droit ».Un roman prenant, terrifiant vous ne verrez plus les nourrices de la même façon et haletant, qui m’a mise profondément mal à l’aise, ce qui, je présume, est le but premier de cette histoire magnifiquement mise en scène par Leïla Slimani. Les temps employés pour la narration contribuent à rendre ce suspense aussi époustouflant qu’intenable. Les dernières lignes ferment la parenthèse ouverte par les toutes premières, et entre les deux, c’est juste… À vous de mettre les mots qui vous sembleront justes Je me suis demandée si cette Chanson douce, en définitive, n’était pas celle susurrée à l’oreille d’une société parfaitement huilée métro, boulot, dodo et nounou et bien sous tous rapports », de la banalisation d’un quotidien érodé, de la prépondérance des apparences sociales ma nounou est une perle, je peux aller travailler nuit et jour les yeux fermés », et aussi celle qui ferait oublier l’affreuse solitude dans laquelle sont plongés les oubliés bémol toutefois j’ai trouvé le personnage de Louise un peu trop caricatural, un peu too much » selon moi. Un peu facile en somme. Certes, elle est folle, complètement folle… Certes elle porte bien les cols Claudine, et tout ça… Mais voilà , il m’a manqué un quelque chose », des aspérités que je ne saurais décrire. Même sensation pour le personnage du père, Paul, qui m’a paru s’étioler au fil des pages…Un coup de cœur quand même, mais modéré, et la découverte d’une auteure qui m’était inconnue et dont je vais m’empresser de découvrir le tout premier roman. Le destin est vicieux comme un reptile, il s’arrange toujours pour nous pousser du mauvais côté de la rampe. »Ahlam ChahbiLorsque Myriam décide reprendre sa carrière d'avocat qu'elle avait mise entre parenthèse pour se consacrer entièrement à ses deux enfants, elle doit avec son mari choisir avec exigence une nounou. C'est là que Louise fait son apparition au sein de cette famille, et avec elle le drame qui va la frapper. Ce drame, il est connu dès les premières pages du roman. Ainsi ce qui importe pour le reste de la lecture c'est d'essayer de chercher ce qui a échappé aux parents, essayer de saisir les signes annonciateurs de cette folie se montre sans alarme et est d'autant plus dangereuse…L'atmosphère au sein de ce huis-clos familial devient de plus en plus pesante, l'auteur entraîne une lente progression dramatique si envahit la vie de cette petite famille se rendant indispensable frôlant l'exploitation, même si elle est constante voir recherchée, mais sans créer l'empathie chez ses employeurs. L'auteur arrive à saisir la complexité des relations au sein de cette dualité nourrice-parents vacillante entre plus qu'une employée mais sans être membre de la famille ni même une amie. Myriam et son mari sont jeunes, intelligents et semblent ouverts d'esprit pourtant on les voit tout au long du livre laisser s'épuiser cette femme sans entendre sa solitude qui la mine tant. Ils n'arrivent jamais à saisir la mesure de sa désintégration en lui confiant pourtant les êtres qui comptent les plus pour roman va plus loin que de raconter un drame, il offre une vraie réflexion sociale et psychologique complexes qui font mouvoir des forces intenses qui peuvent malheureusement être De La BouralièreNe revenons pas sur le drame, sur son horreur. Le dénouement est posé dès le début. On connaît la fin. Alors la question est autre comment a-t-on pu en arriver là ?La toile se tisse, sanglante et aveuglante parce qu’arrangeante de simple aide, de nounou, Louise devient utile, efficace puis sent bien que sa présence devient gênante. Louise prend trop de place, se permet des ingérences. Mais comment faire sans elle ?Ils ont tous les deux un travail prenant, ils sont ambitieux. Et cela les sort d’un quotidien qui s’englue autour de Louise, efficace puis omniprésente. De gênante à pesante, sa présence perturbe l’équilibre du couple mais sans jamais l’ébranler. Et puis les enfants rentreront bientôt à l’école. Alors bientôt, ils n’auront plus besoin d’elle. Mais elle, après eux, que va-t-elle devenir ? Cette famille, c’est sa bouée de survie pour ne pas se noyer dans son passé, ses dettes, sa fille partie, sa misère Slimani écrit avec une fluidité déconcertante qui rend sa lecture addictive. La fausse simplicité de ses mots vous agrippe et ne vous lâche connaissez la fin, dès le début, vous savez que cela va mal finir, mais l’articulation du roman, la caractérisation des personnages conditionnent parfaitement la valse funèbre qui s’accélère. Un roman qui vous fera vivre d’un autre œil les entretiens d’embauche de la nounou de vos De La PatellièreDelphine de Vigan explorait déjà dans Inspiré d’une histoire vraie » les rouages de la manipulation psychologique et de la prise de contrôle d’une vie par une amie devenue indispensable. Dans Chanson douce », Leïla Slimani reprend ce procédé à partir d’un fait divers sordide, deux jeunes enfants tués par leur super nounou en son talent de chirurgien, elle décrit froidement, étape par étape, comme on avancerait dans une enquête, la relation entre les parents Myriam et Paul, et la baby-sitter, Louise. Avec le même sang-froid que dans son premier roman, l’auteur ouvre crûment, organe par organe, le corps monstrueux de ce drame. Pas d’analyse, pas de justification mais un coupable quand même. La société française, la tyrannie des schémas de la bourgeoisie et la lutte des classes sont en réalité les rouages qui sous-tendent l’intrigue du travers Chanson douce », Leïla Slimani nous parle de la puissance dévastatrice de ce modèle de réussite sociale qui fait perdre pieds. On ne peut s’empêcher de penser que les parents, enchainés dans un rythme de vie débordée semblent avoir éteint leurs alarmes intérieures pour laisser advenir le pire. A la lecture ce roman aussi efficace que dérangeant, une question se pose cependant. Y avait-il besoin de partir de ce double meurtre pour aborder ces sujets passionnants et nécessaires ? Sans l’intensité dramatique des premières pages, cette Chanson douce » eut été moins oppressante et sa lecture moins Lafosse Une chanson douce que me chantait ma maman, En suçant mon pouce j'écoutais en m'endormant. Cette chanson douce je veux la chanter aussi,Pour toi, ô ma douce, jusqu'à la fin de ma vie… »Jamais la petite fille du roman de Leïla Slimani ne pourra susurrer au creux de l’oreille de son enfant la berceuse d’Henri Salvador. Parce que d’enfants il n’y aura point. La petite fille du roman ainsi que son petit frère - le lecteur l’apprend dès les premières pages - de Chanson douce meurent assassinés par leur nounou. Chanson douce » est un roman singulier qui débute par le dénouement de l’histoire, comme pour mieux saisir son lecteur dès les premiers mots. Comme si l’auteur, sans aucune pitié pour son lectorat, cherchait à le faire plonger dans l’horreur de l’infanticide de manière abrupte, sans aucune procédé est audacieux d’abord parce qu’il casse les codes de la littérature dite blanche et parce qu’il suppose que tout le propos à venir sera aussi fort que la première scène du roman. Chanson douce » est un roman noir, écrit avec des mots crus, abrupts, mais dont émane et c’est notamment ici que s’exprime le grand talent de l’auteur une certaine douceur. Il se fait également roman social lorsque l’auteur évoque les difficultés que rencontrent Louise la nounou parfaite engagée par ce couple de la classe moyenne pour s’occuper de ces deux jeunes enfants. Cette famille somme toute assez banale une mère qui culpabilise de retourner travailler et de laisser ses enfants, un père souvent absent constamment occupé par son travail, ignore tout des difficultés financières et de cette solitude poisseuse dont Louise ne se défait que lorsqu’elle s’occupe de leur vie, de leur famille que lorsqu’elle vit un semblant de vie par n’est réellement dit de la psychologie des personnages, le propos est souvent froid, factuel. Et c’est à mon sens là que se situe la faiblesse de ce roman qui aurait pu être un très grand roman. Tout y est beaucoup trop contrôlé, trop mesuré. Chanson douce »manque d’aspérités, comme si Leïla Slimani avait eu peur d’en faire trop, d’en dire m’aura manqué une analyse moins distanciée de la psychologie des personnages, de la personnalité de la nounou pour entrer totalement dans ce roman qui manque à mon sens de chair, de matière réellement vivante. J’aurais réellement aimé me laisser totalement convaincre. Chanson douce » reste néanmoins un beau roman qui a du faire frissonner plus d’un lecteur et que l’on aurait bien vu porté sur le grand écran par le grand Claude LoizeauQue c’est difficile de parler de meurtre d’enfants ! Cela raisonne dans nos cœurs de mère, et on n’est pas sûres d’avoir envie de se plonger dans une telle histoire… Mais l’exercice est parfaitement livre commence par la découverte du drame, ces deux enfants tués par leur nounou qui a tenté de mettre ensuite fin à ses jours. Et c’est le moment le plus dur à lire, ce cri de mère qui nous prend aux tripes !Puis, on reprend l’histoire à son commencement. Comment ce jeune couple amoureux et voulant s’épanouir tous les deux dans leur travail, cherche une nounou pour garder leurs enfants. La tâche est rude, c’est difficile de confier ses enfants à une inconnue. Mais Louise se présente, bonnes références, Myriam et Paul sont séduits par ses traits lisses, son sourire francs », les enfants très vite Louise devient indispensable, elle ne compte pas ses heures et fait plus que ce qu’on attend d’elle. Nous suivons d’un côté ces parents conquis au point de l’emmener en vacances avec eux, mais aussi les quelques petits évènements presque anodins qui font tiquer sur le moment et qu’on veut oublier ensuite. De l’autre nous suivons Louise, son histoire antérieure, et ses journées avec les nous n’avons la certitude que Louise est vraiment déséquilibrée. Mais à chaque chapitre le doute s’insinue un peu plus et on est bien conscients que les parents ne peuvent pas s’en rendre compte, que les petites choses qu’ils voient, mises bout à bout peuvent paraître dérisoires sans la connaissance du reste de la vie de leur nourrice, dont ils ne savent en fait récit tellement contemporain sur la famille, le milieu social, la culpabilité des parents face à l’épanouissement personnel dans le travail est écrit sans pathos, et avec une justesse Losfeld Un coup de cœur littéraire. Un roman aux antipodes de son roman qui fait se confronter les mères à leurs peurs les plus enfouies Dans quelles mains laissons- nous nos enfants ? A qui les confions-nous ? Les connaissons-nous vraiment ? Un roman majestueux sur la maternité, le retour à l’emploi post accouchement, la solitude, la détresse humaine, la folie. Un roman qui nous saisit dès la première roman qui mérite amplement sa récompense. Un coup de cœur !Laurence LutzUne jeune avocate reprend son activité professionnelle avec bonheur, d'autant plus qu'elle vient d'embaucher une nounou pour ses deux enfants. Cette dernière se révèle immédiatement parfaite et irremplaçable. Mais celle-ci cache un terrible secret, qui va aboutir à l'irrémédiable. C'est un roman qui se lit comme un roman policier, avec un suspense tragique tenant le lecteur dans une haleine angoissante de la fin au début puisque le livre commence par la fin !Sylvie MorinC’est un livre remarquable tant au point de vue de l’écriture qui est magnifique, incisive et mélodieuse à la fois. Et l’histoire de cette nounou est captivante, la façon dont elle agit avec les autres est tout à fait intrigante. Elle sait à la fois se rendre indispensable et en même temps, elle laisse toujours sur son passage un sentiment d’inquiétude. Mais peut-être que par son intermédiaire, sont retraduits les angoisses et les malaises de notre nounou fait partie de la famille, soi-disant, mais on lui fait sentir à bien des égards qu’elle n’est qu’une domestique ». A force d’être trop parfaite, la moindre négligence, la moindre absence, le moindre problème occasionné lui est reproché comme inacceptable de sa part. On ne s’intéresse pas à elle, ce qu’elle peut penser, on n’essaye pas de l’aider quand elle a des problèmes financiers graves. Elle est d’ailleurs sûrement sous-payée surtout en considération du nombre d’heures qu’elle travaille sinon elle aurait pu assumer au moins le prix de location de son studio minable, ne dépensant que très peu pour se nourrir et s’habiller. Elle a dû emmagasiner tout un tas de frustrations, de souffrances, de chagrins, de colères refoulées pendant de nombreuses années pour en arriver à un tel extrême, tuer les enfants qu’elle se souciait d’elle véritablement ? Sa seule amie Wafa était loin d’imaginer la profondeur de ses tourments. Mais Louise n’arrivait pas à communiquer avec les autres et elle ne laissait personne entrer dans son monde Rivière Dans le jardin de l'ogre » m'avait séduite, c'est donc avec beaucoup de plaisir que j'ai retrouvé Leïla Slimani dans cette sélection. Beaucoup de plaisir et un peu d'appréhension, j'ai tellement aimé ce premier roman que j'avais peur d'être un peu déçue par le suivant. C'est tout le contraire, j'ai retrouvé intact la plume incisive, l'écriture fluide et envoûtante qui m'avait tant plu la première conteuse, Leïla Slimani ne se cantonne pas dans une histoire banale, encore une fois la vie de ses personnages, la vie de monsieur et madame tout le monde, la vie quotidienne est relatée à un niveau supérieur, celui ou le pire peut arriver, celui de nos fantasmes les plus a toutes imaginé en laissant nos enfants à la crèche, partir en excursion ou sur le chemin de l'école tous les dangers qui pouvaient les guetter, ici le pire est arrivé. La rapide dépendance d'un couple vis à vis de leur nounou qui se rend indispensable est dépeinte avec finesse Louise s'agite en coulisses, discrète et puissante. C'est elle qui tient les fils transparents sans lesquels la magie ne peut pas advenir.», Louise tisse des liens malsains avec la famille, son fantasme d'y avoir une place permanente devient son obsession; Ce n’est jamais clairement dit, ils n’en parlent pas, mais Louise construit patiemment son nid au milieu de l’appartement. »Lentement, le roman se construit autour de cette toile qui enveloppe le couple et leurs enfants, la tension est palpable comme dans un thriller, jusqu'au dénouement final. A chaque page on voit la raison de Louise vaciller Il faut que quelqu'un meure. Il faut que quelqu'un meure pour que nous soyons heureux.» Les personnages de Leïla Slimani sont remarquablement bien dépeints, des gens ordinaires qui vivent une vie ordinaire avec des envies ordinaires et se retrouvent au prise avec une l'intrigue, Leïla Slimani pose également les questions des relations employeurs/employés, où mettre les limites, surtout dans les services tel que la garde des enfants ou l'affectif est un puissant RoujasChanson douce. Alors que la mélodie d’Henri Salvador me revient aux oreilles, les premiers mots du roman coupent court à l’apaisement. Le bébé est mort ». Et le reste du chapitre glace le sang… Leïla Slimani ne nous ménage pas si le lecteur veut comprendre comment l’innommable a pu se produire, il doit continuer à lire malgré le choc. La suite du roman raconte la vie de cette famille sans histoire. Un papa qui travaille, une maman qui veut reprendre un emploi après la naissance des enfants. Mais qui s’occupera d’eux pendant que les parents sont absents ? Heureusement Louise arrive. Une nounou parfaite, comme tombée du ciel. Les enfants l’adorent et l’appartement n’a jamais été si bien tenu. Une fée, une perle, une petite souris qui devient indispensable à l’équilibre du le lecteur connait la fin de l’histoire. On aimerait secouer Paul et Myriam qui délèguent tout à Louise par fainéantise. Crier à Myriam que ses doutes ne sont pas infondés et qu’elle a raison de trouver la personnalité de sa nounou inquiétante. Renvoyer Louise chez elle lorsqu’elle se fait sournoise ! J’ai observé, presque en détresse, la situation s’échapper jusqu’au drame. Chanson douce est un livre dont je me souviendrai longtemps. C’est un ouvrage qu’il faut avoir dans sa bibliothèque pour le relire si on ose s’y confronter plusieurs WillemsMyriam et Paul ont la vingtaine et déjà deux enfants. Ils vivent à Paris, Paul est ingénieur du son dans le monde de la musique et Myriam, avocate, a arrêté de travailler après la naissance de Mila, leur aînée. Myriam adore ses enfants, bien sûr, mais elle commence à n'en plus pouvoir de n'être "qu'une maman". Plus de conversations entre collègues, plus de dossiers à apprendre, plus de journée au tribunal à défendre ses clients avec passion et convictions. Oh, ils ont encore une vie sociale, ils invitent des amis, sortent parfois, mais elle se rend compte qu'elle n'a désormais plus d'autre conversation que ses croise par hasard un ancien camarade de fac et que celui-ci lui propose un job, elle prend cela pour un signe du destin. Retravailler, enfin ! Elle a un peu de mal à convaincre son mari parce que le salaire qu'ils devraient verser à une nounou serait à peine plus bas que celui qu'elle toucherait mais enfin, si tu penses que ça pourrait t'épanouir...»Un samedi après-midi, ils sont prêts. L'appartement est propre, les enfants ont été briefé; aujourd'hui, ils reçoivent des nounous potentielles. Myriam et Paul se sont concertés en amont, ils savent bien ce qu'ils cherchent elle peut être étrangère, ça pas tout de souci, mais il faut qu'elle ait des papiers sinon elle n'osera jamais appeler une ambulance ou la police en cas de problème. Pour le reste, ils n'ont pas d'autres critères mais il vaudrait mieux qu'elle n'ait pas d' après-midi-là , ils rencontrent Louise. La quarantaine, petite, menue, le sourire franc, Louise a le visage de celle qui peut tout entendre, tout pardonner et la douceur qu'ils recherchent pour s'occuper de leurs enfants. C'est le coup de foudre. Très vite, ils découvriront qu'en plus d'être très bonne nounou, Louise est également excellente cuisinière. Elle leur mitonne de bons petits plans pour qu'ils n'aient qu'à glisser les pieds sous la table lorsqu'ils rentrent du travail et même leurs amis ont le plaisir de goûter sa cuisine lorsqu'ils viennent le weekend. Myriam et Paul n'ont plus rien d'autre à faire que de travailler et passer leur temps libre avec les enfants, la nounou s'occupe de la gestion quotidienne. Louise, c'est la perle et plus personne ne saurait s'en cependant, on perçoit un certain malaise. Louise est omniprésente et c'est tant mieux, personne ne s'en plaint puisqu'elle est parfaite. Oui mais et si elle s'imposait trop ? Et si on ne parvenait plus à s'en défaire, à avoir des moments de famille sans elle ? Et si elle prenait trop à cœur son travail et outrepassait son rôle de nounou ? Le bébé est mort », voilà la première phrase du roman. Un roman au titre si doux qui s'ouvre pourtant sur une scène macabre. Le garçon est mort, la petite fille succombera bientôt et, dans le même appartement, se trouve une nounou qui a tenté de se suicider. Mais que s'est-il passé ?De par ces derniers mots, vous avez compris que l'histoire n'est pas que joyeuse. L'ambiance du roman n'est d'ailleurs jamais très bon enfant », d'une part parce qu'une fois l'introduction lue, on ne pourra jamais vraiment mettre cet élément de côté, mais également parce que la vie de famille que nous dépeint Leïla Slimani n'est pas rose tous les un roman anxiogène ? Oui parce que personne n'aime les histoires d'enfants morts. Mais non parce qu'avec la scène d'ouverture, le mystère est percé dès le début. L'ambiance se fait plus pesante au fil des pages et on se demande parfois jusqu'où cela ira ... avant de se remémorer que la fin, on l'a déjà lue, le "où", on le connait déjà . L'intérêt du roman est ailleurs. L’enjeu est ici de collecter de nouveaux indices à chaque chapitre, de compléter le puzzle et de tenter de comprendre comment on a pu en arriver j'ai aimé ce roman, c'est essentiellement parce que Leïla Slimani dépeint un certain mode de vie actuel à la manière d'une journaliste qui aurait infiltré le quotidien de Myriam et Paul et les regarderait évoluer de loin sans poser de jugements. On pourrait dire qu'ils profitent de leur nounou tant ils n'ont jamais l'air de se demander si ils ne lui en font pas faire trop. C'est vrai qu'elle repart tard le soir, qu'elle fait bien plus de tâches qu'on ne lui en demandait dans l'annonce, mais si ça ne la dérange pas, pourquoi revenir en arrière ? Peut-on en vouloir au couple qui profite d'un dîner tout prêt, d'employeurs qui ne se posent pas la question de la vie privée que mène celle qu'ils croisent en vitesse matins et soirs ?"Elle bosse pour qu'on puisse bosser", c'est parfois bien ingrat le métier de nounou, mais oui, c'est la réalité j'ai d'ailleurs utilisé la même phrase en parlant de la puéricultrice de bébé lecteur il y a peu. Ils sont coincés dans un monde où rien n'est fait pour aider les parents qui travaillent à temps plein et savourent le bonheur d'être tombé sur la perle. Et Louise ? Louise, elle ne demande pas roman dérange un peu, beaucoup pour peu que l'on soit dans la situation des personnages. C'est un très bon roman que j'ai pris du plaisir à lire mais qui aurait pu être un coup de cœur si la scène d'ouverture était restée à sa place chronologique, en clôture du roman.
Comptineberceuse ou chanson : Allez on part, on mets les voiles Allez on part, on met les voiles On va s'offrir une autre étoile On quitte la terre aujourd'hui Pour visiter la Victor Hugo 1802-1885 *** Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends. J'irai par la forêt, j'irai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées, Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit, Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées, Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit. Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe, Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur, Et quand j'arriverai je mettrai sur ta tombe Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur. Parolesde la chanson "On Met Les Voiles" par Alonzo Kore, Alonz’, yeah, Mamé Refrain: Au quartier c’est la merde, oui viens on s’fait la malle Au calme en bord deSujet amour courtois, musique, poésie médiévale, chanson médiévale, Cantigas de amigo II, galaïco-portugais, troubadour, lyrique courtoise. Période XIIIe siècle, moyen-âge central Auteur MartÃn ou Martim Codax Titre Mandad’ei comigo Interprètes Oni Wytars Album Amar e Trobar, la passion et le mystère au moyen-âge 1992 Bonjour à tous, ous partons aujourd’hui, toutes voiles dehors, à la découverte de l’art des troubadours galaïco-portugais de l’Espagne et du Portugal du moyen-âge central. Ce sera l’occasion d’approcher une nouvelle chanson de Martin Codax, prise dans le répertoire des Cantigas de amigo. Comme dans la plupart des poésies du genre, le poète met ici ses rimes dans la bouche d’une damoiselle qui nous conte ses sentiments pour son ami », autrement dit son bien-aimé, dans l’attente de son retour ou de sa venue. Bien que le jongleur juglar ou jograr galaïco-portugais Martin Codax ne soit qu’un des quatre-vingt huit auteurs des cantigas de amigo, il est demeuré, à ce jour, l’un des représentants les plus célèbres de cette lyrique courtoise médiévale et il reste, en tout cas, l’une des plus chantés. Comme nous lui avons déjà dédié un article, nous vous invitons à vous y reporter, au besoin Martin Codax troubadour médiéval. Oni Wytars. Mandad’ei comigo, Cantiga de Amigo 2 de Martin Codax Amar e Trobar, par l’ensemble Médiéval oni Wytars est l’excellent ensemble allemand Oni Wytars qui nous propose ici l’interprétation de cette Cantiga de Amigo II de Martin Codax. Elle est tirée de leur album Amar e trobar, sorti en 1992. La formation y présentait seize titres empruntés au répertoire médiéval français, italien et espagnol, avec pour ambition d’approcher le thème de l’amour et de la passion au moyen-âge, au sens large. Les pièces vont en effet de l’amour courtois et profane, à un amour au sens plus spirituel, comme on le trouve dans la passion et les mystères. On trouvera ainsi des compositions issues de l’art des troubadours, des Cantigas de Amigo, mais encore des pièces en provenance du Livre Vermell de Montserrat ou des Cantigas de Santa Maria. Oni Wytars signait également, dans cet album, une collaboration avec le très reconnu compositeur, chef d’orchestre, musicien et musicologue autrichien. René Clemencic et ce dernier venait prêter, ici, ses talents d’instrumentiste à la flûte à bec, à la flûte en corne gemshorn ou encore au chalémie instrument médiéval de la famille des hautbois. Du côté du chant, c’est la soprano Ellen Santaniello qui prêtait ici sa belle voix à la pièce de Martin Codax du jour. Mandad’ei comigo de Martin Codax et sa traduction/adaptation en français Mandad’ei comigo, ca ven meu amigo. E irei, madr’ a Vigo Un message m’est parvenu Que venait mon doux ami Et j’irai, mère, à Vigo Comigo’ei mandado, ca ven meu amado. E irei, madr’ a Vigo J’ai avec moi le message Que venait mon bien-aimé Et j’irai, mère, à Vigo Ca ven meu amigo e ven san’ e vivo. E irei, madr’ a Vigo Que venait mon doux ami bien portant et vivant Aussi, j’irai, mère, à Vigo Ca ven meu amado e ven viv’ e sano. E irei, madr’ a Vigo Que venait mon bien-aimé Bien vivant et bien portant Aussi, j’irai, mère, à Vigo Ca ven san’ e vivo e d’el rei amigo E irei, madr’ a Vigo Qu’il venait bien portant et vivant Et qu’il est du roi l’ami Aussi, j’irai, mère, à Vigo Ca ven viv’ e sano e d’el rei privado. E irei, madr’ a Vigo Qu’il venait vivant et bien portant et qu’il est du roi, favori Aussi, j’irai, mère, à Vigo En vous souhaitant une belle journée. Fred Pour A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.Ua3ea.