Voileau vent ! – Discussion avec Thomas Bouchet autour de son livre Utopie. E n janvier, paraissait dans la collection « Le mot est faible » aux éditions Anamosa Utopie, de Thomas Bouchet. Au fil de ce petit essai passionnant autant qu’érudit, l’auteur revient sur les différentes significations qui teintent actuellement ce mot.
1La carrière et l’œuvre de Michel Sardou sont indissociables de l’image médiatique qui s’est cristallisée autour de ses opinions politiques, réelles ou supposées. Alors que ses plus grands succès – Les Bals populaires, Le France, La Maladie d’amour, Les Lacs du Connemara – semblent souvent consensuels, ses chansons ont souvent été interprétées de manière politique, que l’artiste y consente ou non. Son œuvre et sa carrière en ont été modifiées au point que Michel Sardou occupe à plus d’un titre une place unique dans le domaine de la chanson. Il n’est pas seulement l’un des artistes français de sa génération qui a vendu le plus d’album et le plus de billets. Il est aussi l’un des rares à être toujours perçu comme un homme de droite, quelles que soient les opinions fluctuantes qu’il professe dans les médias. Le seul enfin à avoir suscité des manifestations publiques hostiles de la part de militants gauchistes. Un bref rappel historique, mettant en rapport ces événements avec la carrière artistique et médiatique de Michel Sardou, nous semble donc nécessaire pour évoquer les principaux virages idéologiques qui ont jalonné quarante années de carrière. Nous nous interrogerons ensuite sur les chansons elles-mêmes. Analyser les idées qu’elles véhiculent ne vise pas à les évaluer, mais à comprendre comment elles réussissent à fidéliser un public de droite tout en continuant à produire du consensus. Les œuvres, parfois ambigües et souvent complexes, témoignent certes de convictions concernant la place de la France dans le monde et sa politique intérieure. Mais elles laissent également percevoir un imaginaire personnel, forgé entre autres choses par des discours idéologiques. C’est pourquoi des chansons qui semblent peu militantes seront également étudiées, en particulier dans la dernière partie de cette étude, consacrée à l’évocation des mœurs et des instituions. 1. La carrière de Michel Sardou, la politique et les médias 2Les premières années de la carrière de Michel Sardou se placent sous le signe de l’apprentissage et de la soumission à la mode. Courant le cachet et prenant des cours de chant, il enregistre chez Barclay entre 1965 et 1967 des chansons qui tentent de profiter de la mode des hippies. Michel Fugain, qui écrit ses premières musiques, n’a pas alors plus de célébrité ni de personnalité que son interprète. Les orchestrations folks – guitares, tambourins et harmonica – sont très datées. Même lorsque Michel Sardou rencontre Jacques Revaux, compositeur qui l’accompagnera pendant presque toute sa carrière à partir de 1967, le style musical ne change pas radicalement. Si la voix est déjà agréable, les nasalisations et les accentuations brutales, qui rappellent respectivement Antoine ou Nino Ferrer, relèvent parfois du pastiche. Michel Sardou, toutefois, écrit déjà ses textes, qui sont en léger décalage avec l’horizon d’attente associé à ces musiques. Il utilise les clichés associés aux beatniks et, sans être ouvertement parodique, reprend à son compte les moqueries liées à leur virilité. Le Madras ou Les Filles d’aujourd’hui proposent ainsi une critique des jeunes dans le vent » et peu virils, mais accompagnée d’une musique destinée à les séduire. Les Beatniks décrit une vie de bohème à l’Américaine, qui n’a par ailleurs rien d’engageant mais exerce sans doute une certaine séduction sur un Michel Sardou récemment marié Moi quand je les regarde Du haut de mes vingt ans J’ai parfois le cafard De vivre prudemment Mais quand ils sont partis En traînant leurs savates Je continue ma vie Et renoue ma cravate. 3Les hippies existent alors politiquement en tant qu’opposants à la guerre du Vietnam, une guerre que la France a perdue. En 1967, la première version des Ricains – accompagnée d’une seule guitare, de chœurs et d’harmonica – passe relativement inaperçue, mais est déconseillée » aux programmateurs de la radio nationale, ce qui suffit à Eddy Barclay pour se séparer de Michel Sardou. La chanson, pro américaine, n’a rien pour plaire ni aux gaullistes, ni aux communistes. Si j’avais un frère au Vietnam, titre pacifiste et élégiaque qui prétend que la guerre n’est qu’un malentendu », n’a pas non plus de quoi satisfaire les deux camps, et le titre est vite oublié. 4Le premier succès d’estime paru en France est enregistré en 1968 chez Trema, label naissant dont Jacques Revaux, principal compositeur de l’artiste, est l’un des fondateurs. America, America et Monsieur le Président de France font de Michel Sardou un chanteur à contre-courant. Trente mille disques vendus, ce n’est qu’un succès relatif pour celui qui va devenir une vedette en quelques mois au cours de l’année 1970. Les succès, en effet, s’enchaînent. Les deux premiers, Les Bals populaires et J’habite en France, sont gentiment cocardiers. Les deux titres mêlent percussions lourdes, cuivres clinquants et accordéon, pour faire danser les foules. Il s’agit aussi de les faire trépigner et d’organiser des chorus, les paroles reprises par le public étant précédées de longues syllabes étendues et de silence qui préparent un défoulement collectif. Tout aussi consensuelle et efficace est la critique des institutions, présente en 1971 dans Le Rire du sergent, qui ressuscite le comique troupier. La politique reste présente, mais elle s’efface derrière les chansons d’amour à succès. En effet, malgré ses dénonciations de la société moderne abêtissante Zombie Dupont et castratrice Les Villes de grande solitude, Interdit aux bébés, ses messages adressés aux chrétiens et aux institutions catholiques Tu es Pierre, Le Curé, et sa critique persistante du militarisme La Marche en avant, on ne retient de l’album de 1973 que Les Vieux Mariés, et surtout La Maladie d’amour. Le premier titre est un grand succès, mais il est totalement éclipsé par le second, véritable tube de l’été, et même de l’année 1973, qui vient rajouter plus d’un million d’albums aux quatre déjà vendus par l’artiste entre 1970 et 1972. Je veux l’épouser pour un soir, slow de l’été 1974, est un succès de moindre envergure, mais atteint quand même les premières places des hit-parades. Cette réussite permet à Michel Sardou de rester à la mode, de remplir régulièrement l’Olympia, et d’enregistrer fréquemment des albums, ce qui n’est pas accordé à tout le monde. L’artiste s’exprime de plus en plus souvent dans les médias. Il affirme être une vedette populaire, et non un chanteur engagé, ce que la critique idéologique, très présente à l’époque, associe à un conservatisme. 5Je vais t’aimer, paru en 1975 sur l’album La Vieille, confirme le talent de l’interprète pour les chansons d’amour. Mais l’événement inattendu est le succès du France, chanson consacrée au bateau devenu symbole d’un déclin national. Le titre, disque de platine, crée une polémique qui masque les chansons les plus violentes Le Temps des colonies, J’accuse et Je suis pour, qui réclame la peine pour un assassin d’enfant, vont être découverts au fil de l’exploitation des 45 tours, suscitant des réactions de plus en plus violentes. La Manif, titre qui n’a pas été publié sur l’album, est une chanson particulièrement virulente. Elle n’a pas eu de retentissement spectaculaire mais, malgré son absence de passage en radio, elle a été largement diffusée, car elle se trouve sur la face B du 45 tours consacré à Je vais t’aimer. 6Les réactions d’indignation publique ne se produiront qu’à partir de l’année 1976. La sortie du Temps des colonies, prévue pour mars, est annulée le texte, qui donne la parole à un colon, a été pris au premier degré par un programmateur de radio. Le chauvinisme bon enfant des Bals Populaires et de J’habite en France engendre des soupçons de nationalisme lorsque Michel Sardou interprète La Marseillaise le 14 juillet devant plus de cent mille spectateurs, auxquels s’ajoutent les caméras de FR3. Le titre sera repris la même année dans une compilation de ses œuvres, réorchestrées en version symphonique. À cela s’ajoute, en octobre, une polémique liée à la diffusion de Je suis pour, favorable à la peine de mort. 7Le public est au rendez-vous et les salles sont plus que pleines. Mais lors d’une tournée en Belgique, au début de l’année suivante, des manifestations hostiles accompagnent ses concerts. Heurts entre les manifestants des comités anti-Sardou » et les forces de l’ordre, alertes à la bombe et autres manifestations de violence incitent le chanteur à interrompre sa tournée. Dès lors, la réception de son œuvre va devenir pour l’artiste une préoccupation majeure. Pour transformer son image d’artiste idéologue et réactionnaire, il modifie l’ensemble de son œuvre et les discours médiatiques qui l’accompagnent. Tout commence par deux mois de silence, rompu par une interview donnée au Matin de Paris, publiée le 17 mai. Michel Sardou se défend tour à tour d’être sexiste, colonialiste, nationaliste, et même de droite, affirmant qu’il est prêt à voter socialiste aux prochaines élections, pour voir changer le personnel politique au pouvoir, et parce que ras le bol, tout simplement ». Mais il ne se fait pas beaucoup d’illusions, et reviendra vite à ses convictions premières. 8Dès lors, sa carrière va reprendre avec autant voire davantage de succès, mais des apparitions médiatiques et des discours de nature différente. Le contexte politique change souvent, entre 1977 et 2007, et le monde du spectacle évolue aussi grandement. Michel Sardou, quelles que soient ses activités, ne perd pas une occasion de cultiver une image de contestataire dégoûté de la politique, mais sans plus aller jusqu’à la provocation. Il se positionne relativement peu par rapport aux débats nationaux des années 80. Sa seule participation publique à une manifestation concerne la défense de l’école privée en 1984, et il dira par la suite avoir changé d’opinion, défendant moins l’école privée que la liberté de choix des parents. La création des radios libres est pour lui l’occasion d’une courte carrière d’animateur. Il confirme à la fois son statut de vedette, suffisamment reconnue pour pouvoir présenter les disques des autres, et sa capacité à attirer un public de droite, puisqu’il officie sur RMC. Il aime à évoquer ses amis du show-business – Bedos, puis Coluche, lui servant souvent à prouver qu’il n’est pas politiquement sectaire. Il se défend volontiers des accusations de machisme en comparant ses prestations scéniques à celles de Bernard Lavilliers, qui joue bien davantage que lui de son aspect machiste. 9L’argument est d’autant plus pertinent que les performances de Michel Sardou évoluent lentement vers une forme d’épure dont rendent compte les nombreuses vidéos enregistrées en public depuis le début des années 80. Après avoir essayé tous les déguisements des années 70, du col pelle-à-tarte au blouson de cuir, en passant par le costume à paillettes, et même quelques apparitions torse nu, Michel Sardou privilégie de plus en plus la sobriété prônée par son défunt père. Costume, et parfois cravate, accompagnent une raréfaction progressive des gestes, qui donne aux rares mouvements de bras une grande expressivité. Si l’interprète marche de plus en plus, ce n’est qu’en raison de l’agrandissement de la scène, car les salles de spectacle offertes aux artistes sont de plus en plus grandes, et le public de Michel Sardou remplit régulièrement le palais des sports de Bercy. Si la mauvaise humeur apparente du chanteur reste un cliché journalistique, les chroniqueurs, au fil du temps, se réjouissent de le voir sourire entre les chansons ou sur ses affiches, puis de l’entendre communiquer avec ses musiciens, qu’il met toujours en évidence à un moment ou à un autre du concert. En 1998, il va jusqu’à plaisanter avec le public aux sujet des trente-cinq heures. Mais la discrétion reste le maître mot de son interprétation. Il laisse à la musique le soin de transporter le public. Si ses chansons, comme le remarquaient les auteurs de Faut-il brûler Michel Sardou ?, accordent volontiers une place croissante à la musique, ses concerts obéissent à la même logique les dernières œuvres jouées devant le public offrent de larges plages musicales, souvent inspirées du rock progressif, galvanisant la salle grâce à des airs à danser Les Bals populaires, La Java de Broadway, Afrique adieu ou à des orchestrations épiques Les Lacs du Connemara, Un roi barbare. 10La sobriété sur scène s’accompagne, à partir de 1986, d’une certaine discrétion médiatique, qui s’explique de plusieurs manières. La première est l’allongement de la durée de création. À partir du milieu des années 1980, les campagnes de promotion sont de plus en plus étudiées, et il est établi qu’un album tous les deux ans permet d’optimiser les ventes. Si Michel Sardou s’occupe en tournant beaucoup et en multipliant les albums en public, les nouvelles chansons se font plus rares et moins polémiques. La fin de sa collaboration avec Pierre Delanoë l’explique en partie. Les discours journalistiques consacrés au chanteur sont assez réguliers, mais répétitifs et peu politisés. L’artiste étant reconnu et étiqueté, il fait toujours l’objet de commentaires semblables libre » ou indépendant », plein de talent » et doté d’une belle voix », il ne saurait être consensuel, mais reste depuis vingt ans présenté comme un artiste populaire ». Si les journalistes parlent de moins en moins des événements de 1977, ils mentionnent très souvent le fait que Michel Sardou séduit aussi un public qui ne partage pas ses idées politiques. 11Cet affadissement de la polémique s’explique sans doute par le passage du temps, qui rend anodine les chansons provocatrices et les isole de leur contexte. Certes, le répertoire de Sardou, depuis 2000, est redevenu militant, et s’adresse à un public de fidèles dans des chansons qui passent souvent peu en radio. Mais, parallèlement, le chanteur continue de se produire dans des émissions réservées aux vedettes retransmission de la Tournée des Enfoirés, Star Académy, soirée d’élection de Miss France. Il n’y interprète souvent que d’anciens succès, politiquement anodins. Le contraste, pour qui écoute attentivement les disques, peu sembler saisissant, mais ce procédé est entretenu, avec plus ou moins de discrétion et d’habilité, depuis près de vingt ans. Depuis 1978, l’œuvre de Michel Sardou réussit à transcender les clivages politiques, sans cesser de séduire un public de droite. Nous allons tenter, pour comprendre les raisons de sa réussite, d’analyser les stratégies déployées par le créateur pour édulcorer son discours tout en le rendant aisément déchiffrable. 2. Les chansons de Sardou et l’art du consensus a Politique étrangère, nationalisme et fatalisme 12L’entrée en politique de Michel Sardou se fait, nous l’avons dit, alors que le mouvement hippie influence toute la musique de variétés. Mais ses œuvres ne commencent à être réellement diffusées qu’à partir de 1970, dans un contexte très différent. Si les premières chansons enregistrées chez Barclay ont été oubliées, il reste de cette époque un répertoire évoquant l’Amérique. Trois chansons paraissent sur le premier album du chanteur. America, America n’est porteuse que d’une idéologie implicite très à la mode, qui évoque l’American way of life et la ville de San Francisco. Mais Michel Sardou a des raisons plus politiques de défendre le rêve américain. Au début des années 1970, alors que le mythe d’une France résistante fait place à un discours d’historiens insistant sur la Collaboration, Les Ricains est une chanson polémique, qui ne ménage pas l’orgueil national Si les ricains n’étaient pas là Vous seriez tous en Germanie À parler de je ne sais quoi À saluer je ne sais qui. 13Le vous » n’est pas un nous » ; il s’adresse moins à l’ensemble des Français qu’à ceux qui critiquent les pour leur engagement au Vietnam Bien sûr les années ont passé Les fusils ont changé de mains Est-ce une raison pour oublier Qu’un jour on en a eu besoin ? 14L’habillage musical, en 1970, est différent de celui de la première version le titre s’ouvre et se ferme sur le bruit d’une foule acclamant Hitler, ce qui renforce l’aspect accusateur du couplet initial. Les notes de guitares et d’harmonica résonnent moins, et les orgues sont plus présents, renforçant le lyrisme et substituant à l’aspect artisanal des musiques hippies la mise en évidence d’un travail d’orchestration très maîtrisé. Le phénomène est encore plus audible sur le titre Monsieur le Président de France, dont les couplets martiaux – accompagnés de cuivres et de tambours – alternent avec des refrains saturés de chœurs lyriques supportant un texte violent Dites à ceux qui brûlent mon drapeau Qu’en souvenir de ces années Ce sont les derniers des salauds. 15Le personnage interprété est le fils d’un ancien combattant américain, et la chanson se clôt sur une musique de marche militaire américaine. Le contraste avec le titre précédent indique clairement la volonté de l’auteur de s’adresser à la jeunesse issue du baby-boom, en opposant des Américains légitimement fiers de leurs parents à des Français qui les critiquent. L’aspect polémique de ces œuvres sera occulté par des titres plus fédérateurs, qui exaltent un sentiment national moins patriotique que cocardier, J’habite en France ou Les Bals populaires. Ce titre est le premier grand succès de l’artiste. Coécrit avec Vline Buggy, il est accompagné d’une musique de Jacques Revaux. Cette dernière illustre efficacement, à grands renforts de batterie, de trompettes et d’accordéon, l’ambiance évoquée par le texte, qui met en vedette l’ouvrier parisien » et l’orchestre » infatigable et folklorique. Au-delà de ces clichés textuels, le refrain est particulièrement habile. Il place en effet le personnage dans la position d’un auditeur de concert, alors que ses nombreuses répétitions incitent la salle à faire chorus Mais là-bas près du comptoir en bois Nous on n’danse pas On est là pour boire un coup On est là pour faire les fous Et pour se reboire un bon coup Et pas payer nos verres. 16La lourdeur des orchestrations met le public de bonne humeur, lui donne envie de danser tandis que le texte le conforte dans son rôle d’auditeur semi-passif, qui s’amuse, mais n’danse pas ». L’efficacité de la chanson se mêle à des références nationales, qui laissent penser que le personnage décrit est un français moyen, un ouvrier parisien » qui tente de ne pas payer son verre. Cette exaltation d’une gaité nationale est plus nettement affirmée dans J’habite en France, qui flatte le public de façon plus idéologique Mais voilà j’habite en France Et la France c’est pas du tout c’qu’on dit Si les Français se plaignent parfois C’est pas d’là gueule de bois C’est en France qu’il y a Paris Mais la France c’est aussi un pays Où y’a quand même pas cinquante millions d’abrutis. 17Les clichés textuels sont encore plus nombreux. Il s’agit en effet de confirmer ou d’infirmer – en les évoquant tour à tour – un certain nombre d’idées reçues concernant la France ou Paris, pour conclure sur un satisfecit peu original la France est un pays de séducteurs. 18Cette bonne humeur fédératrice, associée à un américanisme moins consensuel, se poursuit jusqu’à la fin de la décennie, la célèbre Java de Broadway offrant un nouveau succès indémodable à Michel Sardou, en 1977. La musique festive et orchestrale évoque un jazz band qui jouerait un air de java. Rien n’a changé dans le texte, si ce n’est qu’il autorise une diction sur un rythme ternaire il n’est question que de fêtes décomplexées, d’alcool et de filles que l’on regarde de loin, installé au bar. 19Chanter la France et l’Amérique n’est cependant pas toujours simple. À partir de la seconde moitié des années 1970, deux phénomènes viennent infléchir le discours des chansons de Michel Sardou. D’une part, une prédilection pour la nostalgie et l’angoisse du déclin, qui atteint la France, L’Amérique et tout autre pays. D’autre part, un rapport aux étrangers parfois ambigu. Cette évolution du répertoire a des causes multiples crise économique qui popularise un discours sur le déclin du pays ; mort du père qui alimente l’angoisse d’une vedette parvenue au sommet ; changement de collaborateur, avec l’intervention longue et durable de Pierre Delanoë dans les livrets à partir de l’album intitulé La Vieille. 20La fierté d’être Français n’est alors plus de mise. Le plus important succès de cet album est en effet Le France, qui permet au chanteur de fédérer jusqu’aux ouvriers CGT du port du Havre, où le bateau est mis à quai. Cet hymne nostalgique, chanté dans un contexte de crise des chantiers navals, exprime en effet un sentiment national Ne m’appelez plus jamais France » La France elle m’a laissé tomber Ne m’appelez plus jamais France » C’est ma dernière volonté. 21Bien d’autres chansons viendront, avec plus ou moins de succès, déplorer la baisse d’influence d’un pays qui perd peu à peu ses ambitions internationales. Ces titres seront toutefois plus directement liés au contexte électoral, aussi les étudierons-nous plus loin. Mais la crise française n’est, pour Michel Sardou que l’un des aspects d’un complet désenchantement du monde. Même son parti pris en faveur de la politique américaine n’y résiste pas, et l’évocation des USA ne renvoie plus qu’à un rêve américain désenchanté. Presque toutes les chansons consacrées aux pays étrangers, thème régulièrement exploité, évoquent d’ailleurs un rêve de culture ou d’exotisme déçu Huit jours à El Paso en 1978, Afrique Adieu en 1982, Exil Dylan en 1984, Le Paraguay n est plus ce qu ’il était en 1988, Le Vétéran et Mam ’selle Louisiane en 1990, L’Amérique de mes dix ans en 2000... Tous ces titres sont construits autour d’habillages musicaux caractéristiques des régions, voire des époques évoquées. Le dernier s’ouvre même sur la mélodie des Ricains, comme si la nostalgie était assumée jusqu’à l’auto-parodie. Les partitions de ces chansons permettent par ailleurs souvent de masquer le caractère négatif du propos en proposant une mélodie entraînante. Sur le plan textuel, d’ailleurs, le pessimisme semble rarement dominant, car le pouvoir évocateur des mots crée un effet d’exotisme chez l’auditeur, alors même que le personnage en déplore la disparition. Des chansons demeurées célèbres, Afrique A dieu ou Les Lacs du Connemara, en témoignent. Les noms propres fortement connotés se succèdent, ainsi que les éléments de décor, pour composer un paysage imaginaire Sur les étangs de Malawi La nuit résonne comme un signal C’est pour une fille de Nairobi Qu’un tambour joue au Sénégal. 22La musique qui accompagne de telles paroles, incitant à la danse, rend plus difficile encore une attention soutenue, et le texte propose une accumulation d’images fortes. Cette utilisation efficace des termes à connotations exotiques se fait au détriment de la narration, ce qui ajoute à l’ensemble un mystère propice à la rêverie. Les paroles des Lacs du Connemara, grand succès bâti sur le même principe, invitent moins à une recherche des références historiques qu’à une rêverie appuyée sur des sonorités étrangères Sean Kelly s’est dit Je suis catholique Maureen aussi L’église en granit De Limerick Maureen a dit oui. 23L’étranger apparaît donc dans l’imaginaire de Michel Sardou comme un ailleurs, souvent décevant, mais qui permet encore de satisfaire chez le public un désir d’exotisme. Ce rapport au monde consensuel, qui a produit de grands succès, est toutefois compliqué par des chansons plus ambiguës. 24Si les pays étrangers font rêver, certains de leurs habitants, en effet, sont envisagés de manière plus problématique. Tout a commencé en 1975, par un malentendu. Le Temps des colonies, paru sur l’album La Vieille, a créé une polémique en 1976. Le texte semble pourtant ne pouvoir être envisagé qu’au second degré Pour moi monsieur rien n’égalait Les tirailleurs Sénégalais Qui mouraient tous pour la patrie Au temps béni des colonies Autrefois à Colomb-Béchar J’avais plein de serviteurs noirs Et quatre filles dans mon lit Au temps béni des colonies. 25Il n’en reste pas moins que l’accompagnement musical, exotique et dominé par les tams-tams, rappelle l’esthétique des chansons authentiquement colonialistes, fréquentes dans la France d’avant-guerre. Le début du refrain, on pense encore à toi, O Bwana », chanté par des choristes africaines à l’accent prononcé, reste d’un goût douteux. Si Michel Sardou n’a cessé de communiquer dans les médias pour dissiper les malentendus nés de cette chanson, il a longtemps continué à l’interpréter sur scène et à la mettre sur ses compilations, comme si elle était un symbole de la diabolisation dont il avait fait l’objet en 1976 et 1977. Le plus troublant est qu’en 1979 paraît une autre chanson, dans laquelle la fierté d’être français s’accompagne d’un rapport méprisant vis-à-vis de l’étranger. 26Ils ont le pétrole mais c’est tout est composé sur le modèle des chansons chauvines précédentes, mais les arabes y sont considérés avec agressivité Ils ont le pétrole Mais ils n’ont que ça On a des idées Un gaspy futé Un Martel à Poitiers. 27Cette violence s’explique dans la chanson elle-même par une anecdote biographique Cett’ chanson s’adresse A un brav’ garçon Qu’on appelle Altesse Un ami d’pension Quand ton puits s’ra sec... plus d’jus dans l’citron Plus personne à La Mecque Viens à la maison. 28Il n’en reste pas moins que le propos s’adresse plutôt à un public raciste qu’il s’agit de flatter, et ce d’autant plus que la mélodie en mode mineur et les orchestrations arabisantes ne peuvent encore une fois qu’évoquer l’esthétique des chansons coloniales. Cela suffirait du reste à comprendre pourquoi l’œuvre est tombée dans l’oubli. 29La plupart des chansons qui évoquent les pays étrangers et leurs habitants sont toutefois bien plus habiles. Le meilleur exemple en est Vladimir Ilitch, énorme succès de l’année 1983. Son texte, malgré les éléments de couleur locale, est explicitement politique. Mais tout au long du texte, la critique du stalinisme se mêle à l’évocation de la misère d’un peuple, qui semble justifier le communisme, ce qui satisfait un public de droite tout en désamorçant les critiques qui pourraient venir de la gauche Un vent de Sibérie souffle sur la Bohème Les femmes sont en colère aux portes des moulins Des bords de la Volga au delta du Niémen Le temps s’est écoulé il a passé pour rien Puisqu’aucun dieu du ciel ne s’intéresse à nous Lénine relève-toi Ils sont devenus fous. 30Musulmanes, paru en 1987, semble plus anodin. Le titre allie la beauté d’un texte exotique évoquant la blancheur des toits de Ghardaïa » en Algérie, les forêts du Liban », Le crépuscule de Sanaa », ville située au Yémen... à une vision de la femme musulmane qui a peu évolué depuis Pierre Loti, et produit de la compassion Voilées pour ne pas être vues Cernées d’un silence absolu Vierges de pierre au corps de Diane Les femmes ont pour leur lassitude De jardins clos de solitude Le long sanglot des musulmanes. 31La musique n’est plus caricaturale mais épique, se prêtant à des développements symphoniques qui la rendent encore plus efficace en concert. Mais cette esthétique parfaitement maîtrisée masque un contenu politique. Si les paroles peuvent renvoyer à la situation dramatique du Liban, aucun message clair n’est délivré. En revanche, le vidéo clip largement diffusé à l’époque raconte une autre histoire celle d’un pilote de l’Aéropostale perdu dans le désert et échappant à des pillards grâce à la complicité de femmes voilées. Ce film d’aventure résumé à trois minutes propose une vision archaïsante, non des musulmanes, mais des arabes musulmans. Il est vrai que l’époque s’y prête, dans un contexte de montée du Front National, alors que Véronique Sanson renonce à chanter sur scène sa chanson intitulée Allah et que Salman Rushdie est contraint à la clandestinité. 32Par la suite, les chansons qui évoquent les pays étrangers ne seront que d’innocentes œuvres mêlant nostalgie et exotisme. Elles seront peu exploitées, Michel Sardou ayant suffisamment de grands succès de ce type à insérer dans ses concerts Afrique Adieu, Les Lacs du Connemara et Musulmanes. Seul L’Oiseau Tonnerre, paru sur le dernier album, évoque la spoliation des Indiens par les colons américains. Le texte n’est pas de Michel Sardou, et le sujet peu polémique, rien dans la chanson ne renvoyant même implicitement à la politique étrangère américaine. 33Il s’agit toutefois d’une exception, car si l’on considère l’ensemble de l’œuvre, l’évocation des pays étrangers et de leurs habitants laisse souvent transparaître un propos idéologique. L’emploi de clichés n’a rien d’étonnant car il semble difficile d’évoquer un pays au cours des quelques minutes que dure une chanson sans utiliser d’images réductrices. Mais Michel Sardou fait par ailleurs preuve d’une réelle originalité. Celle-ci réside dans l’habileté avec laquelle il associe rêve américain et défense des États-Unis, ou sentiment national et mépris pour les habitants des anciennes colonies. Cet aspect est compensé par la vision du monde de l’artiste, qui associe la France et l’Étranger en plaçant la condition humaine sous le signe du déclin ; qui ressuscite le patriotisme ou l’exotisme le temps d’un chant du cygne. Mais cette optique conservatrice, voire réactionnaire, qui génère aisément de la nostalgie, ne suffit pas à rendre compte de la complexité politique de l’œuvre. b Les commentaires sur la politique intérieure la permanence du pessimisme, entre colère, victimisation et détachement 34Contrairement à ce qui se passait au temps de yéyés, un chanteur qui devient une vedette dans les années 70 est souvent contestataire ou engagé. Michel Sardou n’échappe pas à la règle, mais s’il se plaît à critiquer, son œuvre ne soutient ouvertement aucun parti, et les textes qui ne sont pas l’expression d’une colère sont volontiers interprétés sur un ton désabusé. Par ailleurs, si les idées politiques exprimées séduisent souvent un public de droite, l’artiste n’est pas hermétique aux évolutions de la société, qui, depuis 1968, voit les idées libérales de gauche progresser en ce qui concerne les mœurs, et les idées libérales de droite triompher sur le plan économique. 35Pour son premier manifeste politique, daté de 1972, Michel Sardou choisi de s’identifier à Danton parlant devant ses juges, prophétisant les horreurs du Comité de Salut Public, et même l’avènement d’un tyran très semblable à Napoléon. Noyé sous les allusions historiques, le texte ne revendique pas autre chose qu’un désir de paix et de liberté. Toutefois, alors que les espoirs révolutionnaires issus de 1968 s’essoufflent, et que Léo Ferré ou Colette Magny prennent leurs distances vis-à-vis d’une chanson purement militante, Danton peut être compris comme une dénonciation des révolutionnaires qui se réclament de Robespierre et des Jacobins. L’interprétation, qui oppose la voix de l’interprète à celle d’une foule sur un fond de musique martiale, fait de l’homme sensé la victime du groupe. 36Cet imaginaire révolutionnaire est aussi exploité en 1980 dans le cadre d’une comédie musicale intitulée Les Misérables. Michel Sardou enregistre alors À la volonté du peuple, dont le personnage se dit prêt à mourir pour la liberté. En 1989, à la faveur des commémorations du bicentenaire, le concert de Bercy s’achève sur une fresque épique, Un jour la liberté, dont le ton désillusionné est habituel chez l’artiste mais qui témoigne des mêmes idéaux Pour proclamer les Droits de l’homme Je m’inscrirai aux Jacobins Mais comme je crois au droit des hommes Je passerai aux Girondins. 37Cela n’empêche pas Michel Sardou, révolutionnaire dans ses aspirations à la liberté, de défendre dans ces chansons le droit de propriété, ni de proposer une image voltairienne et conservatrice de la liberté religieuse, comme dans cet extrait de Danton Les pauvres ont besoin de l’église C’est un peu là qu’ils sont humains Brûler leur Dieu est une bêtise. 38Plus qu’un désir de révolution, le discours politique chanté par Michel Sardou traduit une insatisfaction perpétuelle. Celle-ci se manifeste d’abord de manière véhémente sur l’album La Vieille, paru en 1975. Il contient la plupart des textes qui ont valu des ennuis à l’artiste, notamment Le Temps des colonies et Je suis pour, qui fait l’apologie de la peine de mort. On y trouve aussi une chanson très datée, W54, qui propose une vision orwellienne de la société, au son de musiques électriques qui pastichent les films consacrés aux extra-terrestres. Sur un tel album, le titre J’accuse apparaît comme une diatribe assenée au monde entier. Le rythme soutenu, la puissance des cuivres et des percussions, et la diction forte et très accentuée, sont au service d’un propos écologiste et antimilitarisme, mais un pacifisme affiché avec autant de hargne a de quoi surprendre J’accuse les hommes d’être bêtes et méchants Bêtes à marcher au pas des régiments De n’être pas des hommes tout simplement. 39Les plus violentes et les plus polémiques des chansons de cette époque ne cesseront d’être reprises et réenregistrées en public, avec ou sans commentaire d’accompagnement. Un seul de ces titres n’a pas rencontré de succès. Il s’agit du plus politique, qui n’a pas été repris en album. La Manif s’adresse à un public très politisé, car il prête à diverses catégories de manifestants, en particuliers des ouvriers, des immigrés et des féministes, des propos caricaturaux de ce type Mais dans le contexte actuel De l’ère industrielle On n’veut plus travailler. 40Seule l’absence de succès de ce titre, passé inaperçu, explique qu’il n’ait pas été reproché à Michel Sardou. Quelques mois après sa parution, les violences subies par l’interprète l’ont incité à plus de prudence. 41Sur l’album suivant, sa critique de la société prend la forme d’une élucubration au ton et au rythme légers. Une attention aiguë au texte, à laquelle la forme de la chanson n’incite pas, semble indiquer que Michel Sardou brûle aussi bien ce qu’il a adoré que le reste, aussi bien le gouvernement que l’opposition, critiquant La gouver-ne-men-ta-lo-manie L’intellec-tualo-gaucho-manie L’américano-anglo-manie-manie. 42La chanson n’ayant pas eu de succès, l’artiste en revient à des œuvres plus violentes, qu’il maîtrise mieux. On a déjà donné, coécrit en 1978 avec Claude Lemesle, s’en prend une nouvelle fois aux révolutionnaires, à tous ces poings tendus », et aux conservateurs, à ceux qui sont en place parce que papa y était ». Il est à mettre en parallèle avec la déception que Michel Sardou dit avoir éprouvé à propos de Valéry Giscard d’Estaing. Pierre Delanoë a quant à lui aidé l’interprète à écrire La Débandade en 1984, quelques mois avant la fin du programme commun, qui annonce la fin d’autres illusions. La chanson ressemble aux précédentes, avec sa diction forte et heurtée, accompagnée de musique orchestrale et imposante, mais le texte ne vise personne explicitement. Comme dans Vladimir Ilitch, paru l’année précédente, il emploie ironiquement un vocabulaire de gauche Rigolez pas, mes camarades / La débandade / C’est pour demain », pour dénoncer le malaise d’une société dirigée par la gauche. Mais Michel Sardou, à partir de 1985, semble se lasser de la politique et, s’il chante encore régulièrement la décadence, voire une apocalypse imminente, dans des chansons telles que Les Derniers jours de Pearl Harbour, il s’agit moins de politique que de nostalgie et de pessimisme. 43Ce dernier sentiment est alimenté par les déboires du chanteur qui aime à se présenter en victime dès le début de sa carrière. Assassinés, vilipendés, acculés au suicide, les personnages incarnés par Michel Sardou de 1970 à 1975 – Danton chansons éponymes, Johnny Halliday Le Phénix ou des victimes anonymes Je vous ai bien eu, Le prix d’un homme – mettent soigneusement en scène leur élimination et l’ostracisme dont ils sont victimes. Ce fantasme, largement alimenté par les mésaventures qu’a connues Michel Sardou en 1977, n’a pas été sans conséquence. À partir des années 80, il commente sur scène l’impact qu’ont eu ses chansons les plus contestées, et il en écrit quelques-unes pour répondre à ses détracteurs. D’abord On rétrécit, en 1978, dans laquelle il assume violement son discours sur le déclin de la France Traitez-moi de ce que vous voudrez Facho... nazi... phalo... pédé Et plus je tendrai l’autre joue Les héros ne sont plus parmi nous J’ai dû me tromper de rendez-vous On rétrécit on rétrécit. 44Puis J’avais pas la tête assez dure et La Haine, enregistrées en 1978 et 1980, réussissent le paradoxe d’être des chansons à la musique et à l’interprétation virulente et épique alors qu’elles dénoncent la violence, dont la victime implicite est l’interprète lui-même. Enfin, Mauvais homme paru en 1981 donne la parole à un misanthrope solitaire. Le titre est interprété à la manière de Johnny Halliday, avec un mélange d’élégie et d’orchestrations grandioses. Le sujet s’épuise ensuite d’autant plus vite que Michel Sardou ne produit plus de chansons ouvertement politiques entre 1985 et 1994, se contentant de reprendre ses vieux succès engagés et de les commenter sur scène. Comme ses albums, ses chansons militantes se raréfient et se nuancent. 45Selon que vous serez etc, etc s’en prend aux dysfonctionnements de la justice et des média, et fustige les politiciens corrompus, thèmes qui n’ont pas cessé depuis d’être à la mode. Mon dernier rêve sera pour vous, consacré au fisc, est plus marqué idéologiquement. Si l’on en croit le ton de l’interprétation et l’accompagnement musical, la colère semble avoir fait place au dégoût et à la désillusion. Au cours des années 2000, cependant, Michel Sardou redevient polémique. Il affiche un pessimisme serein et détaché, énonçant ses idées sans avoir l’air de se faire d’illusions. Ainsi renoue-t-il avec la fierté affichée d’être français, sur un rythme plus lent que J’habite en France, qui se prête moins à la danse, mais davantage au chorus et aux claquements de mains. Il est vrai que le contenu de Français est plus sérieux et plus nuancé Parce qu’ils ont décidé d’être une république, Bien que toutes leurs idées se perdent en politique. Mais parce que l’un d’entre eux a dit cett’phrase immense Ma liberté s’arrête où la vôtre commence »... J’aime les Français, Tous les Français, Même les Français que je n’aime pas. 46Il faudra encore quelques années pour que Michel Sardou revienne vraiment à la chanson engagée son album intitulé Hors-format, paru en 2006, est, s’il faut en croire le résultat des dernières élections, dans l’air du temps. Le thème de la décadence nationale, le moins nouveau, est illustré par Concorde, un fleuron de notre industrie nationale qui aura connu un destin parallèle à celui du France, sans que la chanson éponyme ait le même succès. C’est aussi sous le signe de la décadence que se place Les Villes hostiles, chanson consacrée aux banlieues qui s’ouvre sur ces mots C’était mon quartier autrefois Plus rien n’existe tout a changé Même ma rue je ne la retrouve plus On a dû reconstruire dessus. 47La chanson la plus ouvertement politique, sur laquelle s’est faite la promotion de l’album, est un mélange de pessimisme et d’affirmation polémiques. Les couplets évoquent nombre de sujets volontiers abordés par la droite, rappelant aux immigrés qu’il faut respecter ceux qui sont venus longtemps avant toi », revendiquant la valeur travail il faut se prendre en charge / Et pas charger l’État », critiquant les droits acquis » Il faudra bien qu’on en oublie / Sous peine de n’plus / Jamais avoir de droits ». Mais ce programme électoral, accompagné d’une musique de plus en plus dansante, est tempéré à la fois par un dernier couplet pessimiste et par un refrain décalé. Le dernier couplet ne s’applique que dans un contexte de défaite électorale qui n’a pas eu lieu pour le public de Michel Sardou Admettons enfin vous et moi Que nous sommes tous des hypocrites. La vérité ne nous plait pas Alors on a le pays qu’on mérite. 48Quant au refrain, il exprime un pessimisme désabusé Et puis allons danser Pour oublier tout ça Allons danser. Personne n’y croit. 49De fait, Michel Sardou affirme sur la plage suivante, par ailleurs très autobiographique, son profond détachement Toutes mes exigences, Mes combats, mes défiances, Ces parfums mélangés De femmes et de fumée Ces étranges passions. Demain d’autres à ma place Viendront et feront face Pour les provocations. Je n’suis plus un homme pressé. 50Pour la première fois depuis près de vingt ans, Michel Sardou assume clairement ses convictions de droite, mais en tempérant ses affirmations par un défaitisme dont il est désormais coutumier. Après plusieurs années de gouvernement de droite, le pessimisme qui lui faisait annoncer le déclin de la France semble avoir atteint ses limites et miné jusqu’aux convictions de l’interprète. Il n’est pas dit que la partie militante de son public le suive sur ce terrain-là. Mais Michel Sardou partage avec elle des valeurs qui ne se limitent pas à des convictions électorales. Il propose en effet à ses auditeurs une vision particulière des mœurs de notre société. La critique des institutions, toujours consensuelle, s’y mêle à un grand conservatisme. 3. Michel Sardou et la société critique des meurs et des institutions a Sabre, goupillon et institution scolaire, l’individu face à la hiérarchie 1 N’ayant par répondu à l’appel, il a été emmené de force vers sa caserne pour un service militaire d ... 51La principale originalité de Michel Sardou en la matière est son discours sur trois institutions l’armée, l’Église catholique et l’école. Le premier est traité de manière relativement attendue, puisque Le Rire du sergent s’inscrit dans la tradition du comique troupier. Mais si ce titre a permis à l’artiste de solder ses comptes avec un service militaire mouvementé1, il ne l’empêche pas de témoigner d’un profond respect pour les anciens combattants. C’est le cas, nous l’avons vu, lorsqu’il rend hommage aux soldats américains qui ont libéré la France. C’est également vrai dans Verdun, où le personnage lutte contre l’oubli des civils, dans une chanson élégiaque. Michel Sardou associe toutefois le respect du soldat au mépris de la hiérarchie militaire et des gradés. Il l’exprime dans deux chansons au thème semblable mais au traitement très différent. La Marche en avant donne la parole à un discours d’officier dont le ridicule va jusqu’à l’invraisemblance Nous sommes le trois février Ce sera un beau jour férié Les fonctionnaires nous béniront Allez sonnez clairons La marche en avant. 52L’ensemble n’a pourtant rien de comique. La musique martiale fortement contrastée qui accompagne le texte rend la plaisanterie sinistre, lorsque l’interprète évoque les malheurs des soldats. La chanson est toutefois beaucoup moins efficace que La Bataille enregistrée en 2000. Dans ce titre, les orchestrations qui rappellent la musique militaire sont mises au service d’une fresque épique de plus de cinq minutes, au cours de laquelle un soldat évoque les diverses étapes d’une bataille terrifiante. Le résultat, particulièrement efficace, fait que l’auditeur ne peut que s’identifier au fantassin, et faire siennes ses dernières paroles, d’un pacifisme violent tu sais c’que j’en fais de ta médaille ? ». 53L’humble victime a donc toujours raison contre l’institution, ce qui n’a rien d’étonnant quand on connait l’individualisme farouche de Michel Sardou, qui est aussi celui de sa génération. Mais ce point de vue est plus original lorsqu’il s’agit de composer des chansons sur l’Église catholique qui ne lui soient pas hostile. Si l’on excepte un ironique Merci Seigneur enregistré au tout début de sa carrière en 1967, Michel Sardou n’a jamais rien chanté d’anticlérical. Au contraire, en 1973, il enregistre Tu es Pierre, véritable adaptation en chanson d’un extrait de l’Évangile, la rencontre de Pierre et de Jésus. Malgré la modernité anachronique du vocabulaire, le rythme allègre des couplets et les chœurs du refrain en font une chanson pour curé à guitare. 54Le Curé, enregistré sur le même album, adopte une forme plus classique au service d’un discours plus étonnant. Tout l’orchestre, où dominent tantôt les violons tantôt les percussions, est convoqué pour jouer l’une des mélodies les plus efficaces de Jacques Revaux. Si les couplets insistent sur la solitude d’un prêtre de campagne, les refrains chantent sur un rythme plus entraînant un plaidoyer pour la fin du célibat des prêtres ah mon dieu, si l’on était deux ». Bien avant que les polémiques n’envahissent la vie de Michel Sardou, cette chanson lui a valu des inimitiés dans son propre camp. Elle demeure unique en son genre, car les chansons qui ne sont pas bien-pensantes On ira tous au Paradis de Michel Polnareff, par exemple sont à l’époque hostiles au catholicisme. De plus, Michel Sardou a rapidement fait profil bas en enregistrant J’y crois, une chanson en forme de confession accompagnée d’une musique doloriste. Tout en affichant un certain doute quant au dogme Même si ça n’est pas vraiment celui / Que tous les prophètes avaient promis » la foi empreinte de culpabilité qu’il confesse plus qu’il ne la revendique témoigne d’une éducation chrétienne Je suis un très mauvais chrétien J’y crois lorsque j’en ai besoin. 55Qui est dieu ?, enregistré l’année suivante, n’apporte pas d’autre réponse à cette question existentielle que Dieu, c’est le temps », et la chanson n’a pas d’intérêt, si ce n’est de permettre à Michel Sardou de chanter en duo avec son fils de cinq ans. Le sujet n’est plus guère abordé ensuite, Le Curé n’apparaissant que sporadiquement sur les compilations. Il faut attendre 1990, et le texte d’Au nom du père, coécrit avec Didier Barbelivien pour que l’artiste parle à nouveau de religion. Il n’est plus alors question de foi, malgré un refrain en forme de gospel festif. Rythmé par des Alléluia », la chanson évoque les agissements des missionnaires chrétiens, depuis l’arrivée des Espagnols jusqu’à la ségrégation raciale aux États-Unis. La musique noire et les chœurs des refrains ne peuvent dès lors être compris que de manière ironique, du moins jusqu’au couplet final, où le message chrétien réapparaît, tempéré par un attachement profond aux choses d’ici-bas. Au nom du Père Tu es quelqu’un Frère de ton frère De ton prochain Quel que soit l’endroit D’où l’on vient Alléluia Tu es né l’enfant d’une femme Aux seins sucrés au ventre calme Paix à ses cendres et à son âme Alléluia Alléluia. 56Si la foi n’est pas remise en cause, la religion est donc finalement envisagée, comme l’armée, du point de vue de l’individu qu’elle opprime. Sa critique des institutions et du passé de l’Église catholique permet à Michel Sardou de s’adresser à un public de tradition chrétienne qui partage l’essentiel de ses idées modernistes. Le doute et la critique de la rigidité du Vatican sont en effet largement répandus parmi les catholiques français. 57L’artiste est plus polémique lorsqu’il évoque l’école. Il est vrai qu’il est le seul à oser s’aventurer sur ce terrain. Les chanteurs engagés à gauche savent que les enseignants constituent une bonne partie de leur public, ce qui incite à la prudence. Le Surveillant général, écrit en 1972 à partir de mauvais souvenirs de pension, reste consensuel puisqu’il ne s’attaque qu’aux internats. Mais en 1978, alors que Michel Sardou sort à peine de plusieurs mois de polémiques éprouvantes, il enregistre Monsieur Ménard, consacré à un professeur maltraité par ses élèves. Le texte est porté par un personnage violent C’était un jour en terminale Pour une histoire assez banale J’ai cru qu’il allait me frapper Alors j’ai cogné le premier J’ai donné un grand coup de tête Pour frimer devant les copains Je lui ai cassé les lunettes Ils sont pas marrants les gamins. 58Certes, cet usage massif de la première personne fait que le personnage et le malaise qu’il suscite peuvent sembler anecdotique, privant le propos de toute portée générale. Il n’en reste pas moins que parler de l’école de cette façon ne s’était encore jamais fait en chanson. 59L’histoire ne dit pas si les anciens collègues de Michel Sardou, qui a été professeur quelques mois, ont apprécié. L’œuvre n’a, quoi qu’il en soit, pas eu une grande carrière. Par contre, Les Deux écoles, paru en 1984, dans un contexte de manifestation en faveur de l’école privée, aura un énorme succès. Le texte, conçu par Pierre Delanoë comme un manifeste pour l’école libre, est rendu plus neutre par l’interprète, qui renvoie dos à dos les deux modèles éducatifs. De fait, ce n’est pas le discours polémique qui a fait le succès de la chanson, car une phrase telle que j’ai fait les deux écoles et ça n’a rien changé » n’a de quoi satisfaire personne. L’œuvre doit son succès à son refrain, particulièrement dansant, qui évoque une succession de particularités régionales et prouve une fois de plus le talent avec lequel Sardou sait susciter la nostalgie. Le seul texte de Sardou que les enseignants ont mal accepté ne parle que peu de l’école. Il s’agit du Bac G, qui, en dépit de son titre, parle surtout du désespoir de la jeunesse de 1992 Vous passiez un bac G Un bac à bon marché Dans un lycée poubelle L’ouverture habituelle Des horizons bouchés Votre question était faut-il désespérer ? 60C’est d’ailleurs ce ton désespéré qui vaut à la chanson d’être régulièrement reprise par son auteur depuis quinze ans, tandis que l’image de l’école ne cesse de se dégrader. Mais le système éducatif, comme l’Église et l’armée, font moins l’objet de discours que d’anecdotes dont la portée est plus ou moins générale. Cela permet à Michel Sardou d’exprimer des critiques parfois virulentes, tout en lui laissant le loisir de s’abriter derrière des personnages qu’il incarne, sans forcément leur ressembler. 61Mais ce dispositif, qui fonctionne bien pour critiquer la société, n’est pas toujours utilisable dans toutes les chansons ayant trait aux mœurs, la première personne du singulier, presque obligatoire, incite le public à confondre l’interprète et son discours. Le je » lyrique et impersonnel qui porte le texte, en particulier dans les chansons d’amour, n’est pas un personnage suffisamment construit pour permettre à Michel Sardou de s’en éloigner radicalement. Et il est vrai que ses chansons en apparence anodines semblent nous renseigner sur sa vision particulière des rapports humains. b Évolution des mœurs une tolérance qui exclut le féminisme 62Dans les années 70, il s’est vu violemment reprocher son sexisme. Cette accusation se fonde sur l’image de la femme véhiculée par ses chansons. Les chansons parlant d’amour se prêtent à d’infinies variations, mais quelques grandes tendances se dégagent de l’ensemble du répertoire, dont certaines ont des sources biographiques. Michel Sardou se sent aussi légitime pour fustiger les femmes qui piègent les hommes par un mariage La Corrida n ’aura pas lieu, en 1971, Vive la mariée en 71, Bonsoir Clara en 72, le cas inverse étant envisagé en 1970 dans Quelques mots d’amour, que pour condamner les pères démissionnaires qui abandonnent leurs enfants Merci pour tout, 82. Attention les enfants dangers, 88 À cet aspect moralisateur s’ajoute une vision conservatrice et une morale chrétienne, qui font que la femme a pour tâche essentielle de faire des enfants à son mari Tu m’as donné de beaux enfants / Tu as le droit de te reposer maintenant » déclare l’homme dans Les Vieux mariés, et d’autres chansons y font écho, notamment Un enfant. Aux discours de séducteur interprétés de manière virile Je veux l’épouser pour un soir, par exemple s’ajoute une vision très catholique du péché de chair, souvent associée pour la femme à la peur et à la douleur. Même un succès en apparence aussi anodin et consensuel que La Maladie d’amour en porte la marque, n’associant la sexualité féminine qu’à la souffrance et à la reproduction Elle fait chanter les hommes et s’agrandir le monde Elle fait parfois souffrir tout le long d’une vie Elle fait pleurer les femmes elle fait crier dans l’ombre Mais le plus douloureux c’est quand on en guérit. 63Les opposants à Michel Sardou n’ont donc eu besoin que d’un peu de mauvaise foi pour lui reprocher d’interpréter un personnage qui fantasme un viol Dans les villes de grandes solitude, en 1975. 64Il faut attendre le début des années 80, période à laquelle les femmes libérées sont devenues un thème incontournable en chanson, pour que Michel Sardou fasse machine arrière. Être une femme, sans cesse repris depuis, est resté dans toutes les mémoires, même s’il est souvent connu à tort sous le titre de Femme des années 80. Il a cependant été très vite amputé de son couplet introducteur, qui transfère sur l’interprète toutes les qualités viriles du personnage Dans un voyage en absurdie Que je fais lorsque je m’ennuie J’ai imaginé sans complexe Qu’un matin je changeais de sexe Que je vivais l’étrange drame D’être une femme. 65Si la femme se doit d’être forte, Michel Sardou la confine dans un rôle plus traditionnel. Il persiste et signe en 1984, en créant avec Une femme, ma fille, la version féminisée d’un célèbre poème de Kipling Si tu lui donnes l’enfant qu’il te prie de lui faire Comme un cadeau du ciel comme un fruit de la terre Si tu remplis son cœur au fil de chaque jour De ta tendre chaleur et de tes mots d’amour Si tu peux l’écouter quand il chante trop haut Et chanter avec lui pour que ce soit moins faux ... Si tu sais tout cela Comme les milliards de femmes qui l’ont fait avant toi Et si dans son bonheur tu vois le tien qui brille Ce jour-là tu seras une femme ma fille ma fille. 66Il ne faut pas s’étonner que cette chanson à contre-courant ait eu peu de carrière. Marie Jeanne, en revanche, a été un grand succès, prouvant une fois de plus que l’artiste excelle dans le pessimisme. La chanson dresse en effet un bilan très mitigé de la libération féminine, évoquant des femmes qui ont renoncé à leurs rêves de jeunes filles. 67L’écoute du répertoire complet de Michel Sardou assigne donc à la femme un rôle précis et réactionnaire, mais cela va de pair, individualisme oblige, avec une tendresse particulière pour certains comportements marginaux. 68Cette tolérance ne s’applique pas qu’au personnage du Curé, et peut aussi bien concerner une prostituée. L’Autre femme, comme l’indiquent ses orchestrations très datées à base d’orgue et de batteries, est créée au début des années 80. Près d’un siècle après que ce thème a fait son apparition en chanson, Michel Sardou innove peu, mais fait la synthèse de tous les topoï accumulés sur le sujet. Il n’évite que celui de la prostituée amoureuse, hérité de Piaf, préférant évoquer une femme libérée élevant seule son enfant. Pour le reste, les thèmes des différents couplets sont empruntés à un répertoire classique, qui va de Ferré à Brassens, en passant par Reggiani. Les difficultés du métier, le rôle de sœur de charité » des prostituées, l’errance affective de leur client, et l’affirmation selon laquelle la prostituée n’est pas plus immorale que certaines femmes volages ou mariées par intérêt, rien de tout cela n’est nouveau. Une telle tolérance a pourtant de quoi surprendre son public, d’autant que Michel Sardou défend le titre en concert avec une grande régularité. Cela ne l’a pourtant pas empêché, sur son dernier album, d’enregistrer Valentine day, un titre dont l’action se situe dans le passé, pour introduire un stéréotype rétrograde. Il s’agit en effet, en évoquant les filles qui allèrent peupler les colonies américaines, de chanter les amours vénales sur un rythme insouciant et joyeux, qui déresponsabilise les hommes. Ce type de discours, qui associe bonheur de l’homme et prostitution, n’avait pas été illustré en chanson depuis Les petites femmes de Pigalle de Serge Lama, titre déjà misogyne pour son époque. Le contexte féministe des années 1970, auquel on sait que Michel Sardou est peu sensible, avait jusque là fait disparaître ce type de répertoire. 69En revanche, la tolérance pour l’homosexualité masculine semble croître avec le temps. S’il est, de ce point vue, en phase avec la société, Michel Sardou est plutôt réactionnaire par rapport au milieu de la chanson. En effet, alors que les années 70 ont vu naître et prospérer des chansons tolérantes – à la suite de Comme ils disent de Charles Aznavour créé en 1971 – il affichait durant la même période un mépris virulent. Après avoir moqué Le Rire du sergent, et dénoncé l’homosexualité latente des pensionnats dans Le Surveillant général, il a employé le terme pédé » comme une injure dans J’accuse. Mais l’évolution de la société a fini par l’influencer et, en 1990, il a enregistré Le Privilège. L’homosexualité y est abordée par le biais de l’aveu à la mère, ce qui permet d’esquiver les questions d’amour ou de vie de couple D’abord je vais lui dire Maman Je ne veux plus dormir en pension Et puis je glisserai lentement Sur les ravages de la passion. 70Les procédés employés – orchestrations à base de piano et de guitare, usage de la première personne, vocabulaire affectif, hyperboles – permettent une forme d’identification de l’auditeur au personnage. Le texte du refrain, toutefois, reste imprégné des préjugés des années 70, qui font de l’homosexualité une maladie mentale et une source de culpabilité plutôt qu’un privilège » Est-ce une maladie ordinaire Un garçon qui aime un garçon ? 71La tolérance qu’affiche Michel Sardou pour les individus marginaux qui vivent leur liberté sexuelle est donc aussi grande que peut l’être celle d’un homme qui revendique son appartenance à une droite catholique. Conclusion le succès d’un Français râleur 72À l’écoute de l’ensemble du répertoire, les contradictions apparentes que Michel Sardou revendique souvent laissent apparaître une grande cohérence. Motivée par l’individualisme forcené d’un homme qui s’est forgé seul un destin de vedette, sa vision du monde manifeste une grande méfiance vis-à-vis de la société et de ses institutions, et une insatisfaction chronique à l’égard de la politique. Cet état d’esprit, qui existe aussi chez des chanteurs de gauche, explique la violence de ses diatribes militantes. Ses opinions de droite sont moins fondées sur des options économiques que sur des options morales s’il est tolérant envers la marginalité, il conserve une image de la femme et de la famille très rétrograde, issue d’une éducation catholique. Joints à son pessimisme et à son angoisse du déclin, l’évolution de la société en matière de mœurs et la situation économique lui fournissent nombre d’occasions de créer des chansons en accord avec son goût prononcé pour la déploration. 73Bien sûr, ces opinions n’expliquent pas le succès de Michel Sardou. Celui-ci s’appuie d’abord sur une voix et des prestations scéniques très travaillées, d’une sobriété efficace. Sur des collaborateurs ensuite, qu’il s’agisse de compositeurs et d’auteurs de grand talent – parmi lesquels Jacques Revaux, Pierre Delanoë, Didier Barbelivien et Michel Fugain –, ou d’une multitude d’orchestrateurs qui permettent à l’artiste de renouveler son univers sonore. Sur des apparitions médiatiques régulières dans des émissions consensuelles, enfin, qui lui assurent une grande visibilité, et lui permettent de tenter d’étouffer d’éventuelles polémiques. 74Mais, dans la chanson politique, on ne peut prêcher qu’à des convaincus, et si Michel Sardou séduit, c’est parce qu’il est en phase à la fois avec un public de droite et avec un autre plus dépolitisé et désillusionné. Râleurs et conservateurs, plus pessimistes pour la société que pour leur situation personnelle, constatant avec une relative bienveillance une évolution des mœurs à laquelle ils semblent peu participer, les personnes à qui s’adressent les chansons de Michel Sardou ressemblent fort à une image du Français moyen héritée des années 1970. Ils sont issus d’une France peuplée de blancs catholiques n’appréciant des étrangers, en particuliers des arabes, que leur caractère exotique. Michel Sardou est leur seul porte-parole dans le domaine de la chanson française. Mais si l’artiste touche un public plus large, authentiquement populaire, c’est parce qu’il sait fédérer tous ceux – et ils sont nombreux depuis l’époque du France – qui conservent un attachement profond à leur pays et le désir ambigu de se lamenter continuellement sur son déclin.

1986 Paroles et musique: Face A: T. Geoffroy / C. Loigerot / S. Lebel / C. Lemesle. Face B: J.P. Goussaud / C. Piget. Et la chanson: Oh le clip, le cliiiiiiip: Inserts de matchs de foot, playback dans des studios, ambiance de potes, torture de Sim avec un ballon de foot, joie excessive des protagonistes comme si leurs vies en dépendaient.

Accueil / 6 - Compilations chansons enfants / Au fil des saisons CD de compilation – A et J-M Versini 13,00€ 15 chansons sur le thème des saisons, de la nature, du temps qui passe… – De 2 à 8 ans Ce charmant CD de compilation ravira petits et grands par sa poésie, sa fraîcheur et sa musicalité. Les quatre saisons se déroulent gaiement toutes aussi belles les unes que les autres. Printemps, été, automne, hiver… un patchwork d’impressions et de sensations pour vivre intensément le fil du temps. Soleil, parasols et parapluies, papillons et fleurs des champs, arc-en-ciel ou manège des flocons de neige… la magie de la nature exhale avec finesse et émotion. De janvier à décembre, du tic tac de l’horloge à la pendule de grand mère, le temps file, le temps passe, mais toujours aussi changeant, toujours aussi nouveau. Titres du CD 1. Printemps est arrivé – 2. Les papillons et les fleurs – 3. Voici l’été – 4. Un bel arc-en-ciel – 5. Le petit printemps – 6. C’est le manège – 7. Tic tac tic tac – 8. Douze mois dans l’année – 9. Parasols et parapluies – 10. Raconte-moi les saisons – 11. Coucou – 12. La valse des saisons – 13. Janvier, février – 14. La pendule de grand-mère – 15. Le nouveau printemps Livret 20 pages avec paroles des chansons et commentaires pédagogiques – Playbacks inclus Télécharger le CD complet €9,99 ou un titre €0,99 Achat du CD physique Paiement par carte bancaire, chèque ou virement Extraits Téléchargement MP3 Paroles Partitions Nous on est allés au cinéma. Nico et Fred, eux, ils adorent faire la cuisine et inviter leurs amis. Marie et Maud, elles, elles font de la gym trois fois par semaine. Vous êtes intelligent, vous! Elle, elle met des heures à répondre aux sms ! Nous, on n'a pas pu venir. Chacun paye sa part : vous la vôtre, moi la mienne. La traduction de Wave de Justin Timberlake est disponible en bas de page juste après les paroles originales Yeah This is? Yeah, come on, go hahahaha Wave Wave, wave Wave Let's go to an island Like we did last year, catch a vibe The dreamiest weather Gon' do a spa and bonfires I got on rose-colored glasses Battin' your eyelashes Come on, don't be passive So last time will be magic This is fantastic, and we could get some practice And miles on our passes for love Would you believe we're alone? So far from home, but you love it though Set yourself free, in the zone Ain't got no phone, don't need it though 'Cause it ain't got no waves waves Waves waves Waves waves Waves waves And just wave wave Wave wave Wave wave Wave wave Now the other way wave Now the other way wave Now the other way wave Now the other way wave Now the other way wave Now the other way wave Now the other way wave Now the other way wave Uh, hey Let's do some more riding I'll catch a couple fish, then we can dine Look, we're getting better Aging like your favorite wine I got on rose-colored glasses Battin' your eyelashes Come on, don't be passive So last time will be magic This is fantastic, and we could get some practice And miles on our passes for love Would you believe we're alone? So far from home, but you love it though Set yourself free, in the zone Ain't got no phone, don't need it though 'Cause it ain't got no waves waves Waves waves Waves waves Waves waves And just wave wave Wave wave Wave wave Wave wave Wave wave Wave Wave, wave Wave Wave, wave I swear that you yeah, we're goin' Summer's time, my favorite pursuit yeah, we're goin' Bring your ring of shades, no need for shoes yeah, we're goin' All I need is your skin and the air I swear to you go babe, go babe Summer's time, my favorite pursuit let's go, let's go, let's go, let's go Bring your ring of shades, no need for shoes go babe, go babe All I need is your skin and the air let's go, let's go, let's go Wave Wave wave Wave Wave Wave wave Wave Wave Wave, wave Wave Wave, wave Wave, wave I got on rose-colored glasses Battin' your eyelashes Come on, don't be passive So last time will be magic This is fantastic, and we could get some practice And miles on our passes for love Would you believe we're alone? So far from home, but you love it though Set yourself free, in the zone Ain't got no phone, don't need it though 'Cause it ain't got no waves waves Waves waves Waves waves Waves waves And just wave wave Wave wave Wave wave Wave wave Now the other way Now the other way wave Now the other way wave, wave Now the other way Now the other way wave, wave Now the other way Now the other way wave Now the other way wave Traduction Wave - Justin Timberlake Yeah C'est ? Yeah, allez, allez hahahaha Disons au revoir Voguons sur les vagues, Mettons les voiles Allons sur une île Comme on l'a fait l'an dernier, saisissons l'ambiance Le temps magnifique par excellence Allons faire un spa et des feux de joie Avec mes lunettes, je vois la vie en rose Tu bats des cils Allez, ne sois pas passive Notre dernière fois sera magique C'est fantastique, on pourrait avoir de la pratique Et des miles sur nos badges pour voyages Le croirais-tu si on était seuls ? Même si on est loin de chez nous, tu aimes ça Libère-toi, on est concentrés sur nous Il n'y a pas de téléphone, mais on n'en a pas besoin Car il n'y a pas d'ondes ondes Ondes ondes Ondes ondes Ondes ondes Disons au revoir au revoir Voguons sur les vagues vagues Mettons les voiles voiles Disons au revoir au revoir A cette seconde, cap pour un autre monde monde A cette seconde, cap pour un autre monde monde A cette seconde, cap pour un autre monde monde A cette seconde, cap pour un autre monde monde A cette seconde, cap pour un autre monde monde A cette seconde, cap pour un autre monde monde A cette seconde, cap pour un autre monde monde A cette seconde, cap pour un autre monde monde Oui, oui ! En auto, en moto, en bateau, faisons plus de virée J'attraperai des poissons et on pourra dîner Regarde, on est en train de s'améliorer Avec l'âge, on se bonifie comme ton vin préféré Avec mes lunettes, je vois la vie en rose Tu bats des cils Allez, ne sois pas passive Notre dernière fois sera magique C'est fantastique, on pourrait avoir de la pratique Et des miles sur nos badges pour voyages Le croirais-tu si on était seuls ? Même si on est loin de chez nous, tu aimes ça Libère-toi, on est concentrés sur nous Il n'y a pas de téléphone, mais on n'en a pas besoin Car il n'y a pas d'ondes ondes Ondes ondes Ondes ondes Ondes ondes Disons au revoir au revoir Voguons sur les vagues vagues Mettons les voiles voiles Disons au revoir au revoir Disons au revoir au revoir Mettons les voiles voiles Disons au revoir au revoir Mettons les voiles voiles Oui, je te jure que nous... Partirons cet été, mon passe-temps préféré oui, on partira Apporte tes lunettes de soleil, pas besoin de chaussures oui, on partira Tout ce qu'il me faut, c'est ta peau et de l'air Je te jure allez, bébé ; allez, bébé Nous partirons cet été, mon passe-temps préféré on y va, on y va, on y va, on y va Apporte tes lunettes de soleil, pas besoin de chaussures allez, bébé ; allez, bébé Tout ce qu'il me faut, c'est ta peau et de l'air on y va, on y va, on y va, on y va Disons au revoir Mettons les voiles mettons les voiles Disons au revoir Disons au revoir Mettons les voiles mettons les voiles Disons au revoir Disons au revoir Mettons les voiles, mettons les voiles Disons au revoir Disons au revoir Mettons les voiles, mettons les voiles Avec mes lunettes, je vois la vie en rose Tu bats des cils Allez, ne sois pas passive Notre dernière fois sera magique C'est fantastique, on pourrait avoir de la pratique Et des miles sur nos badges pour voyages Le croirais-tu si on était seuls ? Même si on est loin de chez nous, tu aimes ça Libère-toi, on est concentrés sur nous Il n'y a pas de téléphone, mais on n'en a pas besoin Car il n'y a pas d'ondes ondes Ondes ondes Ondes ondes Ondes ondes Disons au revoir au revoir Voguons sur les vagues vagues Mettons les voiles voiles Disons au revoir au revoir A cette seconde, cap pour un autre monde monde A cette seconde, cap pour un autre monde monde A cette seconde, cap pour un autre monde monde A cette seconde, cap pour un autre monde monde A cette seconde, cap pour un autre monde monde A cette seconde, cap pour un autre monde monde A cette seconde, cap pour un autre monde monde A cette seconde, cap pour un autre monde monde Paroles2Chansons dispose d’un accord de licence de paroles de chansons avec la Société des Editeurs et Auteurs de Musique SEAM
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Russia is waging a disgraceful war on Ukraine. Stand With Ukraine! Artiste Poom Traductions anglais, tonguien français français Les Voiles ✕ Le vent se lève sur l'océan, le jour s'achève lentement au loin la terre diminuant se change en mer doucement sur nos visages éclaboussés brille la lune qui pointe son nez notre sillage va s’effacer on prends le large...là on met les voiles, ce soir on va danser compter les étoiles, sans soucis du passél'âme tranquille je m’abandonne, une heure fragile sonne sonne tes cheveux filent entre mes doigts, renaît l'idylle d'autrefois la lune habile montre un chemin suivant le fil qu'on coupera demain c'est si facile main dans la main d'y croire encore...là on met les voiles, ce soir on va danser compter les étoiles, sans soucis du passé Dernière modification par SilentRebel83 Sam, 12/07/2014 - 2031 Droits d’auteur Writers Siegfried De Turckheim, Camille FerreraLyrics powered by by Ajouter une nouvelle traduction Ajouter une nouvelle demande Traductions de Les Voiles » Music Tales Read about music throughout history

Jemets les paroles pour les fans : eya tsu tsa paveri paveron. lantic ta deli landing standoun. La dibidabidam la rou patirou pidam. Curican gu geaki geganku. Ara tsapitsa yalibilabidi labidi. Standin landen lando. Abaritapita pari pari. Pari bilibilibili stenden lando. Auteur du conte Hans Christian Andersen L'histoire du conte La petite sirèneAu large dans la mer, l'eau est bleue comme les pétales du plus beau bleuet et transparente comme le plus pur cristal; mais elle est si profonde qu'on ne peut y jeter l'ancre et qu'il faudrait mettre l'une sur l'autre bien des tours d'église pour que la dernière émerge à la surface. Tout en bas, les habitants des ondes ont leur demeure. Mais n'allez pas croire qu'il n'y a là que des fonds de sable nu blanc, non il y pousse les arbres et les plantes les plus étranges dont les tiges et les feuilles sont si souples qu'elles ondulent au moindre mouvement de l'eau. On dirait qu'elles sont vivantes. Tous les poissons, grands et petits, glissent dans les branches comme ici les oiseaux dans l'air. A l'endroit le plus profond s'élève le château du Roi de la Mer. Les murs en sont de corail et les hautes fenêtres pointues sont faites de l'ambre le plus transparent, mais le toit est en coquillages qui se ferment ou s'ouvrent au passage des courants. L'effet en est féerique car dans chaque coquillage il y a des perles brillantes dont une seule serait un ornement splendide sur la couronne d'une Roi de la Mer était veuf depuis de longues années, sa vieille maman tenait sa maison. C'était une femme d'esprit, mais fière de sa noblesse; elle portait douze huîtres à sa queue, les autres dames de qualité n'ayant droit qu'à six. Elle méritait du reste de grands éloges et cela surtout parce qu'elle aimait infiniment les petites princesses de la mer, filles de son fils. Elles étaient six enfants charmantes, mais la plus jeune était la plus belle de toutes, la peau fine et transparente tel un pétale de rose blanche, les yeux bleus comme l'océan profond ... mais comme toutes les autres, elle n'avait pas de pieds, son corps se terminait en queue de château était entouré d'un grand jardin aux arbres rouges et bleu sombre, aux fruits rayonnants comme de l'or, les fleurs semblaient de feu, car leurs tiges et leurs pétales pourpres ondulaient comme des flammes. Le sol était fait du sable le plus fin, mais bleu comme le soufre en flammes. Surtout cela planait une étrange lueur bleuâtre, on se serait cru très haut dans l'azur avec le ciel au-dessus et en dessous de soi, plutôt qu'au fond de la temps très calme, on apercevait le soleil comme une fleur de pourpre, dont la corolle irradiait des faisceaux de lumière. Chaque princesse avait son carré de jardin où elle pouvait bêcher et planter à son gré, l'une donnait à sa corbeille de fleurs la forme d'une baleine, l'autre préférait qu'elle figurât une sirène, mais la plus jeune fit la sienne toute ronde comme le soleil et n'y planta que des fleurs éclatantes comme une singulière enfant, silencieuse et réfléchie. Tandis que ses sœurs ornaient leurs jardinets des objets les plus disparates tombés de navires naufragés, elle ne voulut, en dehors des fleurs rouges comme le soleil de là- haut, qu'une statuette de marbre, un charmant jeune garçon taillé dans une pierre d'une blancheur pure, et échouée, par suite d'un naufrage, au fond de la mer. Elle planta près de la statue un saule pleureur rouge qui grandit à merveille. Elle n'avait pas de plus grande joie que d'entendre parler du monde des humains. La grand-mère devait raconter tout ce qu'elle savait des bateaux et des villes, des hommes et des bêtes et, ce qui l'étonnait le plus, c'est que là- haut, sur la terre, les fleurs eussent un parfum, ce qu'elles n'avaient pas au fond de la mer, et que la forêt y fût verte et que les poissons voltigeant dans les branches chantassent si délicieusement que c'en était un plaisir. C'étaient les oiseaux que la grand-mère appelait poissons, autrement les petites filles ne l'auraient pas comprise, n'ayant jamais vu d' Quand vous aurez vos quinze ans, dit la grand-mère, vous aurez la permission de monter à la surface, de vous asseoir au clair de lune sur les rochers et de voir passer les grands vaisseaux qui naviguent et vous verrez les forêts et les villes, vous verrez ! Au cours de l'année, l'une des sœurs eut quinze ans et comme elles se suivaient toutes à un an de distance, la plus jeune devait attendre cinq grandes années avant de pouvoir monter du fond de la mer. Mais chacune promettait aux plus jeunes de leur raconter ce qu'elle avait vu de plus beau dès le premier jour, grand-mère n'en disait jamais assez à leur gré, elles voulaient savoir tant de choses ! Aucune n'était plus impatiente que la plus jeune, justement celle qui avait le plus longtemps à attendre, la silencieuse, la pensive ... Que de nuits elle passait debout à la fenêtre ouverte, scrutant la sombre eau bleue que les poissons battaient de leurs nageoires et de leur queue. Elle apercevait la lune et les étoiles plus pâles il est vrai à travers l'eau, mais plus grandes aussi qu'à nos yeux. Si parfois un nuage noir glissait au-dessous d'elles, la petite savait que c'était une baleine qui nageait dans la mer, ou encore un navire portant de nombreux hommes, lesquels ne pensaient sûrement pas qu'une adorable petite sirène, là, tout en bas, tendait ses fines mains blanches vers la quille du le temps où l'aînée des princesses eut quinze ans et put monter à la surface de la mer. A son retour, elle avait mille choses à raconter mais le plus grand plaisir, disait-elle, était de s'étendre au clair de lune sur un banc de sable par une mer calme et de voir, tout près de la côte, la grande ville aux lumières scintillantes comme des centaines d'étoiles, d'entendre la musique et tout ce vacarme des voitures et des gens, d'apercevoir tant de tours d'églises et de clochers, d'entendre sonner les cloches. Justement, parce qu'elle ne pouvait y aller, c'était de cela qu'elle avait le plus grand désir. Oh! comme la plus jeune sœur l'écoutait passionnément, et depuis lors, le soir, lorsqu'elle se tenait près de la fenêtre ouverte et regardait en haut à travers l'eau sombre et bleue, elle pensait à la grande ville et à ses rumeurs, et il lui semblait entendre le son des cloches descendant jusqu'à elle. L'année suivante, ce fut le tour de la troisième sœur. Elle était la plus hardie de toutes, aussi remonta-t-elle le cours d'un large fleuve qui se jetait dans la mer. Elle vit de jolies collines vertes couvertes de vignes, des châteaux et des fermes apparaissaient au milieu des forêts, elle entendait les oiseaux chanter et le soleil ardent l'obligeait souvent à plonger pour rafraîchir son visage une petite anse, elle rencontra un groupe d'enfants qui couraient tout nus et barbotaient dans l'eau. Elle aurait aimé jouer avec eux, mais ils s'enfuirent effrayés, et un petit animal noir - c'était un chien, mais elle n'en avait jamais vu - aboya si férocement après elle qu'elle prit peur et nagea vers le large. La quatrième n'était pas si téméraire, elle resta au large et raconta que c'était là précisément le plus beau. On voyait à des lieues autour de soi et le ciel, au-dessus, semblait une grande cloche de verre. Elle avait bien vu des navires, mais de très loin, ils ressemblaient à de grandes mouettes, les dauphins avaient fait des culbutes et les immenses baleines avaient fait jaillir l'eau de leurs narines, des centaines de jets d'eau. Vint enfin le tour de la cinquième sœur. Son anniversaire se trouvait en hiver, elle vit ce que les autres n'avaient pas vu. La mer était toute verte, de- ci de-là flottaient de grands icebergs dont chacun avait l'air d'une était montée sur l'un d'eux et tous les voiliers s'écartaient effrayés de l'endroit où elle était assise, ses longs cheveux flottant au vent, mais vers le soir les nuages obscurcirent le ciel, il y eut des éclairs et du tonnerre, la mer noire élevait très haut les blocs de glace scintillant dans le zigzag de la foudre. Sur tous les bateaux, on carguait les voiles dans l'angoisse et l'inquiétude, mais elle, assise sur l'iceberg flottant, regardait la lame bleue de l'éclair tomber dans la mer un instant illuminée. La première fois que l'une des sœurs émergeait à la surface de la mer, elle était toujours enchantée de la beauté, de la nouveauté du spectacle, mais, devenues des filles adultes, lorsqu'elles étaient libres d'y remonter comme elles le voulaient, cela leur devenait indifférent, elles regrettaient leur foyer et, au bout d'un mois, elles disaient que le fond de la mer c'était plus beau et qu'on était si bien chez soi !Lorsque le soir les sœurs, se tenant par le bras, montaient à travers l'eau profonde, la petite dernière restait toute seule et les suivait des yeux ; elle aurait voulu pleurer, mais les sirènes n'ont pas de larmes et n'en souffrent que davantage. - Hélas ! que n'ai-je quinze ans ! soupirait-elle. Je sais que moi j'aimerais le monde de là-haut et les hommes qui y construisent leurs demeures. - Eh bien, tu vas échapper à notre autorité, lui dit sa grand-mère, la vieille reine douairière. Viens, que je te pare comme tes sœurs. Elle mit sur ses cheveux une couronne de lys blancs dont chaque pétale était une demi-perle et elle lui fit attacher huit huîtres à sa queue pour marquer sa haute naissance. - Cela fait mal, dit la petite. - Il faut souffrir pour être belle, dit la vieille. Oh! que la petite aurait aimé secouer d'elle toutes ces parures et déposer cette lourde couronne! Les fleurs rouges de son jardin lui seyaient mille fois mieux, mais elle n'osait pas à présent en changer. -Au revoir, dit-elle, en s'élevant aussi légère et brillante qu'une bulle à travers les eaux. Le soleil venait de se coucher lorsqu'elle sortit sa tête à la surface, mais les nuages portaient encore son reflet de rose et d'or et, dans l'atmosphère tendre, scintillait l'étoile du soir, si douce et si belle! L'air était pur et frais, et la mer sans un pli. Un grand navire à trois mâts se trouvait là, une seule voile tendue, car il n'y avait pas le moindre souffle de vent, et tous à la ronde sur les cordages et les vergues, les matelots étaient assis. On faisait de la musique, on chantait, et lorsque le soir s'assombrit, on alluma des centaines de lumières de couleurs diverses. On eût dit que flottaient dans l'air les drapeaux de toutes les petite sirène nagea jusqu'à la fenêtre du salon du navire et, chaque fois qu'une vague la soulevait, elle apercevait à travers les vitres transparentes une réunion de personnes en grande toilette. Le plus beau de tous était un jeune prince aux yeux noirs ne paraissant guère plus de seize ans. C'était son anniversaire, c'est pourquoi il y avait grande fête. Les marins dansaient sur le pont et lorsque Le jeune prince y apparut, des centaines de fusées montèrent vers le ciel et éclatèrent en éclairant comme en plein jour. La petite sirène en fut tout effrayée et replongea dans l'eau, mais elle releva bien vite de nouveau la tête et il lui parut alors que toutes les étoiles du ciel tombaient sur elle. Jamais elle n'avait vu pareille magie embrasée. De grands soleils flamboyants tournoyaient, des poissons de feu s'élançaient dans l'air bleu et la mer paisible réfléchissait toutes ces lumières. Sur le navire, il faisait si clair qu'on pouvait voir le moindre cordage et naturellement les personnes. Que le jeune prince était beau, il serrait les mains à la ronde, tandis que la musique s'élevait dans la belle nuit !Il se faisait tard mais la petite sirène ne pouvait détacher ses regards du bateau ni du beau prince. Les lumières colorées s'éteignirent, plus de fusées dans l'air, plus de canons, seulement, dans le plus profond de l'eau un sourd grondement. Elle flottait sur l'eau et les vagues la balançaient, en sorte qu'elle voyait l'intérieur du salon. Le navire prenait de la vitesse, l'une après l'autre on larguait les voiles, la mer devenait houleuse, de gros nuages parurent, des éclairs sillonnèrent au loin le ciel. Il allait faire un temps épouvantable ! Alors, vite les matelots replièrent les voiles. Le grand navire roulait dans une course folle sur la mer démontée, les vagues, en hautes montagnes noires, déferlaient sur le grand mât comme pour l'abattre, le bateau plongeait comme un cygne entre les lames et s'élevait ensuite sur marins, eux, si la petite sirène s'amusait de cette course, semblaient ne pas la goûter, le navire craquait de toutes parts, les épais cordages ployaient sous les coups. La mer attaquait. Bientôt le mât se brisa par le milieu comme un simple roseau, le bateau prit de la bande, l'eau envahit la cale. Alors seulement la petite sirène comprit qu'il y avait danger, elle devait elle- même se garder des poutres et des épaves tourbillonnant dans l'eau. Un instant tout fut si noir qu'elle ne vit plus rien et, tout à coup, le temps d'un éclair, elle les aperçut tous sur le pont. Chacun se sauvait comme il pouvait. C'était le jeune prince qu'elle cherchait du regard et, lorsque le bateau s'entrouvrit, elle le vit s'enfoncer dans la mer profonde. Elle en eut d'abord de la joie à la pensée qu'il descendait chez elle, mais ensuite elle se souvint que les hommes ne peuvent vivre dans l'eau et qu'il ne pourrait atteindre que mort le château de son ! il ne fallait pas qu'il mourût ! Elle nagea au milieu des épaves qui pouvaient l'écraser, plongea profondément puis remonta très haut au milieu des vagues, et enfin elle approcha le prince. Il n'avait presque plus la force de nager, ses bras et ses jambes déjà s'immobilisaient, ses beaux yeux se fermaient, il serait mort sans la petite sirène. Quand vint le matin, la tempête s'était apaisée, pas le moindre débris du bateau n'était en vue; le soleil se leva, rouge et étincelant et semblant ranimer les joues du prince, mais ses yeux restaient clos. La petite sirène déposa un baiser sur son beau front élevé et repoussa ses cheveux ruisselants. Elle voyait maintenant devant elle la terre ferme aux hautes montagnes bleues couvertes de neige, aux belles forêts vertes descendant jusqu'à la côte. Une église ou un cloître s'élevait là - elle ne savait au juste, mais un citrons et des oranges poussaient dans le jardin et devant le portail se dressaient des palmiers. La mer creusait là une petite crique à l'eau parfaitement calme, mais très profonde, baignant un rivage rocheux couvert d'un sable blanc très fin. Elle nagea jusque-là avec le beau prince, le déposa sur le sable en ayant soin de relever sa tête sous les chauds rayons du cloches se mirent à sonner dans le grand édifice blanc et des jeunes filles traversèrent le jardin. Alors la petite sirène s'éloigna à la nage et se cacha derrière quelque haut récif émergeant de l'eau, elle couvrit d'écume ses cheveux et sa gorge pour passer inaperçue et se mit à observer qui allait venir vers le pauvre prince. Une jeune fille ne tarda pas à s'approcher, elle eut d'abord grand-peur, mais un instant seulement, puis elle courut chercher du monde. La petite sirène vit le prince revenir à lui, il sourit à tous à la ronde, mais pas à elle, il ne savait pas qu'elle l'avait sauvé. Elle en eut grand-peine et lorsque le prince eut été porté dans le grand bâtiment, elle plongea désespérée et retourna chez elle au palais de son avait toujours été silencieuse et pensive, elle le devint bien davantage. Ses sœurs lui demandèrent ce qu'elle avait vu là-haut, mais elle ne raconta rien. Bien souvent le soir et le matin elle montait jusqu'à la place où elle avait laissé le prince. Elle vit mûrir les fruits du jardin et elle les vit cueillir, elle vit la neige fondre sur les hautes montagnes, mais le prince, elle ne le vit pas, et elle retournait chez elle toujours plus désespérée. A la fin elle n'y tint plus et se confia à l'une de ses sœurs. Aussitôt les autres furent au courant, mais elles seulement et deux ou trois autres sirènes qui ne le répétèrent qu'à leurs amies les plus intimes. L'une d'elles savait qui était le prince, elle avait vu aussi la fête à bord, elle savait d'où il était, où se trouvait son royaume. - Viens, petite sœur, dirent les autres s'enlaçant, elles montèrent en une longue chaîne vers la côte où s'élevait le château du prince. Par les vitres claires des hautes fenêtres on voyait les salons magnifiques où pendaient de riches rideaux de soie et de précieuses portières. Les murs s'ornaient, pour le plaisir des yeux, de grandes peintures. Dans la plus grande salle chantait un jet d'eau jaillissant très haut vers la verrière du plafond. Elle savait maintenant où il habitait et elle revint souvent, le soir et la nuit. Elle s'avançait dans l'eau bien plus près du rivage qu'aucune de ses sœurs n'avait osé le faire, oui, elle entra même dans l'étroit canal passant sous le balcon de marbre qui jetait une longue ombre sur l'eau et là elle restait à regarder le jeune prince qui se croyait seul au clair de lune. Bien des nuits, lorsque les pêcheurs étaient en mer avec leurs torches, elle les entendit dire du bien du jeune prince, elle se réjouissait de lui avoir sauvé la vie lorsqu'il roulait à demi mort dans les vagues. Elle songeait au poids de sa tête sur sa jeune poitrine et de quels fervents baisers elle l'avait couvert. Lui ne savait rien de tout cela, il ne pouvait même pas rêver d' plus en plus elle en venait à chérir les humains, de plus en plus elle désirait pouvoir monter parmi eux, leur monde, pensait-elle, était bien plus vaste que le sien. Ne pouvaient-ils pas sur leurs bateaux sillonner les mers, escalader les montagnes bien au-dessus des nuages et les pays qu'ils possédaient ne s'étendaient-ils pas en forêts et champs bien au-delà de ce que ses yeux pouvaient saisir ?Elle voulait savoir tant de choses pour lesquelles ses sœurs n'avaient pas toujours de réponses, c'est pourquoi elle interrogea sa vieille grand-mère, bien informée sur le monde d'en haut, comme elle appelait fort justement les pays au-dessus de la mer. - Si les hommes ne se noient pas, demandait la petite sirène, peuvent-ils vivre toujours et ne meurent-ils pas comme nous autres ici au fond de la mer ? - Si, dit la vieille, il leur faut mourir aussi et la durée de leur vie est même plus courte que la nôtre. Nous pouvons atteindre trois cents ans, mais lorsque nous cessons d'exister ici nous devenons écume sur les flots, sans même une tombe parmi ceux que nous aimons. Nous n'avons pas d'âme immortelle, nous ne reprenons jamais vie, pareils au roseau vert qui, une fois coupé, ne reverdit hommes au contraire ont une âme qui vit éternellement, qui vit lorsque leur corps est retourné en poussière. Elle s'élève dans l'air limpide jusqu'aux étoiles scintillantes. De même que nous émergeons de la mer pour voir les pays des hommes, ils montent vers des pays inconnus et pleins de délices que nous ne pourrons voir jamais. - Pourquoi n'avons-nous pas une âme éternelle ? dit la petite, attristée ; je donnerais les centaines d'années que j'ai à vivre pour devenir un seul jour un être humain et avoir part ensuite au monde céleste ! - Ne pense pas à tout cela, dit la vieille, nous vivons beaucoup mieux et sommes bien plus heureux que les hommes là-haut. - Donc, il faudra que je meure et flotte comme écume sur la mer et n'entende jamais plus la musique des vagues, ne voit plus les fleurs ravissantes et le rouge soleil. Ne puis-je rien faire pour gagner une vie éternelle ? - Non, dit la vieille, à moins que tu sois si chère à un homme que tu sois pour lui plus que père et mère, qu'il s'attache à toi de toutes ses pensées, de tout son amour, qu'il fasse par un prêtre mettre sa main droite dans la tienne en te promettant fidélité ici-bas et dans l'éternité. Alors son âme glisserait dans ton corps et tu aurais part au bonheur humain. Il te donnerait une âme et conserverait la sienne. Mais cela ne peut jamais arriver. Ce qui est ravissant ici dans la mer, ta queue de poisson, il la trouve très laide là-haut sur la terre. Ils n'y entendent rien, pour être beau, il leur faut avoir deux grossières colonnes qu'ils appellent des jambes. La petite sirène soupira et considéra sa queue de poisson avec désespoir. - Allons, un peu de gaieté, dit la vieille, nous avons trois cents ans pour sauter et danser, c'est un bon laps de temps. Ce soir il y a bal à la cour. Il sera toujours temps de sombrer dans le bal fut, il est vrai, splendide, comme on n'en peut jamais voir sur la terre. Les murs et le plafond, dans la grande salle, étaient d'un verre épais, mais clair. Plusieurs centaines de coquilles roses et vert pré étaient rangées de chaque côté et jetaient une intense clarté de feu bleue qui illuminait toute la salle et brillait à travers les murs de sorte que la mer, au-dehors, en était tout illuminée. Les poissons innombrables, grands et petits, nageaient contre les murs de verre, luisants d'écailles pourpre ou étincelants comme l'argent et l'or. Au travers de la salle coulait un large fleuve sur lequel dansaient tritons et sirènes au son de leur propre chant délicieux. La voix de la petite sirène était la plus jolie de toutes, on l'applaudissait et son cœur en fut un instant éclairé de joie car elle savait qu'elle avait la plus belle voix sur terre et sous l'onde. Mais très vite elle se reprit à penser au monde au-dessus d'elle, elle ne pouvait oublier le beau prince ni son propre chagrin de ne pas avoir comme lui une âme immortelle. C'est pourquoi elle se glissa hors du château de son père et, tandis que là tout était chants et gaieté, elle s'assit, désespérée, dans son petit jardin. Soudain elle entendit le son d'un cor venant vers elle à travers l' Il s'embarque sans doute là-haut maintenant, celui que j'aime plus que père et mère, celui vers lequel vont toutes mes pensées et dans la main de qui je mettrais tout le bonheur de ma vie. J'oserais tout pour les gagner, lui et une âme immortelle. Pendant que mes sœurs dansent dans le château de mon père, j'irai chez la sorcière marine, elle m'a toujours fait si peur, mais peut-être pourra-t-elle me conseiller et m'aider!Alors la petite sirène sortit de son jardin et nagea vers les tourbillons mugissants derrière lesquels habitait la sorcière. Elle n'avait jamais été de ce côté où ne poussait aucune fleur, aucune herbe marine, il n'y avait là rien qu'un fond de sable gris et nu s'étendant jusqu'au gouffre. L'eau y bruissait comme une roue de moulin, tourbillonnait et arrachait tout ce qu'elle pouvait atteindre et l'entraînait vers l'abîme. Il fallait à la petite traverser tous ces terribles tourbillons pour arriver au quartier où habitait la sorcière, et sur un long trajet il fallait passer au-dessus de vases chaudes et bouillonnantes que la sorcière appelait sa tourbière. Au-delà s'élevait sa maison au milieu d'une étrange forêt. Les arbres et les buissons étaient des polypes, mi-animaux mi-plantes, ils avaient l'air de serpents aux centaines de têtes sorties de terre. Toutes les branches étaient des bras, longs et visqueux, aux doigts souples comme des vers et leurs anneaux remuaient de la racine à la pointe. Ils s'enroulaient autour de tout ce qu'ils pouvaient saisir dans la mer et ne lâchaient jamais prise. Debout dans la forêt la petite sirène s'arrêta tout effrayée, son cœur battait d'angoisse et elle fut sur le point de s'en retourner, mais elle pensa au prince, à l'âme humaine et elle reprit courage. Elle enroula, bien serrés autour de sa tête, ses longs cheveux flottants pour ne pas donner prise aux polypes, croisa ses mains sur sa poitrine et s'élança comme le poisson peut voler à travers l'eau, au milieu des hideux polypes qui étendaient vers elle leurs bras et leurs arriva dans la forêt à un espace visqueux où s'ébattaient de grandes couleuvres d'eau montrant des ventres jaunâtres, affreux et gras. Au milieu de cette place s'élevait une maison construite en ossements humains. La sorcière y était assise et donnait à manger à un crapaud sur ses lèvres, comme on donne du sucre à un canari. - Je sais bien ce que tu veux, dit la sorcière, et c'est bien bête de ta part ! Mais ta volonté sera faite car elle t'apportera le malheur, ma charmante princesse. Tu voudrais te débarrasser de ta queue de poisson et avoir à sa place deux moignons pour marcher comme le font les hommes afin que le jeune prince s'éprenne de toi, que tu puisses l'avoir, en même temps qu'une âme immortelle. A cet instant, la sorcière éclata d'un rire si bruyant et si hideux que le crapaud et les couleuvres tombèrent à terre et grouillèrent. - Tu viens juste au bon moment, ajouta-t-elle, demain matin, au lever du soleil, je n'aurais plus pu t'aider avant une année entière. Je vais te préparer un breuvage avec lequel tu nageras, avant le lever du jour, jusqu'à la côte et là, assise sur la grève, tu le boiras. Alors ta queue se divisera et se rétrécira jusqu'à devenir ce que les hommes appellent deux jolies jambes, mais cela fait mal, tu souffriras comme si la lame d'une épée te traversait. Tous, en te voyant, diront que tu es la plus ravissante enfant des hommes qu'ils aient jamais vue. Tu garderas ta démarche ailée, nulle danseuse n'aura ta légèreté, mais chaque pas que tu feras sera comme si tu marchais sur un couteau effilé qui ferait couler ton sang. Si tu veux souffrir tout cela, je t'aiderai. - Oui, dit la petite sirène d'une voix tremblante en pensant au prince et à son âme immortelle. - Mais n'oublie pas, dit la sorcière, que lorsque tu auras une apparence humaine, tu ne pourras jamais redevenir sirène, jamais redescendre auprès de tes sœurs dans le palais de ton père. Et si tu ne gagnes pas l'amour du prince au point qu'il oublie pour toi son père et sa mère, qu'il s'attache à toi de toutes ses pensées et demande au pasteur d'unir vos mains afin que vous soyez mari et femme, alors tu n'auras jamais une âme immortelle. Le lendemain matin du jour où il en épouserait une autre, ton cœur se briserait et tu ne serais plus qu'écume sur la mer. - Je le veux, dit la petite sirène, pâle comme une morte. - Mais moi, il faut aussi me payer, dit la sorcière, et ce n'est pas peu de chose que je te demande. Tu as la plus jolie voix de toutes ici-bas et tu crois sans doute grâce à elle ensorceler ton prince, mais cette voix, il faut me la donner. Le meilleur de ce que tu possèdes, il me le faut pour mon précieux breuvage ! Moi, j'y mets de mon sang afin qu'il soit coupant comme une lame à deux tranchants. - Mais si tu prends ma voix, dit la petite sirène, que me restera-t-il ? - Ta forme ravissante, ta démarche ailée et le langage de tes yeux, c'est assez pour séduire un cœur d'homme. Allons, as-tu déjà perdu courage ? Tends ta jolie langue, afin que je la coupe pour me payer et je te donnerai le philtre tout puissant. - Qu'il en soit ainsi, dit la petite sirène, et la sorcière mit son chaudron sur le feu pour faire cuire la drogue magique. - La propreté est une bonne chose, dit-elle en récurant le chaudron avec les couleuvres dont elle avait fait un nœud. Elle s'égratigna le sein et laissa couler son sang épais et noir. La vapeur s'élevait en silhouettes étranges, terrifiantes. A chaque instant la sorcière jetait quelque chose dans le chaudron et la mixture se mit à bouillir, on eût cru entendre pleurer un crocodile. Enfin le philtre fut à point, il était clair comme l'eau la plus pure ! - Voilà, dit la sorcière et elle coupa la langue de la petite sirène. Muette, elle ne pourrait jamais plus ni chanter, ni parler. - Si les polypes essayent de t'agripper, lorsque tu retourneras à travers la forêt, jette une seule goutte de ce breuvage sur eux et leurs bras et leurs doigts se briseront en mille petite sirène n'eut pas à le faire, les polypes reculaient effrayés en voyant le philtre lumineux qui brillait dans sa main comme une étoile. Elle traversa rapidement la forêt, le marais et le courant mugissant. Elle était devant le palais de son père. Les lumières étaient éteintes dans la grande salle de bal, tout le monde dormait sûrement, et elle n'osa pas aller auprès des siens maintenant qu'elle était muette et allait les quitter pour toujours. Il lui sembla que son cœur se brisait de chagrin. Elle se glissa dans le jardin, cueillit une fleur du parterre de chacune de ses sœurs, envoya de ses doigts mille baisers au palais et monta à travers l'eau sombre et bleue de la mer. Le soleil n'était pas encore levé lorsqu'elle vit le palais du prince et gravit les degrés du magnifique escalier de marbre. La lune brillait merveilleusement claire. La petite sirène but l'âpre et brûlante mixture, ce fut comme si une épée à deux tranchants fendait son tendre corps, elle s'évanouit et resta étendue comme morte. Lorsque le soleil resplendit au-dessus des flots, elle revint à elle et ressentit une douleur aiguë. Mais devant elle, debout, se tenait le jeune prince, ses yeux noirs fixés si intensément sur elle qu'elle en baissa les siens et vit qu'à la place de sa queue de poisson disparue, elle avait les plus jolies jambes blanches qu'une jeune fille pût avoir. Et comme elle était tout à fait nue, elle s'enveloppa dans sa longue chevelure. Le prince demanda qui elle était, comment elle était venue là, et elle leva vers lui doucement, mais tristement, ses grands yeux bleus puis qu'elle ne pouvait parler. Alors il la prit par la main et la conduisit au palais. A chaque pas, comme la sorcière l'en avait prévenue, il lui semblait marcher sur des aiguilles pointues et des couteaux aiguisés, mais elle supportait son mal. Sa main dans la main du prince, elle montait aussi légère qu'une bulle et lui-même et tous les assistants s'émerveillèrent de sa démarche gracieuse et lui fit revêtir les plus précieux vêtements de soie et de mousseline, elle était au château la plus belle, mais elle restait muette. Des esclaves ravissantes, parées de soie et d'or, venaient chanter devant le prince et ses royaux parents. L'une d'elles avait une voix plus belle encore que les autres. Le prince l'applaudissait et lui souriait, alors une tristesse envahit la petite sirène, elle savait qu'elle-même aurait chanté encore plus merveilleusement et elle pensait Oh! si seulement il savait que pour rester près de lui, j'ai renoncé à ma voix à tout jamais ! »Puis les esclaves commencèrent à exécuter au son d'une musique admirable, des danses légères et gracieuses. Alors la petite sirène, élevant ses beaux bras blancs, se dressa sur la pointe des pieds et dansa avec plus de grâce qu'aucune autre. Chaque mouvement révélait davantage le charme de tout son être et ses yeux s'adressaient au cœur plus profondément que le chant des esclaves. Tous en étaient enchantés et surtout le prince qui l'appelait sa petite enfant trouvée. Elle continuait à danser et danser mais chaque fois que son pied touchait le sol, C'était comme si elle avait marché sur des couteaux aiguisés. Le prince voulut l'avoir toujours auprès de lui, il lui permit de dormir devant sa porte sur un coussin de velours. Il lui fit faire un habit d'homme pour qu'elle pût le suivre à cheval. Ils chevauchaient à travers les bois embaumés où les branches vertes lui battaient les épaules, et les petits oiseaux chantaient dans le frais feuillage. Elle grimpa avec le prince sur les hautes montagnes et quand ses pieds si délicats saignaient et que les autres s'en apercevaient, elle riait et le suivait là- haut d'où ils admiraient les nuages défilant au-dessous d'eux comme un vol d'oiseau migrateur partant vers des cieux lointains. La nuit, au château du prince, lorsque les autres dormaient, elle sortait sur le large escalier de marbre et, debout dans l'eau froide, elle rafraîchissait ses pieds brûlants. Et puis, elle pensait aux siens, en bas, au fond de la nuit elle vit ses sœurs qui nageaient enlacées, elles chantaient tristement et elle leur fit signe. Ses sœurs la reconnurent et lui dirent combien elle avait fait de peine à tous. Depuis lors, elles lui rendirent visite chaque soir, une fois même la petite sirène aperçut au loin sa vieille grand-mère qui depuis bien des années n'était montée à travers la mer et même le roi, son père, avec sa couronne sur la tête. Tous deux lui tendaient le bras mais n'osaient s'approcher au- tant que ses sœurs. De jour en jour, elle devenait plus chère au prince ; il l'aimait comme on aime un gentil enfant tendrement chéri, mais en faire une reine ! Il n'en avait pas la moindre idée, et c'est sa femme qu'il fallait qu'elle devînt, sinon elle n'aurait jamais une âme immortelle et, au matin qui suivrait le jour de ses noces, elle ne serait plus qu'écume sur la mer. - Ne m'aimes-tu pas mieux que toutes les autres ? semblaient dire les yeux de la petite sirène quand il la prenait dans ses bras et baisait son beau front. - Oui, tu m'es la plus chère, disait le prince, car ton cœur est le meilleur, tu m'est la plus dévouée et tu ressembles à une jeune fille une fois aperçue, mais que je ne retrouverai sans doute jamais. J'étais sur un vaisseau qui fit naufrage, les vagues me jetèrent sur la côte près d'un temple desservi par quelques jeunes filles ; la plus jeune me trouva sur le rivage et me sauva la vie. Je ne l'ai vue que deux fois et elle est la seule que j'eusse pu aimer d'amour en ce monde, mais toi tu lui ressembles, tu effaces presque son image dans mon âme puisqu'elle appartient au temple. C'est ma bonne étoile qui t'a envoyée à moi. Nous ne nous quitterons jamais. " Hélas ! il ne sait pas que c'est moi qui ai sauvé sa vie ! pensait la petite sirène. Je l'ai porté sur les flots jusqu'à la forêt près de laquelle s'élève le temple, puis je me cachais derrière l'écume et regardais si personne ne viendrait. J'ai vu la belle jeune fille qu'il aime plus que moi. " La petite sirène poussa un profond soupir. Pleurer, elle ne le pouvait pas. - La jeune fille appartient au lieu saint, elle n'en sortira jamais pour retourner dans le monde, ils ne se rencontreront plus, moi, je suis chez lui, je le vois tous les jours, je le soignerai, je l'adorerai, je lui dévouerai ma vie. Mais voilà qu'on commence à murmurer que le prince va se marier, qu'il épouse la ravissante jeune fille du roi voisin, que c'est pour cela qu'il arme un vaisseau magnifique ... On dit que le prince va voyager pour voir les Etats du roi voisin, mais c'est plutôt pour voir la fille du roi voisin et une grande suite l'accompagnera ... Mais la petite sirène secoue la tête et rit, elle connaît les pensées du prince bien mieux que tous les autres. - Je dois partir en voyage, lui avait-il dit. Je dois voir la belle princesse, mes parents l'exigent, mais m'obliger à la ramener ici, en faire mon épouse, cela ils n'y réussiront pas, je ne peux pas l'aimer d'amour, elle ne ressemble pas comme toi à la belle jeune fille du temple. Si je devais un jour choisir une épouse ce serait plutôt toi, mon enfant trouvée qui ne dis rien, mais dont les yeux parlent. Et il baisait ses lèvres rouges, jouait avec ses longs cheveux et posait sa tête sur son cœur qui se mettait à rêver de bonheur humain et d'une âme immortelle. - Toi, tu n'as sûrement pas peur de la mer, ma petite muette chérie ! lui dit-il lorsqu'ils montèrent à bord du vaisseau qui devait les conduire dans le pays du roi voisin. Il lui parlait de la mer tempétueuse et de la mer calme, des étranges poissons des grandes profondeurs et de ce que les plongeurs y avaient vu. Elle souriait de ce qu'il racontait, ne connaissait-elle pas mieux que quiconque le fond de l'océan? Dans la nuit, au clair de lune, alors que tous dormaient à bord, sauf le marin au gouvernail, debout près du bastingage elle scrutait l'eau limpide, il lui semblait voir le château de son père et, dans les combles, sa vieille grand- mère, couronne d'argent sur la tête, cherchant des yeux à travers les courants la quille du bateau. Puis ses sœurs arrivèrent à la surface, la regardant tristement et tordant leurs mains blanches. Elle leur fit signe, leur sourit, voulut leur dire que tout allait bien, qu'elle était heureuse, mais un mousse s'approchant, les sœurs replongèrent et le garçon demeura persuadé que cette blancheur aperçue n'était qu'écume sur l'eau. Le lendemain matin le vaisseau fit son entrée dans le port splendide de la capitale du roi voisin. Les cloches des églises sonnaient, du haut des tours on soufflait dans les trompettes tandis que les soldats sous les drapeaux flottants présentaient les armes. Chaque jour il y eut fête; bals et réceptions se succédaient mais la princesse ne paraissait pas encore. On disait qu'elle était élevée au loin, dans un couvent où lui étaient enseignées toutes les vertus royales. Elle vint, enfin !La petite sirène était fort impatiente de juger de sa beauté. Il lui fallut reconnaître qu'elle n'avait jamais vu fille plus gracieuse. Sa peau était douce et pâle et derrière les longs cils deux yeux fidèles, d'un bleu sombre, souriaient. C'était la jeune fille du temple ... - C'est toi ! dit le prince, je te retrouve - toi qui m'as sauvé lorsque je gisais comme mort sur la grève ! Et il serra dans ses bras sa fiancée rougissante. Oh ! je suis trop heureux, dit-il à la petite sirène. Voilà que se réalise ce que je n'eusse jamais osé espérer. Toi qui m'aimes mieux que tous les autres, tu te réjouiras de mon bonheur. La petite sirène lui baisait les mains, mais elle sentait son cœur se briser. Ne devait-elle pas mourir au matin qui suivrait les noces ? Mourir et n'être plus qu'écume sur la mer ! Des hérauts parcouraient les rues à cheval proclamant les fiançailles. Bientôt toutes les cloches des églises sonnèrent, sur tous les autels des huiles parfumées brûlaient dans de précieux vases d'argent, les prêtres balancèrent les encensoirs et les époux se tendirent la main et reçurent la bénédiction de l'évêque. La petite sirène, vêtue de soie et d'or, tenait la traîne de la mariée mais elle n'entendait pas la musique sacrée, ses yeux ne voyaient pas la cérémonie sainte, elle pensait à la nuit de sa mort, à tout ce qu'elle avait perdu en ce monde. Le soir même les époux s'embarquèrent aux salves des canons, sous les drapeaux flottants. Au milieu du pont, une tente d'or et de pourpre avait été dressée, garnie de coussins moelleux où les époux reposeraient dans le calme et la fraîcheur de la nuit. Les voiles se gonflèrent au vent et le bateau glissa sans effort et sans presque se balancer sur la mer limpide. La nuit venue on alluma des lumières de toutes les couleurs et les marins se mirent à petite sirène pensait au soir où, pour la première fois, elle avait émergé de la mer et avait aperçu le même faste et la même joie. Elle se jeta dans le tourbillon de la danse, ondulant comme ondule un cygne pourchassé et tout le monde l'acclamait et l'admirait elle n'avait jamais dansé si divinement. Si des lames aiguës transperçaient ses pieds délicats, elle ne les sentait même pas, son cœur était meurtri d'une bien plus grande douleur. Elle savait qu'elle le voyait pour la dernière fois, lui, pour lequel elle avait abandonné les siens et son foyer, perdu sa voix exquise et souffert chaque jour d'indicibles tourments, sans qu'il en eût connaissance. C'était la dernière nuit où elle respirait le même air que lui, la dernière fois qu'elle pouvait admirer cette mer profonde, ce ciel plein d'étoiles. La nuit éternelle, sans pensée et sans rêve, l'attendait, elle qui n'avait pas d'âme et n'en pouvait espérer. Sur le navire tout fut plaisir et réjouissance jusque bien avant dans la nuit. Elle dansait et riait mais la pensée de la mort était dans son cœur. Le prince embrassait son exquise épouse qui caressait les cheveux noirs de son époux, puis la tenant à son bras il l'amena se reposer sous la tente splendide. Alors, tout fut silence et calme sur le navire. Seul veillait l'homme à la barre. La petite sirène appuya ses bras sur le bastingage et chercha à l'orient la première lueur rose de l'aurore, le premier rayon du soleil qui allait la elle vit ses sœurs apparaître au-dessus de la mer. Elles étaient pâles comme elle-même, leurs longs cheveux ne flottaient plus au vent, on les avait coupés. - Nous les avons sacrifiés chez la sorcière pour qu'elle nous aide, pour que tu ne meures pas cette nuit. Elle nous a donné un couteau. Le voici. Regarde comme il est aiguisé ... Avant que le jour ne se lève, il faut que tu le plonges dans le cœur du prince et lorsque son sang tout chaud tombera sur tes pieds, ils se réuniront en une queue de poisson et tu redeviendras sirène. Tu pourras descendre sous l'eau jusque chez nous et vivre trois cents ans avant de devenir un peu d'écume salée. Hâte-toi ! L'un de vous deux doit mourir avant l'aurore. Notre vieille grand-mère a tant de chagrin qu'elle a, comme nous, laissé couper ses cheveux blancs par les ciseaux de la sorcière. Tue le prince, et reviens-nous. Hâte-toi ! Ne vois-tu pas déjà cette traînée rose à l'horizon ? Dans quelques minutes le soleil se lèvera et il te faudra mourir. Un soupir étrange monta à leurs lèvres et elles s'enfoncèrent dans les vagues. La petite sirène écarta le rideau de pourpre de la tente, elle vit la douce épousée dormant la tête appuyée sur l'épaule du prince. Alors elle se pencha et posa un baiser sur le beau front du jeune homme. Son regard chercha le ciel de plus en plus envahi par l'aurore, puis le poignard pointu, puis à nouveau le prince, lequel, dans son sommeil, murmurait le nom de son épouse qui occupait seule ses pensées, et le couteau trembla dans sa main. Alors, tout à coup, elle le lança au loin dans les vagues qui rougirent à l'endroit où il toucha les flots comme si des gouttes de sang jaillissaient à la surface. Une dernière fois, les yeux voilés, elle contempla le prince et se jeta dans la mer où elle sentit son corps se dissoudre en le soleil surgissait majestueusement de la mer. Ses rayons tombaient doux et chauds sur l'écume glacée et la petite sirène ne sentait pas la mort. Elle voyait le clair soleil et, au-dessus d'elle, planaient des centaines de charmants êtres transparents. A travers eux, elle apercevait les voiles blanches du navire, les nuages roses du ciel, leurs voix étaient mélodieuses, mais si immatérielles qu'aucune oreille terrestre ne pouvait les capter, pas plus qu'aucun regard humain ne pouvait les voir. Sans ailes, elles flottaient par leur seule légèreté à travers l'espace. La petite sirène sentit qu'elle avait un corps comme le leur, qui s'élevait de plus en plus haut au-dessus de l'écume. - Où vais-je ? demanda-t-elle. Et sa voix, comme celle des autres êtres, était si immatérielle qu'aucune musique humaine ne peut l'exprimer. - Chez les filles de l'air, répondirent-elles. Une sirène n'a pas d'âme immortelle, ne peut jamais en avoir, à moins de gagner l'amour d'un homme. C'est d'une volonté étrangère que dépend son existence éternelle. Les filles de l'air n'ont pas non plus d'âme immortelle, mais elles peuvent, par leurs bonnes actions, s'en créer une. Nous nous envolons vers les pays chauds où les effluves de la peste tuent les hommes, nous y soufflons la fraîcheur. Nous répandons le parfum des fleurs dans l'atmosphère et leur arôme porte le réconfort et la guérison. Lorsque durant trois cents ans nous nous sommes efforcées de faire le bien, tout le bien que nous pouvons, nous obtenons une âme immortelle et prenons part à l'éternelle félicité des hommes. Toi, pauvre petite sirène, tu as de tout cœur cherché le bien comme nous, tu as souffert et supporté de souffrir, tu t'es haussée jusqu'au monde des esprits de l'air, maintenant tu peux toi-même, par tes bonnes actions, te créer une âme immortelle dans trois cents la petite sirène leva ses bras transparents vers le soleil de Dieu et, pour la première fois, des larmes montèrent à ses yeux. Sur le bateau, la vie et le bruit avaient repris, elle vit le prince et sa belle épouse la chercher de tous côtés, elle les vit fixer tristement leurs regards sur l'écume dansante , comme s'ils avaient deviné qu'elle s'était précipitée dans les vagues. Invisible elle baisa le front de l'époux, lui sourit et avec les autres filles de l'air elle monta vers les nuages roses qui voguaient dans l'air. - Dans trois cents ans, nous entrerons ainsi au royaume de Dieu. - Nous pouvons même y entrer avant, murmura l'une d'elles. Invisibles nous pénétrons dans les maisons des hommes où il y a des enfants et, chaque fois que nous trouvons un enfant sage, qui donne de la joie à ses parents et mérite leur amour, Dieu raccourcit notre temps d'épreuve. Lorsque nous voltigeons à travers la chambre et que de bonheur nous sourions, l'enfant ne sait pas qu'un an nous est soustrait sur les trois cents, mais si nous trouvons un enfant cruel et méchant, il nous faut pleurer de chagrin et chaque larme ajoute une journée à notre temps d'
Ily a du monde, on est heureux. Bientôt les glaces et les areu, areu. Bye bye Ciao, au revoir à bientôt. On va tous au bord de l’eau. ho hey ho. Prends tes sandales dans ton sac à dos. Qu'on fasse tous ho hisse hey ho. C'est les vacances, on va prendre l'air. Avec ma pelle mon seau et mon râteau.
10 poèmes à lire pour l’enterrement, les obsèques, les funérailles d’un proche 1. L’arbre et la graine Quelqu’un meurt et c’est comme des pas qui s’arrêtent …. Mais si c’était un départ pour un nouveau voyage ? Quelqu’un meurt et c’est comme une porte qui claque … Mais si c’était un passage s’ouvrant sur d’autres paysages ? Quelqu’un meurt et c’est comme un arbre qui tombe … Mais si c’était une graine germant dans une terre nouvelle ? Quelqu’un meurt et c’est comme un silence qui hurle …. Mais s’il nous aidait à entendre la fragile musique de la vie ? Benoît Marchon Et un sourire La nuit n’est jamais complète Il y a toujours Puisque je le dis Puisque je l’affirme Au bout du chagrin Une fenêtre ouverte Une fenêtre éclairée Il y a toujours Un rêve qui veille Désir à combler Faim à satisfaire Un coeur généreux Une main tendue Une main ouverte Des yeux attentifs Une vie La vie à se partager. Paul Eluard 3. Demain, dès l’aube Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends. J’irai par la forêt, j’irai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées, Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit, Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées, Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit. Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe, Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur, Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur. Victor Hugo 4. Sans titre Vous pouvez verser des larmes parce qu’elle s’en est allée, ou vous pouvez sourire parce qu’elle a vécu. Vous pouvez fermer vos yeux et prier qu’elle revienne, ou vous pouvez ouvrir vos yeux et voir tout ce qu’elle nous a laissé. Votre coeur peut être vide parce que vous ne pouvez la voir, ou il peut être plein de l’amour que vous avez partagé. Vous pouvez tourner le dos à demain et vivre hier, ou vous pouvez être heureux demain parce qu’il y a eu hier. Vous pouvez vous souvenir d’elle et ne penser qu’à son départ, ou vous pouvez chérir sa mémoire et la laisser vivre. Vous pouvez pleurer et vous fermer, ignorer et tourner le dos, ou vous pouvez faire ce qu’elle aurait voulu Sourire, ouvrir les yeux, aimer et continuer Eileen Cicole 5. Devant ma tombe Ne reste pas à pleurer devant ma tombe, Je n’y suis pas, je n’y dors pas. Je suis un millier de vents qui soufflent ; Je suis le scintillement du diamant sur la neige. Je suis la lumière du soleil sur le grain mûr ; Je suis la douce pluie d’automne. Quand tu t’éveilles dans le calme du matin, Je suis le prompt essor Qui lance vers le ciel où ils tournoient les oiseaux silencieux. Je suis la douce étoile qui brille la nuit. Ne reste pas à te lamenter devant ma tombe. Je n’y suis pas ; je ne suis pas mort. Anonyme 6. Il restera de toi Il restera de toi ce que tu as donné Au lieu de le garder dans des coffres rouillés… Ce que tu as donné en d’autres fleurira… Il restera de toi ce que tu as offert Entre tes bras ouverts un matin au soleil… Ce que tu as offert en d’autres revivra… Il restera de toi un sourire épanoui Aux bords de tes lèvres comme au bord de ton cœur… Ce que tu as ouvert en d’autres grandira… Il restera de toi ce que tu as semé Que tu as partagé aux mendiants du bonheur… Ce que tu as semé en d’autres germera… Simone Veil 7. L’échelle des anges Je ne sais pas d’où je viens mais je sais que j’ai toujours été ici. Je ne sais pas qui je suis mais je sais que ce que je suis est ce que l’autre est. Je ne sais pas où je suis, mais je sais que ce lieu n’a pas de limites. Je ne sais pas où je vais, mais je sais qu’à toutes heures quelqu’un m’accompagne. Je ne sais pas quel est mon but, mais je sais que pour le connaître, je dois arriver à moi-même. Je ne sais pas ce que je cherche, mais je sais que ce que je cherche me cherche. Je ne sais pas ce que je peux recevoir, mais je sais remercier pour ce qu’on m’a donné. Alexandro Jodorowsky 8. Au bord du vide Nous voici aujourd’hui au bord du vide Puisque nous cherchons partout le visage que nous avons perdu. Il était notre avenir et nous avons perdu notre avenir. Il était des nôtres et nous avons perdu cette part de nous-mêmes. Il nous questionnait et nous avons perdu sa question. Nous voici seuls, nos lèvres serrées sur nos pourquoi. Nous sommes venus ici chercher, chercher quelque chose ou quelqu’un. Chercher cet amour plus fort que la mort. Paul Éluard 9. Sans titre Un être humain qui s’éteint, ce n’est pas un mortel qui finit. C’est un immortel qui commence. C’est pourquoi en allant confier où il dormira doucement à côté des siens, en attendant que j’aille l’y rejoindre, je ne lui dis pas adieu, je lui dis à bientôt. Car la douleur qui me serre le cœur raffermit, à chacun de ses battements, ma certitude qu’il est impossible d’autant aimer un être et de le perdre pour toujours. Ceux que nous avons aimés et que nous avons perdus ne sont plus où ils étaient, mais ils sont toujours et partout où nous sommes. Cela s’appelle d’un beau mot plein de poésie et de tendresse le souvenir. Doris Lussier 10. Ton souvenir est comme un livre Ton Souvenir est comme un livre bien aimé, Qu’on lit sans cesse, et qui jamais n’est refermé, Un livre où l »on vit mieux sa vie, et qui vous hante D’un rêve nostalgique, où l »âme se tourmente. Je voudrais, convoitant l »impossible en mes voeux, Enfermer dans un vers l’odeur de tes cheveux ; Ciseler avec l’art patient des orfèvres Une phrase infléchie au contour de tes lèvres ; Emprisonner ce trouble et ces ondes d’émoi Qu’en tombant de ton âme, un mot propage en moi ; Dire quelle mer chante en vagues d’élégie Au golfe de tes seins où je me réfugie ; Dire, oh surtout ! tes yeux doux et tièdes parfois Comme une après-midi d’automne dans les bois ; De l’heure la plus chère enchâsser la relique, Et, sur le piano, tel soir mélancolique, Ressusciter l’écho presque religieux D’un ancien baiser attardé sur tes yeux. Albert Samain Pour aller plus loin Si vous souhaitez allez plus loin n’hésitez pas à consulter ma chaîne youtube en cliquant ici Si vous souhaitez lire d’autres articles a propos des cérémonies d’hommages, des rituels, … cliquez-ici Legroupe de musique Zebda est né d’une aventure associative pendant les années 1980 à Toulouse. Composé de français issus de l’immigration maghrébine postcoloniale et des immigrations espagnoles et italiennes du début du XX e siècle en région Midi-Pyrénées, Zebda connaît un certain succès en France pendant les années 1990. Après une pause L'interprétation très personnelle de "Fanm' Matinik Dou chanson de Francisco, par le chanteur lyrique Fabrice di Falco, jeudi dernier devant le Président de la République, soulève l'indignation générale. Aujourd'hui les héritiers du chanteur martiniquais réclament des excuses Nodin • Publié le 30 septembre 2018 à 05h45 mis à jour le 30 septembre 2018 à 08h38 "Nou lévé mouch Rouj" Nous avons vu rouge, s'indigne Christian Charles-Denis, le fils de Francisco. Sa soeur, Marie-Dominique Méride Cidalise Montaise, et les autres héritiers du célèbre chanteur décédé le 18 avril 2013, sont indignés par la reprise de "Fanm Matinik Dou". Une chanson culte de leur père "déformée" par le chanteur lyrique martiniquais Fabrice di Falco devant le chef de l'État, Emmanuel Macron jeudi 27 septembre 2018, à Saint-Pierre. Depuis, les réactions sont innombrables et la scène est tournée en dérision sur les réseaux sociaux. La reprise d'une chanson de Francisco suscite la dérision. Les héritiers de Francisco de son nom civil, Frantz Charles Denis ne rient pas vraiment. Ils dénoncent ce qu'ils qualifient d'atteinte à la propriété intellectuelle, "san mandé péson' ayin", sans rien demander à personne, s'insurge Christian Charles-Denis. Pas de poursuites judiciaires mais des excuses publiques Christian Charles-Denis salue la levée de boucliers qui est partie des réseaux sociaux. "Nous n'en voulons pas personnellement à Fabrice di Falco car chacun peut commettre une erreur, mais cette interprétation bafoue notre identité". An wont pou limaj Matinik" J'ai honte pour l'image de la Martinique, déclare pour sa part Marie-Dominique Méride Cidalise-Montaise, l'une des filles de Francisco. "Le droit moral a été bafoué", poursuit-elle. "Nous ne sommes pas dans une démarche juridique mais nous demandons le respect". On A Mis Les Voiles" est une chanson bien connue sur belge sortie sur 13 Peut 2022. "On A Mis Les Voiles" est un clip vidéo interprété par L'hexaler, Melan. Ce clip vidéo s'est classé 2 fois dans le top 40 des classements musicaux hebdomadaires et la meilleure position numérique était 0. Page d'accueil Paroles Et Traductions Classements Musicaux
Page d'accueil Paroles Et Traductions Classements Musicaux Statistiques Gains Acheter La Chanson Regarder sur Youtube Vidéo On A Mis Les Voiles Pays belgique Ajoutée 13/05/2022 Titre original de la chanson Melan X L'hexaler - On A Mis Les Voiles Reportage [Ajouter un artiste associé] [Supprimer l'artiste lié] [Ajouter des paroles] [Ajouter la traduction des paroles] Statistiques quotidiennes "On A Mis Les Voiles" a été visionné principalement dans Peut. De plus, le jour de la semaine le plus réussi où la chanson avait été préférée par les téléspectateurs est Lundi. "On A Mis Les Voiles" calcule les meilleurs résultats sur 16 Peut 2022. La chanson a obtenu des scores inférieurs sur Peut. De plus, le pire jour de la semaine où la vidéo a réduit le nombre de téléspectateurs est August. "On A Mis Les Voiles" a reçu une réduction significative de 20 Peut 2022. Le tableau ci-dessous compare "On A Mis Les Voiles" au cours des 7 premiers jours de la sortie de la chanson. Jour Changer Jour 1 samedi 0% Jour 2 dimanche + Jour 3 Lundi + Jour 4 mardi Jour 5 mercredi Jour 6 Jeudi Jour 7 vendredi Trafic total par jour de la semaine Les informations présentées ci-dessous calculent un centile du trafic combiné en un jour de la semaine. "On A Mis Les Voiles" réalisations, résultat total divisé par jour de la semaine. Selon les données que nous avons appliquées, le jour de la semaine le plus efficace pour le "On A Mis Les Voiles" pourrait être examiné à partir du tableau ci-dessous. Jour de la semaine Centile samedi dimanche Lundi mardi mercredi Jeudi vendredi Trafic total par mois Le tableau ci-dessous représente un centile du trafic divisé mois par mois. "On A Mis Les Voiles" résultats, combinant l'impact total de la chanson depuis la première sur 13 Peut 2022. Selon les données, prouvées par nous, le mois le plus efficace pour "[3]" pourrait être noté dans la liste ci-dessous. Mois Centile Peut août Online users now 957 members 689, robots 268
Jepartirai, je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends. J'irai par la forêt. J'irai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. Plus longtemps. Seul, inconnue, le dos courbé, les mains croisées je marcherai. Les yeux fixés sur mes pensées. Seul, inconnue, le dos courbé, les mains croisées je marcherai. Paroles de On met les voiles Bande originale du film "Pattaya" par AlonzoKore, Alonz′, yeah Mamé Au quartier c'est la merde, oui viens on s′fait la malle Au calme en bord de mer, qu'on kiffe la life Ici tu connais, y'a rien à faire Prépare tes affaires on met les voiles Besoin de faire la fête à Pattaya Au quartier c′est la merde, oui viens on s′fait la malle Au calme en bord de mer, qu'on kiffe la life Ici tu connais, y′a rien à faire Prépare tes affaires on met les voiles Besoin de faire la fête à Pattaya Pattaya on arrive T'es pas prêt, tu connais pas l′délire À la cité tout part à la dérive Tu ressens la sère-mi sur la tête à Karim Changement de décor, on se casse à l'aéroport Vas-y prends seulement ton passeport On va fuck, on va fuck, on va fuck À peine arrivé je veux plus rentrer à la maison J′parle français, anglais ou thaïlandais c'est avec l'accent Tout est contrefaçon, on s′en bats les couilles ′toute façon Loin de tous mes ennemis Tu peux pas comprendre car tu connais pas nos vies Au quartier c'est la merde, oui viens on s′fait la malle Au calme en bord de mer, qu'on kiffe la life Ici tu connais, y′a rien à faire Prépare tes affaires on met les voiles Besoin de faire la fête à Pattaya Au quartier c'est la merde, oui viens on s′fait la malle Au calme en bord de mer, qu'on kiffe la life Ici tu connais, y'a rien à faire Prépare tes affaires on met les voiles Besoin de faire la fête à Pattaya Ouais ouais ouais on connaît T′as ken un ladyboy on t′a cramé Le dancefloor est rempli de Belvés Si t'es jaloux c′est peut-être que tu me remets Bébé j'suis le meilleur Tu trouveras pas mieux ailleurs Si tu me mets de mauvais humeur Je te plaque, je te plaque, je te plaque C′est le paradis des cailles-ra, tout XXX Rien à foutre j'ai les poches pleines de bahts Je dépense, j′suis le patron On se donne en spectacle T'es ma sport, ma XXX black On s'défoule au centre de tirs Tu peux pas comprendre car tu connais pas nos vies Au quartier c′est la merde, oui viens on s′fait la malle Au calme en bord de mer, qu'on kiffe la life Ici tu connais, y′a rien à faire Prépare tes affaires on met les voiles Besoin de faire la fête à Pattaya Au quartier c'est la merde, oui viens on s′fait la malle Au calme en bord de mer, qu'on kiffe la life Ici tu connais, y′a rien à faire Prépare tes affaires on met les voiles Besoin de faire la fête à Pattaya Pattaya, ouais ouais Pattaya, Pattaya Pattaya, ouais ouais Pattaya, Pattaya Pattaya, ouais ouais Pattaya, Pattaya Pattaya, ouais ouais Pattaya, Pattaya Pattaya!Writers Aurélien Mazin, Dj Kore, Quentin Lepoutre, Kassimou Djae alonzo
Monhomme demande si tu connais toutes les paroles de la chanson, c'est aussi celle-là qu'il chantait à notre fils quand il était enfant et étant nouvellement grand-parents (Gaga), il devra faire travailler ses cordes vocales pour la chanter à notre petit trésor. Posté par Vallartense, 03 octobre 2014 à 18:11 | | Répondre. Oui, je pense que je connais encore
[ Rame ] [ Rame ] [ Rame ] [ Rame ] [ Rame ] Dans toutes les galères Nous avons ramé Ah ! Si la galère Nous était contée Le capitaine était plombier [ Il n'a jamais su naviguer ] L'Africain qui tape au tambour [ Est aussi balèze qu'il est sourd ] Le p'tit sadique avec le fouet [ Était speaker à Radio Gay ] Et ces maudites puces qui nous piquent [ Ne connaissent pas l'informatique ] Mais mais qu'est-ce... qu'on peut faire Les deux pieds, les deux mains dans les fers ? Libérez les rameurs Inventez la voile et la vapeur ! [ Rame ] Ce midi, double ration d'épinards... [ Aaaaaaah ! } ...Le capitaine veut faire du ski nautique derrière la galère ! [ Oooooooh ! ] Dans toutes les galères Nous avons ramé Ah ! Si la galère Nous était contée Le capitaine est très méchant [ Il met des oursins sur les bancs ] Quand les requins ont d' l'appétit [ Il nous fait prendre un bain d'minuit ] La s'maine où on a bien ramé [ On a le droit de regarder ] La p'tite sirène qui se dévoile [ Le samedi soir au fond d'la cale ] Mais mais qu'est-ce... qu'on peut faire Les deux pieds, les deux mains dans les fers ? Libérez les rameurs Inventez la voile et la vapeur ! Vous avez un quart d'heure pour aller au Pôle Nord... [ Pourquoi ? ] ...Le capitaine veut mettre des glaçons dans son whisky ! Ha ha ! Dans toutes les galères Nous avons ramé Ah ! Si la galère Nous était contée Y'a d'la révolution dans l'air [ On va détourner la galère ! ] Le capitaine 'y va payer [ On va en faire de la purée ! ] Le p'tit sadique avec le fouet [ On vous raconte pas c' qu'on lui met ! ] Mais mais qu'est-ce... qu'on peut faire Les deux pieds, les deux mains dans les fers ? Libérez les rameurs Inventez la voile et la vapeur ! Bonne nouvelle ! Vous êtes tous libérés [ Ouaiiiiiiiiis !!! ] La galère est en train d'couler [ OOOOOOhhhhhhhhh !!! ] Dans toutes les galères Nous avons ramé Ah ! Si la galère Nous était contée [ Rame ] [ Rame ] Ah, la galère ! [ Rame ] [ Rame ] Pit&RikQuand je vous l'dis qu'on avait des petits chefs d'oeuvres dans les années 80 ! Je suis fan Votre navigateur ne peut pas afficher ce tag vidéo. Ya pas à dire !La chanson française, c du bon !Haaa les années 80 le bac, le permis tout çà à Clermont ! Bises J'aime En réponse à nolah_1268779 Ya pas à dire !La chanson française, c du bon !Haaa les années 80 le bac, le permis tout çà à Clermont ! BisesAh t'es de cette génération ? Ah pit & Rik... On osait... on osait J'aime En réponse à Joanne 46658325 Ah t'es de cette génération ? Ah pit & Rik... On osait... on osait Ben voui ........ çà nous rajeunit pas tout çà ! J'aime Vous ne trouvez pas votre réponse ? En réponse à nolah_1268779 Ben voui ........ çà nous rajeunit pas tout çà ! on s'en fout...tant qu'on marche sans canne, on tient la vie... Après, avec la canne, l'avantage, c'est qu'on peut se goinffrer de tout... Plus besoin de plaire... petits plaisirs deviendront grands J'aime Regarde! et pour preuve que les eighties c'était 1980 "Rame"-Pagaie, pas gai,Sur cette vieille pas gai T'arriveras nulle part,Héron. {2x}Là-haut, guetteur,Vois-tu, vois-tu ailleurs ?Bout d'bois, {2x}Beau caoutchouc,Flotte-moi {2x}Plus loin qu'chez {2x}Tu m'as ailleurs c'est comme ici.{Refrain}Rame, rame. Rameurs, avance à rien dans c' t'mène en bateau Tu n'pourras jamais tout quitter, t'en aller...Tais-toi et vais {2x}Mais l'eau est peine cordon, ficelle serrée,Lâchez, lâchez j'veux m'en aller.{Refrain x5} J'aime En réponse à Joanne 46658325 on s'en fout...tant qu'on marche sans canne, on tient la vie... Après, avec la canne, l'avantage, c'est qu'on peut se goinffrer de tout... Plus besoin de plaire... petits plaisirs deviendront grands Ouais génial !T'en viendrais presque à me faire aimer vieillir ! J'aime
Souvenezvous il y a près de 50 ans les bals dans notre région eh bien ce soir vous allez avoir une séquence nostalgie. Nous sommes samedi. Avec nos cheveux longs ,nos maxi manteaux,nos cols Mao et nos pattes d'éléphants. Une autre époque . Pour faire des rencontres pas de Meetic, pas de Tender pas de Facebook,pas de portables c'était au

Arielle BardinatLe point de départ de Chanson Douce », c’est l’assassinat de deux enfants par leur nounou à Paris. De là, on suit le cheminement qui a mené à ce drame une mère de famille qui veut retrouver sa vie professionnelle, les entretiens d’embauches rigoureux pour trouver la personne adéquate, la bonne entente des enfants avec Louise, son assiduité, ses heures supplémentaires sans jamais rien réclamer, l’appartement qui est toujours nettoyé à la perfection à la fin de la journée, les délicieux repas qu’elle prépare… La nounou idéale devient incontournable dans la famille, indispensable aux yeux des enfants comme des parents, au point même de l’emmener avec eux en vacances l’été. Puis petit à petit vient l’éloignement progressif, à cause de petits évènements qui se succèdent, quand elle maquille à l’excès la fillette de quatre ans, ou quand elle refuse le gaspillage au point de nourrir les enfants avec des aliments périmés récupérés dans la poubelle familiale. A partir de là, cette nounou avec lesquels ils se sentent de moins en moins à l’aise reste toujours omniprésente et plus personne ne sait comment se débarrasser, jusqu’au drame. Chanson douce » monte en puissance de page en page, jusqu’à l’overdose de décibels. Le lecteur comprend avant les prémices du drame la détresse et l’isolement de Louise, qui appartient à cette famille sans en faire partie et qui rentre tard, seule, chez elle le soir. On lit sa peur d’être rejetée de cette famille dont elle sait tout, mais qui ignore tout d’elle. On voit s’écrouler ses stratégies pour rester parmi eux. Dans ce livre, Leila Slimani nous propose d’assister aux premières loges au déraillement d’une femme dont personne ne se doute qu’elle est capable du BenichouComme Alfred Hitchcock nous a glacé le sang dans son adaptation de Rebecca et Mrs. Danvers, son horrible gouvernante, Leïla Slimani nous livre sa chronique d’une mort annoncée », orchestrée par une nounou pas comme les autres ». L’auteure joue formidablement bien avec nos sentiments, toujours avec élégance et subtilité et j’ai adoré !D’abord, on est soulagé quand ce jeune couple réussit enfin à recruter la perle rare pour administrer son foyer ; chacun pourra ainsi vaquer à ses ambitions professionnelles », sans aucune culpabilité. Et ça marche ! Louise est parfaite ! Elle représente tout ce qu’une petite famille peut espérer, de la patience, de la précision, de la disponibilité !Mais toutes les qualités de Louise ne nous empêchent pas de commencer sérieusement à la détester cette nounou, trop dévouée, trop irréprochable, trop on se laisse attendrir car l’auteure nous livre subtilement les aspérités de cette femme, les accidents de sa vie ; cette femme, seule, qui n’a jamais connu ni le plaisir, ni le bonheur réussit le tour de force de nous submerger d’émotion et on se sent porté par l’empathie… ! Egarée dans cette vie qui ne lui a rien épargné, Louise se perd jusqu’à entreprendre l’irréparable !Louise nous embarque alors dans un tourbillon de mélancolie, dans sa vie où elle a toujours tout accepté ! Son esprit tourmenté, torturé nous assèche le cœur. Elle veut combler le vide de sa vie, de son âme… Sommes-nous prêts à l’aimer ? Veut-elle être aimée ? Pas si sûr…Nathalie Bertrand Chanson douce », c’est tout le contraire de cette histoire sordide, terrible et atroce dans laquelle Leïla Slimani entraîne un lecteur happé dès les tous premiers mots, qui tombent comme un bébé mort, une enfant agonisante, le cri d’une mère, et une nourrice qui tente de mettre fin à ses jours… Et pan, KO dès la première page !Puis, et c’est là tout le talent de l’auteure, le temps rebrousse chemin … Flashback et zoom sur cette famille aux apparences tranquilles. Elle, Myriam Massé, maman épuisée par une vie trop étriquée qui ne lui correspond plus. Lui, Paul Massé, producteur de musique, genre jeune cadre dynamique, Rolex au poignet . Deux enfants Mila et Adam, le ne manque plus à cette image d’Epinal que la nounou parfaite, la perle des perles, qui prend forme sous les traits de Louise, seule survivante à un impitoyable est impeccable, un peu trop peut-être avec son teint diaphane, son odeur de talc, ses souliers vernis et ce dévouement qui frise l’ voilà, la réalité va s’éloigner peu à peu de ce tableau idyllique. D’aliénation, il en sera d’ailleurs question, mais ça, seul le lecteur le sait. Page après page, le malaise s’installe. Un malaise profond, pernicieux, latent. Le drame couve, seul le lecteur en a cette chère Louise, absolument indispensable, qui fait partie de la famille », mais qui, concrètement, demeure une étrangère, s’immisce peu à peu dans le quotidien des Massé, faisant le ménage, la cuisine, se dévouant corps et âme, sans grand retour, il faut l’avouer. Elle est Vishnou, divinité nourricière, jalouse et protectrice. Elle est la louve à la mamelle de qui ils viennent boire, la source infaillible de leur bonheur familial. »La descente aux abîmes, dans les méandres de la folie, se dessine tout doucement, peu à peu. Les parents, pris par leurs vies professionnelles intenses et intensives, ne veulent pas voir. Le compte à rebours a commencé. Hors du regard des parents, le lecteur assiste à cette plongée abyssale vers le néant, vers une folie dont lui seul connaît l’aboutissement. Une haine monte en elle. Une haine qui vient contrarier ses élans serviles et son optimisme enfantin. Une haine qui brouille tout. Elle est absorbée dans un rêve triste et confus. Hantée par l'impression d'avoir trop vu, trop entendu de l'intimité des autres, une intimité à laquelle elle n'a jamais droit ».Un roman prenant, terrifiant vous ne verrez plus les nourrices de la même façon et haletant, qui m’a mise profondément mal à l’aise, ce qui, je présume, est le but premier de cette histoire magnifiquement mise en scène par Leïla Slimani. Les temps employés pour la narration contribuent à rendre ce suspense aussi époustouflant qu’intenable. Les dernières lignes ferment la parenthèse ouverte par les toutes premières, et entre les deux, c’est juste… À vous de mettre les mots qui vous sembleront justes Je me suis demandée si cette Chanson douce, en définitive, n’était pas celle susurrée à l’oreille d’une société parfaitement huilée métro, boulot, dodo et nounou et bien sous tous rapports », de la banalisation d’un quotidien érodé, de la prépondérance des apparences sociales ma nounou est une perle, je peux aller travailler nuit et jour les yeux fermés », et aussi celle qui ferait oublier l’affreuse solitude dans laquelle sont plongés les oubliés bémol toutefois j’ai trouvé le personnage de Louise un peu trop caricatural, un peu too much » selon moi. Un peu facile en somme. Certes, elle est folle, complètement folle… Certes elle porte bien les cols Claudine, et tout ça… Mais voilà, il m’a manqué un quelque chose », des aspérités que je ne saurais décrire. Même sensation pour le personnage du père, Paul, qui m’a paru s’étioler au fil des pages…Un coup de cœur quand même, mais modéré, et la découverte d’une auteure qui m’était inconnue et dont je vais m’empresser de découvrir le tout premier roman. Le destin est vicieux comme un reptile, il s’arrange toujours pour nous pousser du mauvais côté de la rampe. »Ahlam ChahbiLorsque Myriam décide reprendre sa carrière d'avocat qu'elle avait mise entre parenthèse pour se consacrer entièrement à ses deux enfants, elle doit avec son mari choisir avec exigence une nounou. C'est là que Louise fait son apparition au sein de cette famille, et avec elle le drame qui va la frapper. Ce drame, il est connu dès les premières pages du roman. Ainsi ce qui importe pour le reste de la lecture c'est d'essayer de chercher ce qui a échappé aux parents, essayer de saisir les signes annonciateurs de cette folie se montre sans alarme et est d'autant plus dangereuse…L'atmosphère au sein de ce huis-clos familial devient de plus en plus pesante, l'auteur entraîne une lente progression dramatique si envahit la vie de cette petite famille se rendant indispensable frôlant l'exploitation, même si elle est constante voir recherchée, mais sans créer l'empathie chez ses employeurs. L'auteur arrive à saisir la complexité des relations au sein de cette dualité nourrice-parents vacillante entre plus qu'une employée mais sans être membre de la famille ni même une amie. Myriam et son mari sont jeunes, intelligents et semblent ouverts d'esprit pourtant on les voit tout au long du livre laisser s'épuiser cette femme sans entendre sa solitude qui la mine tant. Ils n'arrivent jamais à saisir la mesure de sa désintégration en lui confiant pourtant les êtres qui comptent les plus pour roman va plus loin que de raconter un drame, il offre une vraie réflexion sociale et psychologique complexes qui font mouvoir des forces intenses qui peuvent malheureusement être De La BouralièreNe revenons pas sur le drame, sur son horreur. Le dénouement est posé dès le début. On connaît la fin. Alors la question est autre comment a-t-on pu en arriver là ?La toile se tisse, sanglante et aveuglante parce qu’arrangeante de simple aide, de nounou, Louise devient utile, efficace puis sent bien que sa présence devient gênante. Louise prend trop de place, se permet des ingérences. Mais comment faire sans elle ?Ils ont tous les deux un travail prenant, ils sont ambitieux. Et cela les sort d’un quotidien qui s’englue autour de Louise, efficace puis omniprésente. De gênante à pesante, sa présence perturbe l’équilibre du couple mais sans jamais l’ébranler. Et puis les enfants rentreront bientôt à l’école. Alors bientôt, ils n’auront plus besoin d’elle. Mais elle, après eux, que va-t-elle devenir ? Cette famille, c’est sa bouée de survie pour ne pas se noyer dans son passé, ses dettes, sa fille partie, sa misère Slimani écrit avec une fluidité déconcertante qui rend sa lecture addictive. La fausse simplicité de ses mots vous agrippe et ne vous lâche connaissez la fin, dès le début, vous savez que cela va mal finir, mais l’articulation du roman, la caractérisation des personnages conditionnent parfaitement la valse funèbre qui s’accélère. Un roman qui vous fera vivre d’un autre œil les entretiens d’embauche de la nounou de vos De La PatellièreDelphine de Vigan explorait déjà dans Inspiré d’une histoire vraie » les rouages de la manipulation psychologique et de la prise de contrôle d’une vie par une amie devenue indispensable. Dans Chanson douce », Leïla Slimani reprend ce procédé à partir d’un fait divers sordide, deux jeunes enfants tués par leur super nounou en son talent de chirurgien, elle décrit froidement, étape par étape, comme on avancerait dans une enquête, la relation entre les parents Myriam et Paul, et la baby-sitter, Louise. Avec le même sang-froid que dans son premier roman, l’auteur ouvre crûment, organe par organe, le corps monstrueux de ce drame. Pas d’analyse, pas de justification mais un coupable quand même. La société française, la tyrannie des schémas de la bourgeoisie et la lutte des classes sont en réalité les rouages qui sous-tendent l’intrigue du travers Chanson douce », Leïla Slimani nous parle de la puissance dévastatrice de ce modèle de réussite sociale qui fait perdre pieds. On ne peut s’empêcher de penser que les parents, enchainés dans un rythme de vie débordée semblent avoir éteint leurs alarmes intérieures pour laisser advenir le pire. A la lecture ce roman aussi efficace que dérangeant, une question se pose cependant. Y avait-il besoin de partir de ce double meurtre pour aborder ces sujets passionnants et nécessaires ? Sans l’intensité dramatique des premières pages, cette Chanson douce » eut été moins oppressante et sa lecture moins Lafosse Une chanson douce que me chantait ma maman, En suçant mon pouce j'écoutais en m'endormant. Cette chanson douce je veux la chanter aussi,Pour toi, ô ma douce, jusqu'à la fin de ma vie… »Jamais la petite fille du roman de Leïla Slimani ne pourra susurrer au creux de l’oreille de son enfant la berceuse d’Henri Salvador. Parce que d’enfants il n’y aura point. La petite fille du roman ainsi que son petit frère - le lecteur l’apprend dès les premières pages - de Chanson douce meurent assassinés par leur nounou. Chanson douce » est un roman singulier qui débute par le dénouement de l’histoire, comme pour mieux saisir son lecteur dès les premiers mots. Comme si l’auteur, sans aucune pitié pour son lectorat, cherchait à le faire plonger dans l’horreur de l’infanticide de manière abrupte, sans aucune procédé est audacieux d’abord parce qu’il casse les codes de la littérature dite blanche et parce qu’il suppose que tout le propos à venir sera aussi fort que la première scène du roman. Chanson douce » est un roman noir, écrit avec des mots crus, abrupts, mais dont émane et c’est notamment ici que s’exprime le grand talent de l’auteur une certaine douceur. Il se fait également roman social lorsque l’auteur évoque les difficultés que rencontrent Louise la nounou parfaite engagée par ce couple de la classe moyenne pour s’occuper de ces deux jeunes enfants. Cette famille somme toute assez banale une mère qui culpabilise de retourner travailler et de laisser ses enfants, un père souvent absent constamment occupé par son travail, ignore tout des difficultés financières et de cette solitude poisseuse dont Louise ne se défait que lorsqu’elle s’occupe de leur vie, de leur famille que lorsqu’elle vit un semblant de vie par n’est réellement dit de la psychologie des personnages, le propos est souvent froid, factuel. Et c’est à mon sens là que se situe la faiblesse de ce roman qui aurait pu être un très grand roman. Tout y est beaucoup trop contrôlé, trop mesuré. Chanson douce »manque d’aspérités, comme si Leïla Slimani avait eu peur d’en faire trop, d’en dire m’aura manqué une analyse moins distanciée de la psychologie des personnages, de la personnalité de la nounou pour entrer totalement dans ce roman qui manque à mon sens de chair, de matière réellement vivante. J’aurais réellement aimé me laisser totalement convaincre. Chanson douce » reste néanmoins un beau roman qui a du faire frissonner plus d’un lecteur et que l’on aurait bien vu porté sur le grand écran par le grand Claude LoizeauQue c’est difficile de parler de meurtre d’enfants ! Cela raisonne dans nos cœurs de mère, et on n’est pas sûres d’avoir envie de se plonger dans une telle histoire… Mais l’exercice est parfaitement livre commence par la découverte du drame, ces deux enfants tués par leur nounou qui a tenté de mettre ensuite fin à ses jours. Et c’est le moment le plus dur à lire, ce cri de mère qui nous prend aux tripes !Puis, on reprend l’histoire à son commencement. Comment ce jeune couple amoureux et voulant s’épanouir tous les deux dans leur travail, cherche une nounou pour garder leurs enfants. La tâche est rude, c’est difficile de confier ses enfants à une inconnue. Mais Louise se présente, bonnes références, Myriam et Paul sont séduits par ses traits lisses, son sourire francs », les enfants très vite Louise devient indispensable, elle ne compte pas ses heures et fait plus que ce qu’on attend d’elle. Nous suivons d’un côté ces parents conquis au point de l’emmener en vacances avec eux, mais aussi les quelques petits évènements presque anodins qui font tiquer sur le moment et qu’on veut oublier ensuite. De l’autre nous suivons Louise, son histoire antérieure, et ses journées avec les nous n’avons la certitude que Louise est vraiment déséquilibrée. Mais à chaque chapitre le doute s’insinue un peu plus et on est bien conscients que les parents ne peuvent pas s’en rendre compte, que les petites choses qu’ils voient, mises bout à bout peuvent paraître dérisoires sans la connaissance du reste de la vie de leur nourrice, dont ils ne savent en fait récit tellement contemporain sur la famille, le milieu social, la culpabilité des parents face à l’épanouissement personnel dans le travail est écrit sans pathos, et avec une justesse Losfeld Un coup de cœur littéraire. Un roman aux antipodes de son roman qui fait se confronter les mères à leurs peurs les plus enfouies Dans quelles mains laissons- nous nos enfants ? A qui les confions-nous ? Les connaissons-nous vraiment ? Un roman majestueux sur la maternité, le retour à l’emploi post accouchement, la solitude, la détresse humaine, la folie. Un roman qui nous saisit dès la première roman qui mérite amplement sa récompense. Un coup de cœur !Laurence LutzUne jeune avocate reprend son activité professionnelle avec bonheur, d'autant plus qu'elle vient d'embaucher une nounou pour ses deux enfants. Cette dernière se révèle immédiatement parfaite et irremplaçable. Mais celle-ci cache un terrible secret, qui va aboutir à l'irrémédiable. C'est un roman qui se lit comme un roman policier, avec un suspense tragique tenant le lecteur dans une haleine angoissante de la fin au début puisque le livre commence par la fin !Sylvie MorinC’est un livre remarquable tant au point de vue de l’écriture qui est magnifique, incisive et mélodieuse à la fois. Et l’histoire de cette nounou est captivante, la façon dont elle agit avec les autres est tout à fait intrigante. Elle sait à la fois se rendre indispensable et en même temps, elle laisse toujours sur son passage un sentiment d’inquiétude. Mais peut-être que par son intermédiaire, sont retraduits les angoisses et les malaises de notre nounou fait partie de la famille, soi-disant, mais on lui fait sentir à bien des égards qu’elle n’est qu’une domestique ». A force d’être trop parfaite, la moindre négligence, la moindre absence, le moindre problème occasionné lui est reproché comme inacceptable de sa part. On ne s’intéresse pas à elle, ce qu’elle peut penser, on n’essaye pas de l’aider quand elle a des problèmes financiers graves. Elle est d’ailleurs sûrement sous-payée surtout en considération du nombre d’heures qu’elle travaille sinon elle aurait pu assumer au moins le prix de location de son studio minable, ne dépensant que très peu pour se nourrir et s’habiller. Elle a dû emmagasiner tout un tas de frustrations, de souffrances, de chagrins, de colères refoulées pendant de nombreuses années pour en arriver à un tel extrême, tuer les enfants qu’elle se souciait d’elle véritablement ? Sa seule amie Wafa était loin d’imaginer la profondeur de ses tourments. Mais Louise n’arrivait pas à communiquer avec les autres et elle ne laissait personne entrer dans son monde Rivière Dans le jardin de l'ogre » m'avait séduite, c'est donc avec beaucoup de plaisir que j'ai retrouvé Leïla Slimani dans cette sélection. Beaucoup de plaisir et un peu d'appréhension, j'ai tellement aimé ce premier roman que j'avais peur d'être un peu déçue par le suivant. C'est tout le contraire, j'ai retrouvé intact la plume incisive, l'écriture fluide et envoûtante qui m'avait tant plu la première conteuse, Leïla Slimani ne se cantonne pas dans une histoire banale, encore une fois la vie de ses personnages, la vie de monsieur et madame tout le monde, la vie quotidienne est relatée à un niveau supérieur, celui ou le pire peut arriver, celui de nos fantasmes les plus a toutes imaginé en laissant nos enfants à la crèche, partir en excursion ou sur le chemin de l'école tous les dangers qui pouvaient les guetter, ici le pire est arrivé. La rapide dépendance d'un couple vis à vis de leur nounou qui se rend indispensable est dépeinte avec finesse Louise s'agite en coulisses, discrète et puissante. C'est elle qui tient les fils transparents sans lesquels la magie ne peut pas advenir.», Louise tisse des liens malsains avec la famille, son fantasme d'y avoir une place permanente devient son obsession; Ce n’est jamais clairement dit, ils n’en parlent pas, mais Louise construit patiemment son nid au milieu de l’appartement. »Lentement, le roman se construit autour de cette toile qui enveloppe le couple et leurs enfants, la tension est palpable comme dans un thriller, jusqu'au dénouement final. A chaque page on voit la raison de Louise vaciller Il faut que quelqu'un meure. Il faut que quelqu'un meure pour que nous soyons heureux.» Les personnages de Leïla Slimani sont remarquablement bien dépeints, des gens ordinaires qui vivent une vie ordinaire avec des envies ordinaires et se retrouvent au prise avec une l'intrigue, Leïla Slimani pose également les questions des relations employeurs/employés, où mettre les limites, surtout dans les services tel que la garde des enfants ou l'affectif est un puissant RoujasChanson douce. Alors que la mélodie d’Henri Salvador me revient aux oreilles, les premiers mots du roman coupent court à l’apaisement. Le bébé est mort ». Et le reste du chapitre glace le sang… Leïla Slimani ne nous ménage pas si le lecteur veut comprendre comment l’innommable a pu se produire, il doit continuer à lire malgré le choc. La suite du roman raconte la vie de cette famille sans histoire. Un papa qui travaille, une maman qui veut reprendre un emploi après la naissance des enfants. Mais qui s’occupera d’eux pendant que les parents sont absents ? Heureusement Louise arrive. Une nounou parfaite, comme tombée du ciel. Les enfants l’adorent et l’appartement n’a jamais été si bien tenu. Une fée, une perle, une petite souris qui devient indispensable à l’équilibre du le lecteur connait la fin de l’histoire. On aimerait secouer Paul et Myriam qui délèguent tout à Louise par fainéantise. Crier à Myriam que ses doutes ne sont pas infondés et qu’elle a raison de trouver la personnalité de sa nounou inquiétante. Renvoyer Louise chez elle lorsqu’elle se fait sournoise ! J’ai observé, presque en détresse, la situation s’échapper jusqu’au drame. Chanson douce est un livre dont je me souviendrai longtemps. C’est un ouvrage qu’il faut avoir dans sa bibliothèque pour le relire si on ose s’y confronter plusieurs WillemsMyriam et Paul ont la vingtaine et déjà deux enfants. Ils vivent à Paris, Paul est ingénieur du son dans le monde de la musique et Myriam, avocate, a arrêté de travailler après la naissance de Mila, leur aînée. Myriam adore ses enfants, bien sûr, mais elle commence à n'en plus pouvoir de n'être "qu'une maman". Plus de conversations entre collègues, plus de dossiers à apprendre, plus de journée au tribunal à défendre ses clients avec passion et convictions. Oh, ils ont encore une vie sociale, ils invitent des amis, sortent parfois, mais elle se rend compte qu'elle n'a désormais plus d'autre conversation que ses croise par hasard un ancien camarade de fac et que celui-ci lui propose un job, elle prend cela pour un signe du destin. Retravailler, enfin ! Elle a un peu de mal à convaincre son mari parce que le salaire qu'ils devraient verser à une nounou serait à peine plus bas que celui qu'elle toucherait mais enfin, si tu penses que ça pourrait t'épanouir...»Un samedi après-midi, ils sont prêts. L'appartement est propre, les enfants ont été briefé; aujourd'hui, ils reçoivent des nounous potentielles. Myriam et Paul se sont concertés en amont, ils savent bien ce qu'ils cherchent elle peut être étrangère, ça pas tout de souci, mais il faut qu'elle ait des papiers sinon elle n'osera jamais appeler une ambulance ou la police en cas de problème. Pour le reste, ils n'ont pas d'autres critères mais il vaudrait mieux qu'elle n'ait pas d' après-midi-là, ils rencontrent Louise. La quarantaine, petite, menue, le sourire franc, Louise a le visage de celle qui peut tout entendre, tout pardonner et la douceur qu'ils recherchent pour s'occuper de leurs enfants. C'est le coup de foudre. Très vite, ils découvriront qu'en plus d'être très bonne nounou, Louise est également excellente cuisinière. Elle leur mitonne de bons petits plans pour qu'ils n'aient qu'à glisser les pieds sous la table lorsqu'ils rentrent du travail et même leurs amis ont le plaisir de goûter sa cuisine lorsqu'ils viennent le weekend. Myriam et Paul n'ont plus rien d'autre à faire que de travailler et passer leur temps libre avec les enfants, la nounou s'occupe de la gestion quotidienne. Louise, c'est la perle et plus personne ne saurait s'en cependant, on perçoit un certain malaise. Louise est omniprésente et c'est tant mieux, personne ne s'en plaint puisqu'elle est parfaite. Oui mais et si elle s'imposait trop ? Et si on ne parvenait plus à s'en défaire, à avoir des moments de famille sans elle ? Et si elle prenait trop à cœur son travail et outrepassait son rôle de nounou ? Le bébé est mort », voilà la première phrase du roman. Un roman au titre si doux qui s'ouvre pourtant sur une scène macabre. Le garçon est mort, la petite fille succombera bientôt et, dans le même appartement, se trouve une nounou qui a tenté de se suicider. Mais que s'est-il passé ?De par ces derniers mots, vous avez compris que l'histoire n'est pas que joyeuse. L'ambiance du roman n'est d'ailleurs jamais très bon enfant », d'une part parce qu'une fois l'introduction lue, on ne pourra jamais vraiment mettre cet élément de côté, mais également parce que la vie de famille que nous dépeint Leïla Slimani n'est pas rose tous les un roman anxiogène ? Oui parce que personne n'aime les histoires d'enfants morts. Mais non parce qu'avec la scène d'ouverture, le mystère est percé dès le début. L'ambiance se fait plus pesante au fil des pages et on se demande parfois jusqu'où cela ira ... avant de se remémorer que la fin, on l'a déjà lue, le "où", on le connait déjà. L'intérêt du roman est ailleurs. L’enjeu est ici de collecter de nouveaux indices à chaque chapitre, de compléter le puzzle et de tenter de comprendre comment on a pu en arriver j'ai aimé ce roman, c'est essentiellement parce que Leïla Slimani dépeint un certain mode de vie actuel à la manière d'une journaliste qui aurait infiltré le quotidien de Myriam et Paul et les regarderait évoluer de loin sans poser de jugements. On pourrait dire qu'ils profitent de leur nounou tant ils n'ont jamais l'air de se demander si ils ne lui en font pas faire trop. C'est vrai qu'elle repart tard le soir, qu'elle fait bien plus de tâches qu'on ne lui en demandait dans l'annonce, mais si ça ne la dérange pas, pourquoi revenir en arrière ? Peut-on en vouloir au couple qui profite d'un dîner tout prêt, d'employeurs qui ne se posent pas la question de la vie privée que mène celle qu'ils croisent en vitesse matins et soirs ?"Elle bosse pour qu'on puisse bosser", c'est parfois bien ingrat le métier de nounou, mais oui, c'est la réalité j'ai d'ailleurs utilisé la même phrase en parlant de la puéricultrice de bébé lecteur il y a peu. Ils sont coincés dans un monde où rien n'est fait pour aider les parents qui travaillent à temps plein et savourent le bonheur d'être tombé sur la perle. Et Louise ? Louise, elle ne demande pas roman dérange un peu, beaucoup pour peu que l'on soit dans la situation des personnages. C'est un très bon roman que j'ai pris du plaisir à lire mais qui aurait pu être un coup de cœur si la scène d'ouverture était restée à sa place chronologique, en clôture du roman.

Comptineberceuse ou chanson : Allez on part, on mets les voiles Allez on part, on met les voiles On va s'offrir une autre étoile On quitte la terre aujourd'hui Pour visiter la Victor Hugo 1802-1885 *** Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends. J'irai par la forêt, j'irai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées, Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit, Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées, Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit. Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe, Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur, Et quand j'arriverai je mettrai sur ta tombe Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur. Parolesde la chanson "On Met Les Voiles" par Alonzo Kore, Alonz’, yeah, Mamé Refrain: Au quartier c’est la merde, oui viens on s’fait la malle Au calme en bord de
alpha F artiste Les Frères Jacques titre Tango interminable des perceurs de coffre-fort Nous sommes partis par une nuit plutôt nocturneNous quatre Dudule le gros Victor et l’AmnésiqueNous avions collé des semelles crêpes à nos cothurnesJ’portais les outils la pince monseigneur l’chalumeau oxhydriqueJ’étais rencardé sur un boulot plutôt pépèreTrois kilos de diams de la perlouse et puis du joncC’est pas si souvent que l’on dégote une bonne affaireCe soir entre tous fallait pas faire les cornichonsAttention! Garez-vous! Ce soir on les attaqueLes bourgeois, les salauds, va bien falloir qu’ils raquentOn n’est pas sur le tas pour jouer d’l’ophicleïdeOn va prendre un gros coffre et lui crever le bideOn perce!L’gros Victor, prends la chignoleToi Dudule fais pas l’marioleTu la boucles ou bien sans çaOn perce!L’amnésique a la couranteIls se mettent tous en caranteMa parole c’est bien des tantesPerversesSi ces crétins continuentJe les renvoie dans la rueAvec un coup d’pied dans l’culÇa berce!L’chalumeau s’met à rôtirL’coffre-fort il va souffrirOn va l’mettre sans mollirEn perce!Nous sommes sortis avec du fric plein nos chaussettesCe vieux coffre-fort était bourré comme un baronY avait d’quoi s’offrir de la tortore et des fillettesMais au coin d’la rue v’la Dudule qui s’écrie " les mecs on est marrons "Les poulets grouillaient comme à Houdan un jour de foireL’Amnésique ému s’est mis à pleurer comme un veauIl ne manquait plus à la basse-cour que les canardsEt voilà l’Aurore qu’arrive avec le FigaroC’est fini les poteaux ce soir on couche au gnoufPlus d’osier, plus de filles et surtout plus de bouffeLes barreaux de la cage se referment sur nousMais demain pour ma part j’commence à faire un trouOn perce!J’ai démonté mon plumardPour y prendre une petite barreEt du matin jusqu’au soirJe perce!Dans la cellule d’à côtéL’Amnésique en train d’gratterVa bosser jusqu’à c’que çaTraverse!L’gros Victor ce vieux feignantReste sur son pieu tout l’tempsA chanter l’marché PersanÇa berce!Si on a un p’tit peu d’potSpécialistes du boulotSûr qu’on s’ra sortis bientôtOn perce!Nous avons creusé pendant deux ans sauf le dimancheY a rien de plus dur que cette salop’rie d’bétonNous quatre Dudule on peut pas dire qu’on soye des manchesMais j’aim’rais mieux faire, comme les marchands d’gruyère, des trous dans du from’tonEt puis un beau jour en limant l’dernier bout d’ferraillePar le trou du mur j’ai vu soudain luire le beau blondVrai, ça fait plaisir, un résultat quand on travailleC’est la récompense des gars honnêtes et ça c’est bonAttention les poteaux ce soir on met les voilesAttachons bout à bout nos jolis draps de toileC’est l’moment de montrer qu’on est les rois du sportOn était bien soignés mais on est mieux dehorsOn perce!L’gros Victor descend l’dernierComme ça s’il fait tout péterNous autres on sera passésOn perce!On a d’la veine les amisCar tout le jour d’aujourd’huiIl tombait une de ces pluiesA verse* Ça y est nous voilà sauvésMais maint’nant i faut foncerY a un job à préparerCommercePendant qu’ j’étais au mitardJ’ai monté un coup mastardOn berce!Bonsoir!{Variante, reprise à * }Nous voilà enfin planquésLes diams sont récupérésEt une barrique vient d’claquerEn perce!L’Amnésique se fixe à NiortDudule en Corée du NordEt l’gros Victor choisit l’portD’AnversIls veul’nt continuer l’boulotMais moi je trouve ça idiotJ’vais laisser tomber molloL’commerceEt comme j’aime les fleurs des champsJ’ai choisi un coin charmantJ’me retire à IspahanEn Perse!Sur les ro-o-ses.
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Sujet amour courtois, musique, poésie médiévale, chanson médiévale, Cantigas de amigo II, galaïco-portugais, troubadour, lyrique courtoise. Période XIIIe siècle, moyen-âge central Auteur Martín ou Martim Codax Titre Mandad’ei comigo Interprètes Oni Wytars Album Amar e Trobar, la passion et le mystère au moyen-âge 1992 Bonjour à tous, ous partons aujourd’hui, toutes voiles dehors, à la découverte de l’art des troubadours galaïco-portugais de l’Espagne et du Portugal du moyen-âge central. Ce sera l’occasion d’approcher une nouvelle chanson de Martin Codax, prise dans le répertoire des Cantigas de amigo. Comme dans la plupart des poésies du genre, le poète met ici ses rimes dans la bouche d’une damoiselle qui nous conte ses sentiments pour son ami », autrement dit son bien-aimé, dans l’attente de son retour ou de sa venue. Bien que le jongleur juglar ou jograr galaïco-portugais Martin Codax ne soit qu’un des quatre-vingt huit auteurs des cantigas de amigo, il est demeuré, à ce jour, l’un des représentants les plus célèbres de cette lyrique courtoise médiévale et il reste, en tout cas, l’une des plus chantés. Comme nous lui avons déjà dédié un article, nous vous invitons à vous y reporter, au besoin Martin Codax troubadour médiéval. Oni Wytars. Mandad’ei comigo, Cantiga de Amigo 2 de Martin Codax Amar e Trobar, par l’ensemble Médiéval oni Wytars est l’excellent ensemble allemand Oni Wytars qui nous propose ici l’interprétation de cette Cantiga de Amigo II de Martin Codax. Elle est tirée de leur album Amar e trobar, sorti en 1992. La formation y présentait seize titres empruntés au répertoire médiéval français, italien et espagnol, avec pour ambition d’approcher le thème de l’amour et de la passion au moyen-âge, au sens large. Les pièces vont en effet de l’amour courtois et profane, à un amour au sens plus spirituel, comme on le trouve dans la passion et les mystères. On trouvera ainsi des compositions issues de l’art des troubadours, des Cantigas de Amigo, mais encore des pièces en provenance du Livre Vermell de Montserrat ou des Cantigas de Santa Maria. Oni Wytars signait également, dans cet album, une collaboration avec le très reconnu compositeur, chef d’orchestre, musicien et musicologue autrichien. René Clemencic et ce dernier venait prêter, ici, ses talents d’instrumentiste à la flûte à bec, à la flûte en corne gemshorn ou encore au chalémie instrument médiéval de la famille des hautbois. Du côté du chant, c’est la soprano Ellen Santaniello qui prêtait ici sa belle voix à la pièce de Martin Codax du jour. Mandad’ei comigo de Martin Codax et sa traduction/adaptation en français Mandad’ei comigo, ca ven meu amigo. E irei, madr’ a Vigo Un message m’est parvenu Que venait mon doux ami Et j’irai, mère, à Vigo Comigo’ei mandado, ca ven meu amado. E irei, madr’ a Vigo J’ai avec moi le message Que venait mon bien-aimé Et j’irai, mère, à Vigo Ca ven meu amigo e ven san’ e vivo. E irei, madr’ a Vigo Que venait mon doux ami bien portant et vivant Aussi, j’irai, mère, à Vigo Ca ven meu amado e ven viv’ e sano. E irei, madr’ a Vigo Que venait mon bien-aimé Bien vivant et bien portant Aussi, j’irai, mère, à Vigo Ca ven san’ e vivo e d’el rei amigo E irei, madr’ a Vigo Qu’il venait bien portant et vivant Et qu’il est du roi l’ami Aussi, j’irai, mère, à Vigo Ca ven viv’ e sano e d’el rei privado. E irei, madr’ a Vigo Qu’il venait vivant et bien portant et qu’il est du roi, favori Aussi, j’irai, mère, à Vigo En vous souhaitant une belle journée. Fred Pour A la découverte du monde médiéval sous toutes ses formes.
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